A Kendira, les citoyens comme les responsables locaux ne savent pas à quel saint se vouer. Et pour cause, le tronçon de la RN75 qui relie la wilaya de Béjaïa à celle de Sétif, et qui passe par leur commune, est dans un état de dégradation avancé. En effet, du chef-lieu de la daïra de Barbacha, dont dépend cette commune, jusqu'à la limite de la wilaya de Béjaïa avec celle de Sétif, la route devient de plus en plus difficile à emprunter pour les véhicules. Elle est bitumée mais reste, cependant, rétrécie, monte en zigzag et des nids de poules sont visibles un peu partout. Des raccommodages on été effectués mais sans aucun effet. Les glissières qui ont été installées depuis peu pour prévoir les risques de dérapages font que cette route est devenue de plus en plus rétrécie, rendant difficile le croisement de deux véhicules. Par endroits, la route complètement défoncée, prend l'aspect d'une « piste agricole » comme l'a si bien qualifiée le premier responsable de la localité. Des défectuosités qui font que son aménagement devient par conséquent une urgence. « La DTP parle d'un plan quinquennal 2010-2015. En attendant le projet de son aménagement, que doit-on faire ? » s'interroge Djamel, habitant de la commune et transporteur de voyageurs de son état. « Pourtant, poursuit-il, cette route constitue un contournement pour les véhicules se rendant à Sétif lorsque les encombrements se multiplient sur la RN9 pendant les saisons estivales ». Il faut dire que le problème dure depuis longtemps. Ni les interpellations des pouvoirs publics par les responsables locaux ni celles faites par les citoyens de la commune à travers la presse n'ont eu d'échos pour le moment. Une situation qui fait dire au premier responsable de la commune qu'il va « comme dernier recours, finir par organiser une marche avec les citoyens de la localité ». Ihebachene via… Sétif En plus de ce tronçon de route dégradé, les problèmes à Kendira ce n'est pas ce qui manque. Souffrant de l'isolement puisque cette commune culmine à plus de 1000 mètres d'altitude et distante de 50 Km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, les commodités et les ressources financières font défaut et des difficultés sont rencontrées quotidiennement par le citoyen. Des difficultés que le vice-président de l'APC, M. Ayadi, nous égrène. Il cite le cas de cette école où un seul enseignant assure les cours à cinq niveaux dans une même salle et à la même tranche horaire. Est cité aussi le cas d'Ihebachene, un village de la commune, dont l'accès est devenu impraticable. Pour s'y rendre, dit-il, « il faut entrer dans le territoire de la wilaya de Sétif et venir dans notre village ». Il évoque aussi le cas de cette décharge publique située dans le territoire de la wilaya de Sétif mais qui surplombe un village de la commune. « Les autorités de la wilaya de Sétif ont été interpellées sur les dangers que représente cette décharge, mais en vain » affirme t-il. Par ailleurs, le branchement au réseau de gaz naturel se fait toujours attendre. La maison de jeunes dont dispose la localité est équipée, mais sans directeur depuis 2005. « Le centre de santé présente des défectuosités comme l'étanchéité et le problème des inondations », selon notre interlocuteur. De multiples désagréments qui s'ajoutent au manque de ressources financières de la commune, puisque la location d'engins et l'eau constituent l'essentiel des ses propres sources de financement. Cependant et selon le deuxième responsable de la commune, la localité bénéficiera du PPDRI (plan de proximité et de développement rural intégré), mais cela reste toujours dans le stade des promesses. En attendant qu'une attention particulière soit portée par les autorités à cette commune, ce sont 5 600 âmes qui font face à des difficultés au quotidien. Une localité où l'exode rural a fait son effet.
