La gestion déléguée du service public, à travers le décret exécutif 18-199 du 2 août 2018, a fait l'objet d'une large concertation, jeudi dernier, à Jijel, lors d'une journée d'information, présidée par le wali, Bachir Far. Et c'est en présence d'un panel de spécialistes, de cadres de la wilaya et des responsables locaux impliqués dans la gestion du service public que cette rencontre s'est tenue, en présence d'un représentant du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, dépêché d'Alger pour prêcher les bonnes vertus de ce décret. «C'est un décret mature, qui a fait l'objet de deux années de recherches et d'études dans des pays pionniers en la matière, telles la Chine, la France ou encore la Tunisie, qui ont atteint un certain niveau de développement dans ce domaine», explique ce responsable dans une déclaration de presse. La Tunisie et son expérience dans le domaine de la gestion des infrastructures touristiques a été l'exemple que ce même responsable a repris pour plaider l'application de ce décret à l'Algérie. Pour lui, notre voisin de l'Est a eu tout à gagner en recourant à son expérience dans le domaine du tourisme par le biais d'une gestion déléguée de ce secteur. «Ce pays a gagné des infrastructures performantes, une culture de voyage et de tourisme et son peuple a appris à maîtriser des langues étrangères gratuitement», soutient-il. Voilà donc la conclusion de ce responsable, qui est également revenu dans son intervention devant les présents sur l'abandon des infrastructures publiques, dont certaines sont livrées au saccage, tels les marchés de proximité, les crèches publiques, les salles et les terrains de sport ou encore d'autres structures qui ont été abandonnées faute d'une gestion qui permet de les rentabiliser en même temps que de les sauvegarder. La solution à ce problème reste, pour ce responsable, le recours à ce décret qui permettra le transfert de la gestion des biens du domaine privé ou public de l'Etat à d'autres parties délégataires. Si les débats ont soulevé des interrogations relatives à l'application de ce texte sous différents angles, certains avis recueillis en aparté ont, plutôt, décelé une volonté de l'Etat de se désengager de ses missions au niveau local sous couvert d'une gestion déléguée du service public pour la sauvegarde et la préservation des biens relevant de son domaine. Ceci dit, la création des opportunités d'emploi, l'amélioration du service public et la préservation des biens publics sont la finalité de ce décret, dont le contenu précise qu'«il est entendu par délégation du service public le transfert, pour une durée limitée, de certaines missions non régaliennes, relevant des autorités publiques au délégataire défini à l'article 4 ci-dessous, dans l'intérêt général».