Si la Foire internationale d'Alger (FIA) est considérée comme le baromètre de l'économie nationale, le Salon international du livre (SILA) est également perçu comme une opportunité d'évaluer le climat dans lequel évolue l'industrie du livre à travers toutes ses étapes. C'est également l'occasion de faire le point sur les conditions dans lesquelles se fait la distribution, mais aussi sur la mise en application de la loi n°15-13 du 15 juillet 2015 portant sur les activités et le marché du livre. Une loi qui, faut-il le rappeler, était l'objet de controverses. Cette 23e édition qui se tiendra du 29 octobre au 10 novembre permettra par ailleurs aux acteurs nationaux de ce secteur en pleine mutation de revenir sur le chantier du livre électronique. Un chantier où les choses n'avancent pas au rythme souhaité. Car si dans les discours, la volonté affichée est de développer l'édition numérique, dans les faits, la situation est toute autre. Ce sont donc les principaux points qui s'inviteront au débat lors de ce Salon qui se tiendra sous le slogan «Livre ensemble». Ainsi, en plus d'être une occasion pour les nouvelle découvertes littéraires, les échanges et les rencontres entre éditeurs et auteurs, cette 23e édition permettra tant aux exposants qu'aux visiteurs de prendre la température d'un marché en quête d'organisation. Aide D'où le rôle important à assurer du côté du Centre national du livre. Un rôle qui consiste, selon le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, à «ouvrir régulièrement des ateliers dédiés aux métiers de l'édition». Ce qui n'est pas le cas cependant. Idem pour le ciblage des aides publiques. «Ces aides doivent revenir à des projets menés par des professionnels soucieux de la noblesse du livre, du statut des écrivains et du respect des auteurs. L'Etat ne peut se défaire de son rôle de soutien, mais il lui appartient, comme cela se pratique partout, d'attendre des bénéficiaires de ces aides une contribution active à la promotion des livres et à l'épanouissement de la lecture», a précisé le ministre à ce sujet. Mais qu'en est-il au juste ? Une question qui s'impose eu égard aux difficultés en attente d'être prises en charge pour organiser le secteur. Pour les éditeurs, il s'agit surtout de donner l'avantage à la production nationale. Car, actuellement, le livre produit en Algérie est plus cher que celui importé en raison essentiellement d'une fiscalité loin d'être équilibrée. Les droits de douane sur le papier importé sont, en effet, de 15%, auxquels s'ajoutent 17% de taxe sur la valeur ajoutée. Une mesure qui avantage les exportateurs de livres vers l'Algérie (Qatar, France, Liban, Belgique et Egypte essentiellement). Il y a lieu aussi de réhabiliter l'activité de libraire pour mieux organiser la distribution, qui reste le maillon faible d la chaîne. A ce niveau, les pratiques illégales sont de mise ; c'est un fait constaté d'ailleurs durant les différentes éditions du SILA : nombreux sont les «affairistes» qui sillonnent les stands du SILA pour «s'approvisionner» en livres à revendre juste après. Là, c'est l'autre côté du SILA, c'est-à-dire le caractère commercial pas toujours net…