C'est un exploit que celui que viennent de réaliser des jeunes étudiants en médecine de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Regroupés autour d'une association de sensibilisation et d'information médicale nommée Tujya, ils viennent d'inaugurer une Maison d'information médicale (MIM) à Tizi Ouzou. Sise à quelques encablures de la Badr, cette infrastructure de grande envergure est un espace d'information médicale et de prévention contre les maladies. Les diverses activités seront entreprises au sein de la maison et un peu partout sur la périphérie de Tizi Ouzou. Lors de la cérémonie d'ouverture organisée dimanche au siège même de cette institution, les membres de Tujya ont accueilli l'événement avec beaucoup d'émotion, tant les efforts initiés pour le projet furent de longue haleine. Après une longue période de préparation, la Communauté européenne a couvert le projet d'une hauteur financière de 80% estimée à plus de 4 000 000 DA, l'APW de Tizi Ouzou contribuera pour le reste. Ce projet s'étalera sur une durée de 15 mois ; il touchera notamment les régions enclavées. L'objectif majeur de cette infrastructure médicale est la réduction des maladies par la prévention qui se fera par deux manières : information et dépistage. L'information médicale sera ainsi vulgarisée par différents thèmes touchant aux différents paliers de la médecine. Diverses prestations d'information médicale prendront place au sein de la maison et viendront occuper des journées thématiques à l'université de Tizi Ouzou et dans d'autres universités du pays. Dans le même volet, des conférences portant sur la santé publique seront organisées grâce à des regroupements de la population dans les zones éloignées. Des cours d'éducation sanitaire seront dispensés en faveur des élèves des trois paliers éducatifs. Un autre cadre de formations sera initié en direction des associations. Celles-ci seront portées sur les techniques d'animation et sur la sensibilisation médicale. Tujya assure ainsi une assistance permanente à toutes personnes voulant trouver des réponses aux questions liées à la santé grâce à une écoute téléphonique. Aussi des groupes de paroles sont du programme. Des bénéficiaires concernés seront invités autour de certains fléaux tels que la toxicomanie. Le dépistage sera l'arme d'attaque et le point d'action de la MIM. Des campagnes de dépistage seront lancées contre notamment le diabète sucré, l'hypertension artérielle, pathologies rénales et troubles urinaires, maladies facilement décelables chez l'enfant et le cancer du col de l'utérus. « Ce dernier coûte excessivement cher et doit être généralisé en Algérie », affirme M. Youcef chef-adjoint chargé du dépistage. La santé de la femme sera donc privilégiée parmi les divers objectifs assignés. L'association véhicule aussi dans son sillage d'autres projets d'ordre humanitaire et médical. Les projets « Médecins des deux rives », « Classes sans tabacs » et « Honneur aux enfants » ne font qu'une partie du long défi de l'association et s'ajoutant à son carnet d'activités déjà trop chargé. Le dernier s'adresse aux enfants défavorisés. Il cible entre autres ceux des centres d'accueil d'enfants abandonnés, le centre d'enfants inadaptés de Boukhalfa, les enfants du service de pédiatrie du CHU de Tizi Ouzou. L'objectif est d'intervenir pour ces catégories d'enfants fragilisés et de les emmener à apprivoiser une bonne hygiène de vie et de santé. Les membres contribuant au bon déroulement de ce projet se désolent de voir le peu d'intérêt accordé par les autorités locales à leur initiative.
