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De Khider À... Medeghri
Les assassinats politiques en mode de gouvernance
Publié dans El Watan le 27 - 12 - 2008

Tout au long de son long règne de 13 années, Boumediène a fait gicler le sang de tous ceux qui lui contestaient sa mainmise sur l'Algérie.
Qu'ils soient des héros de l'indépendance, des cadres du jeune Etat algérien, des berbéristes, des militants politiques ou des acteurs associatifs, l'omnipotent Président les a fait exécuter ou « suicider » sans état d'âme par son bras armé : la puissante Sécurité Militaire. Et à tout seigneur tout « honneur », ce fut son « ami » Ahmed Ben Bella qui fit connaissance avec la « méthode » Boumediène juste après l'avoir renversé le 19 juin 1965. Un coup d'Etat qui ne fut pas aussi blanc que cela dans la mesure où près de 40 personnes, qui avaient osé manifester à Annaba, furent froidement canardées. Quant à Ben Bella, il sera la première victime politique et psychologique du système Boumediène. Séquestré durant 14 années sans jugement, le Premier président ne sera même pas autorisé à assister à l'enterrement de sa vieille mère. Commence alors la longue série noire des années Boumediène durant laquelle la liquidation physique tenait lieu de pratique politique. Première cible : Mohamed Khider. Ce dirigeant de la révolution, qui s'était pourtant allié à Ben Bella à la prise du pouvoir en 62, est tué le 4 janvier 1967 à Madrid, où il s'était exilé en 1963. Son péché ? Avoir dénoncé le coup d'Etat du 19 juin 1965 et le pouvoir autocratique de Boumediène. Hocine Aït Ahmed désigne Youssef Dakhmouche comme étant l'exécutant du forfait. Le 14 décembre 1967, le coup d'Etat avorté du colonel Zbiri contre le pouvoir de Boumediène est réprimé dans le sang. Des Mig pilotés par des soviétiques bombardent les blindés de Tahar Zbiri, faisant près d'un millier de morts, dont de très nombreux civils, notamment à El Affroun, selon plusieurs témoignages.
Accidents domestiques, suicides…
Le 16 décembre 1967, le colonel Saïd Abid, évoqué récemment par l'ex-président Chadli, est déclaré « suicidé » dans son quartier général de Blida. En janvier 1968, le régime de Boumediène « innove » dans son entreprise criminelle en inaugurant les « disparitions ». C'est ainsi que le colonel Abbès meurt mystérieusement sur la route Cherchell-Alger. Personne ne saura s'il a été enlevé chemin faisant ou s'il a été tout simplement « accidenté ». Mais avec le meurtre de cet homme soupçonné d'avoir soutenu le putsh de Zbiri, il était clair que l'heure des règlements de comptes avec les opposants politiques a sonné. Le 7 avril 1969, la Cour dite « révolutionnaire » d'Oran (tribunal d'exception) condamne à mort par contumace une icône de la révolution, Krim Belkacem. Le « Lion des djebels » et négociateur en chef des accords d'Evian, que la France coloniale n'a pu tuer, est étranglé dans sa chambre à l'hôtel Intercontinental de Francfort (Allemagne). Des tueurs à gage de la sinistre Police politique de Boumediène ont exécuté la sale besogne le 18 octobre 1970. Là aussi, Hocine Aït Ahmed, l'un des rares opposants de Boumediène encore en vie, désigne un coupable : le commandant H'mida Aït Mesbah, chef du service opérationnel de la SM (actuelle DRSA). Quatre ans plus tard, Boumediène se débarrasse de l'un des plus brillants cadres de l'Algérie indépendante, Ahmed Medeghri. Ce ministre de l'Intérieur auteur des premiers découpages territoriaux de l'après-indépendance et fondateur de l'Ecole nationale d'administration, a été liquidé par un « décès accidentel » chez lui, à El Biar, selon la formule tragicomique de l'agence APS. Avec Boumediène, on peut en effet être victime d'un accident, y compris chez soi… Mais en réalité, Ahmed Medeghri, dont la mort hante encore ses bourreaux à ce jour, a payé son opposition à la première charte nationale des années 1970, lui préférant une constitution démocratique. Hocine Aït Ahmed rapporte, en effet, dans sa nouvelle préface pour la réédition de son livre L'Affaire Mecili la teneur d'une discussion qu'il a eue avec Claude Julien, l'ancien directeur du Monde Diplomatique. Il raconte que quelques jours avant sa disparition tragique le 10 décembre 1974, Ahmed Medeghri l'avait appelé pour annuler un rendez-vous déjà convenu entre les deux hommes à Alger.
Crime de « lèse-Boumediène »
Motif ? Selon Aït Ahmed, le ministre Medeghri aurait précisé à son interlocuteur au bout du fil qu'il se sentait « vraiment menacé ». Et avec Boumediène, la menace était systématiquement suivie de l'acte. Ce crime politique n'est bien sûr jamais assumé, tout comme les autres assassinats d'opposants. Seul le nom de cet illustre personnage, trônant sur le fronton de l'hôpital de Aïn Témouchent, rafraîchit un peu la mémoire. Le meurtre de Medeghri est le dernier de la longue liste noire des victimes très connues de Boumediène. Mais ce n'est pas fini. Il a juste changé de mode opératoire pour corriger ses adversaires. Ferhat Abbas, Benyoucef Benkhedda, Hocine Lahouel et Mohamed Kheireddine, les dernières brebis galeuses résiduelles de la Révolution, l'ont vérifié à leurs dépens. Ils ont été placés en résidence surveillée et leurs biens confisqués pour avoir osé un crime de « lèse-Boumediène » en publiant un manifeste dénonçant son pouvoir personnel. Que retenir donc de Boumediène sinon qu'il avait la gâchette particulièrement facile pour éliminer physiquement tous ceux qui bougent dans le sens opposé au sien. L'histoire retiendra que le président Houari Boumediène a érigé l'assassinat politique en mode de gouvernance dans la pure tradition du chef du clan de Oujda qu'il fut.


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