Les oiseaux migrateurs ont refait leur apparition dans la vallée de la Soummam, sitôt égrenées les premières semaines de printemps. L'étourneau est le premier passereau à se réapproprier son biotope, où il séjournera jusqu'à la fin de l'hiver. On le voit s'activer dès la pointe du jour, à la recherche de nourriture. Telles des grains de fusain, des nuées de ce gibier voyageur colonisent le ciel et investissent les vergers, les prairies et les forêts de maquis. La grive, cet autre «passager» des airs, se fait plus discrète. Elle se calfeutre dans les fourrés de lentisque qui lui offrent «le gîte et le couvert». Elle s'y nourrit goulûment des baies arrivées à maturité, pour reprendre des forces et se remettre de son long périple. La grive ne se hasarde dans les vergers d'olives qu'une fois sa niche vidée de ses réserves de nourriture. Le rouge-gorge se donne les allures d'un oiseau sédentaire. Il se mélange volontiers à l'avifaune endémique et s'aventure sans crainte au plus près de ses chaumières de campagne. Comme à l'accoutumée, la traque de ce gibier migrateur ne tardera sans doute pas à sévir. Braconniers sans scrupules, chasseurs invétérés et autres dilettantes, fourbissent d'ores et déjà leurs armes pour remplir leurs musettes. Les techniques de chasse et les stratagèmes sont toujours plus affûtés, pour en capturer à tour de bras. De sérieuses pertes sont ainsi régulièrement infligées à ces emplumés migrateurs. Un massacre perpétré et qui se perpétue dans le silence et l'impunité !
