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« L'Algérie est le relais de puissance des Etats-Unis au Maghreb »
Antoine Sfeir, chercheur franco-libanais spécialiste du Moyen-Orient
Publié dans El Watan le 27 - 11 - 2008

Le Maroc n'est pas l'allié stratégique des Etats-Unis en Afrique du nord. C'est la conviction du chercheur franco-libanais, spécialiste du Moyen-Orient, Antoine Sfeir.
« Les Marocains auraient bien voulu devenir le relais de puissance américaine au Maghreb. Qu'a le Maroc à offrir : des banques, des assurances, des services de premier plan et des mines de phosphate ? La Tunisie a vite choisi de s'aligner sur l'Europe en signant l'Accord d'association dès 1995 », a-t-il expliqué hier, lors d'une conférence de presse au Centre culturel français (CCF) à Alger. L'Algérie est, selon lui, dotée d'une grande armée. « Une armée qui, selon la perception américaine, a battu l'armée française. L'Algérie, qui est un pays riche à immenses ressources d'hydrocarbures, nourrit en gaz naturel le continent européen. L'Algérie possède toutes les qualités pour les Etats-Unis pour être le relais de puissance. Est-ce fondé ? Je le crois », a-t-il ajouté.
RAPPROCHEMENT ENTRE WASHINGTON ET TEHERAN
Depuis 1999, les Américains font, d'après lui, la cour aux autorités algériennes. « Une cour effrénée et assidue. Il y a eu des réticences de la part de l'Algérie. Il existe aujourd'hui une volonté américaine de construire une stratégie. Mais elle ne peut pas être achevée sans l'aboutissement des partenariats stratégiques. Ce partenariat est en train de se faire notamment avec Israël, Etat hébreu, avec la Turquie, Etat à population sunnite à constitution laïque, et l'Iran, Etat perse et chiite. Je souhaite de tout cœur me tromper », a-t-il souligné rappelant un passage de son essai Vers l'Orient compliqué paru, en Algérie, aux éditions Sedia. D'après son analyse, il existe actuellement un rapprochement entre Washingtion et Téhéran. « Le 4 novembre 2008, Saint Obama est né. Le 5 novembre, on annonce que le président Ahmadinedjad est malade de la grippe. La presse commence à parler de plus en plus de l'ayatollah Rohani, premier négociateur sur le dossier nucléaire. Si Obama, comme il l'a promis d'ailleurs, décidait de parler avec les Iraniens, la grippe de M. Ahmadinedjad risque de s'aggraver. Le 11 novembre, des experts en politique internationale ont conseillé à M. Obama de reprendre les relations avec l'Iran. Moi je ne crois pas aux coïncidences. Tout semble indiquer qu'il va y avoir une reprise officielle de langue entre le président américain et l'Iran », a-t-il relevé. Qu'en est-il du dossier du nucléaire ? « Ce dossier en lui-même n'est pas un enjeu mais un outil de négociation », a-t-il répondu. Rappelant que les Perses ont inventé le jeu d'échecs, il a relevé que les Iraniens veulent être reconnus à travers leur régime et leur puissance. Il a étayé son argumentaire par le fait que l'Iran contrôle 80% du commerce de l'Asie de l'Ouest, qu'il est un passage stratégique vers l'Asie centrale et le Caucase et qu'il est un rempart contre l'Afghanistan et le Pakistan où il y a risque d'arrivée des taliban au pouvoir. « A partir de là, les Iraniens ont engagé la négociation nucléaire. Ils savent bien que le jour où ils lanceront la bombe atomique, le lendemain, l'Arabie Saoudite et l'Egypte l'auront avec l'aide américaine. Or, ils ne veulent pas de cela », a noté le directeur des Cahiers de l'Orient. La diabolisation de ce pays relève, selon lui, plus de la communication que de la réalité. « Sur le plan stratégique, les Iraniens ont peur du Pakistan, de l'Afghanistan, de l'Ouzbekistan et des Arabes. S'ils voulaient jouer aux voyous, ils auraient fait bouger les communautés chiites qui sont au Bahrein, au Koweit, aux Emirats et en Arabie Saoudite. Des communautés qui vivent dans les zones pétrolières. Là, on aurait eu un pétrole à 800 dollars. Et je ne dis pas dans quel état sera l'économie occidentale », a expliqué Antoine Sfeir.
Une vieIlle alliance avec l'Arabie Saoudite
En vertu d'un traité signé en 1945, les Etats-Unis sont, d'après lui, toujours attachés à leur alliance à l'Arabie Saoudite, « un pays qui avait une lecture rétrograde de l'Islam ». « Il y a un parapluie stratégique américain qui ne permettra ni le démantèlement de l'Arabie saoudite ni une intrusion à ses frontières. C'est exactement ce que veulent les Iraniens », a-t-il ajouté. Côté européen, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France ont, d'après lui, des intérêts divergents au Moyen-Orient, en Iran en particulier. Evoquant le dossier palestinien, il a estimé que si les élections ont lieu en 2009, le Hamas n'aura pas la majorité. « Il aura de 30 à 37%, ce qu'il représente réellement. Il existe au sein de ce mouvement des tensions dogmatiques et non pas stratégiques seulement », a-t-il précisé, soulignant n'avoir jamais qualifié le mouvement de Khaled Mechâal de terroriste. Selon M. Sfeir, le président syrien Bashar Al Assad est aimé en Syrie, à la différence de son père. « Tout ce qui est mauvais est attribué à son entourage, selon le peuple. Aujourd'hui, Bashar, qui est testé par l'Occident, veut sortir de l'isolement (...). Pour aider le Liban, il faut parler avec la Syrie, même si ce pays ne se mêle plus des affaires internes de son voisin. Mais les Libanais ont un défaut, ils pensent que ce sont eux qui ont mis la Syrie à la porte et veulent renverser le régime à Damas. En quoi cela les regarde ? », s'est-il interrogé. D'après lui, les Etats-Unis, par leur intervention en Irak et par la crise au Liban, ont contribué à la destruction du « vouloir vivre ensemble » dans ces pays multiconfessionnels. « L'éclatement des pays n'est pas la solution », a-t-il noté. Revenant sur l'élection de Barak Obama aux Etats-Unis, il a estimé que les pays arabes devraient sortir de la mentalité du « compter sur les autres ». « On attend tout d'Obama. Il va régler tous les problèmes en un rien de temps alors qu'il y de gros problèmes américains à solutionner avec la crise financière. S'il arrive à parler avec tout le monde au Moyen-Orient, c'est déjà énorme (...). Il faut être Français pour penser qu'Obama est Européen et de gauche », a analysé le président du Centre d'étude et de réflexion sur le Proche-Orient. Antoine Sfeir s'est excusé de ne pas user de propos diplomatiques. « Je ne suis pas politicien. Je n'ai aucune attache. La chose la plus importante pour un journaliste est d'avoir l'esprit libre », a-t-il expliqué. Antoine Sfeir, 60 ans, est à Alger à l'invitation des éditions Sedia. Il animera aujourd'hui, au CCF, une conférence autour de son essai Vers l'Orient compliqué. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Les Islamismes d'hier à aujourd'hui et L'Argent des Arabes.


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