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Le 27 décembre 1978, jour de la mort du Président, un chaos émotionnel pour tout un peuple Houari Boumediène, toute une vie dédiée à l'Algérie, son seul vrai amour
Il y a quarante-sept ans, le jeudi 27 décembre 1978, âgé de seulement 46 ans (né le 23 août 1932), disparaissait ici-bas, à tout jamais, le président Houari Boumediène, laissant après lui, son nom en une pensée éternelle, frappé sur le fronton de plusieurs édifices publics, un nom donné à l'histoire du pays, avec des réalisations concrétisées sur le territoire, et cela en seulement treize ans de présidence à la tête de l'Algérie. Le monde, d'une façon générale, salue un président bâtisseur, défenseur de la dignité nationale, soutenant les compatriotes vivant à l'étranger, animé par un volontarisme économique évident avec une forte discipline imposée tant aux agents de l'Etat, qu'aux citoyens, et cela autant politique que sociétale. Le président avait aussi ce souci de l'image de marque du pays. En effet, le pays avait ce visage, cette stature, cette voix et cette autorité incontestée. Avec cette disparition, le vide était immense dans les coeurs, mais aussi à ce niveau du sommet de la pyramide. Le pays se trouvait donc face à lui-même, entre héritage et avenir. C'est cette réalité qui s'est imposée rapidement au pays, derrière l'émotion collective : cette incertitude politique, car le président n'avait pas eu le temps de préparer sa succession, l'autorité personnelle du président n'ayant jamais été contestée, ce qui maintenait un bon équilibre entre les différentes forces de la nation. La disparition du président devait tout naturellement ouvrir une période de transition. C'est donc un chapitre de l'histoire algérienne qui s'achève et qui fait entrer le pays dans une nouvelle phase, pas très incertaine ni inquiétante, car l'héritage du passé était assumé par tous et réunissait les mêmes options issues de la révolution de 1954, mais en plus les attentes d'une société en mutation, vivant dans un monde en continuelle évolution et avec une population exigeante et impatiente qui voulait tout, tout de suite. Chronologie sur l'état de santé du président . Un déclin trop, trop rapide. Décédé le mercredi 27 décembre 1978, il fut enterré le vendredi 29 décembre 1978 au cimetière d'El-Alia (Alger). Toute l'Algérie sera dans les rues. Le monde est sous le choc. 24.9.1978 : Réunion des chefs des Etats arabes. Retour de Syrie. Un mal insupportable à la tête. 05.10.1978 : Vol vers Moscou. Hospitalisation. 14.11.1978 : Retour à Alger. 18.11.1978 : Il sombre dans le coma. 24.11.1978 : Une accalmie. Il souffre moins. Réveil du coma. 28.11.1978 : De nouveau dans le coma. On avance qu'il n'y a plus d'espoir. Mercredi 27.12.1978 : le président est décédé à 3 h 55 Parler du président, c'est évidemment parler aussi du 8 mai 1945, qui ne peut être dissocié de son parcours de vie, cette liaison mentale et charnelle qui ne l'a jamais quitté. Et c'est en cela qu'il est aisé aujourd'hui de dire que dans l'esprit de l'enfant Mohamed Boukharouba, encore bien loin de devenir Houari Boumediène, âgé d'à peine 13 ans, l'élément déclencheur fut le terrible massacre de civils du 8 mai 1945, à Sétif, à Kherrata et Guelma, entre autres. C'est à cette date qu'il devait décider de se mettre en retrait de la Loi coloniale discriminatoire et de devenir un enfant « Fellaga ». Dans son esprit de petit enfant, et devant la toute puissance militaire des forces françaises contre qui il ne pouvait rien faire, et comment aurait-il pu, enfant indigène qu'il était, fils de fellah sans avenir, il choisit donc l'exil. Comment un enfant de cet âge peut-il avoir de telles pensées ? Si l'on se met à sa place, même avec toute la technologie du monde actuel et tout le modernisme, avec tous les outils qui peuvent développer les esprits, il est difficile de croire qu'un enfant de treize ans, puisse avoir une telle pensée. C'est dire qu'il était doué et que son esprit était déjà dans l'avènement, dans l'horizon. Il voyait déjà des « choses » qu'un enfant de cet âge, en principe, ne peut voir. C'est dans cet état d'esprit de « partir » , de prendre l'exil pour mettre à profit sa faculté naissante à emmagasiner le savoir, apprendre, « grandir », pour mieux revenir. Ouvrir les yeux et enrichir sa précoce intelligence, que d'ailleurs, tout un chacun lui reconnaisse, que ce soit ses adversaires et même certains de ses ennemis de guerre. Partir ? Oui, mais par où commencer ? Que dire à ses parents ? Quelle direction prendre ? Que manger ? Avec quel argent ? A treize ans ! Ainsi donc, c'est en ce 8 mai 1945, date de la signature de l'armistice de la Seconde Guerre mondiale, que se déclenche l'éveil politique, patriotique et militant, du jeune Mohamed. Les circonstances de ce mortel jour de massacre de masse sont connues, indéniables, même par la France actuelle et son peuple. Impossible de taire ce qui s'est passé. Des soldats de l'armée tiraient dans le tas, dans cette foule compacte de pacifiques manifestants, heureux de cette fin de guerre, au point qu'une personne sortit le drapeau algérien, frappé du croissant et de l'étoile et le brandit au plus haut de ses épaules. Ce fut terrible. Ce jour avait deux visages : Pour l'un c'était, on le dit encore aujourd'hui, la victoire du monde libre contre la barbarie nazie. De l'autre, gardé bien longtemps sous silence, c'était de la barbarie également, perpétrée par l'armée française coloniale, alors qu'en métropole, le peuple français fêtait la fin de la guerre, avec force chants, danses, musiques et victuailles. A suivre…