Le village Houra, à Bouzeguène, a abrité la semaine dernière la cinquième édition du festival du burnous. Comme chaque année depuis le lancement du festival, en 2014, les organisateurs visent à redonner un nouveau souffle à ce vêtement qui avait jadis une place prépondérante dans l'histoire des communautés villageoises. Cette fête annuelle contribue donc à rendre à cet habit ses lettres de noblesse. Voué à l'oubli, il est rarement porté par les jeunes générations et même par les moins jeunes. Les organisateurs veulent travailler pour sa promotion et le tirer de l'oubli, car depuis quelques années, ce vêtement ancestral est de plus en plus délaissé. On assiste aujourd'hui à une disparition de tout le réseau de tissage traditionnel, en commençant par la collecte de la laine de mouton, son nettoyage, son cardage, son effilage et la confection du métier à tisser. Le programme de cette septième édition a englobé des activités culturelles, du théâtre, des chants ancestraux, une conférence sur le burnous, ainsi qu'un mariage traditionnel. Une trentaine d'exposants, selon les organisateurs, étaient présents à cette manifestation culturelle. Un grand atelier de tissage a été installé dans un local où toutes les étapes de fabrication du burnous sont reproduites en version réelle, nettoyage de la laine, cardage, effilage, puis installation du métier à tisser. Cette grande mobilisation des habitants de Houra dénote l'intérêt des villageois pour cet habit qui représente un immense symbole, celui de la bravoure et de l'honneur. L'influence des modes, la cherté de la matière première et le nombre réduit de tisseuses encore en activité expliquent le coût élevé des burnous blanc ou marron. Proposé entre 40 000 et 50 000 DA, voire plus, le burnous ne trouve pas preneur dans les villages. Cette situation se traduit également par l'arrêt de la transmission du savoir-faire. Le défi à relever est de reconstituer le réseau de toute la filière laine, de la source à la production. La fête de Houra a été rehaussée par la présence des dirigeants de la JSK, à leur tête Cherif Mellal, ainsi que du grand chanteur Idir.