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Faut-il adhérer à l'OMC ? (2e partie et fin)
Publié dans El Watan le 10 - 07 - 2004

La décision d'adhérer à une organisation comme l'OMC est une décision grave. Elle exige de nous, de nous « désarmer» de toutes :
– les taxes et les impôts ;
– des barrières douanières ;
– des subventions aux secteurs productifs ;
– une baisse des taux de change…
Bref ! l'Etat doit se désengager presque de tous les leviers qu'il utilise pour réglementer, réguler ou propulser son économie nationale. En contrepartie, il tirera un avantage comparativement supérieur de l'apport des firmes et des capitaux étrangers dans l'économie nationale. Bien évidemment, si toutes choses étaient égales et s'il n'y avait pas de macabres imprévus qui viendraient interrompre cette promesse. En d'autres termes, on nous demande de déposer les armes d'une main avant même qu'on ne saisisse les effets positifs d'une telle adhésion de l'autre, d'où le risque encouru. Or, nous sommes toujours sûrs du présent mais jamais de l'avenir. Et quand le présent exige de nous de céder en contrepartie d'un apport futur meilleur mais cet apport reste tributaire d'une kyrielle de paramètres aléatoires qui dépassent le champ de notre action, le risque ne peut être que proportionnel. Les chances s'amenuisent au fur et à mesure que ces variables se multiplient et se diversifient. Dans le cadre des généralisations des lois économiques entre tous les Etats, des questions se posent : Quel sens donner à la notion de souveraineté des Etats et des peuples qui ont payé cher leur indépendance politique ? Quel sens donner aux lois religieuses, sociales et culturelles qui constituent le soubassement des identités des peuples ? Quel sens donner aux lois économiques qui sont censées apporter un bien-être matériel et par voie de conséquence une stabilité psychique et sociale à l'individu, si celles-ci contribuent davantage à élargir le fossé et les inégalités de toutes sortes entre les différentes couches sociales, aux effets dangereux qui engendreraient un éclatement de la société au lieu de renforcer sa cohésion ? Est-il juste moralement et /ou viable économiquement de soumettre deux entreprises qui ont des niveaux de performance différents au même régime de concurrence ?
– Quel est ce genre de lois économiques qui suppriment les barrières douanières des pays pauvres et les installent ensuite aux leurs ?
– Quel est ce genre de lois économiques qui suppriment les barrières douanières des pays pauvres et les installent ensuite dans leurs aérodromes pour limiter les flux de main-d'œuvre venant du Sud, en instituant un système de visa très rigoureux ?
Ils recommandent une baisse des dépenses pour les pays pauvres où les besoins sont immenses, étant donné la pauvreté, les épidémies, la délinquance, l'insécurité, alors que les pays avancés ne cessent d'augmenter les dépenses publiques.
Au moment où l'on assiste dans les pays développés à des manifestations antimondialisation qui tournent quelquefois aux émeutes pour protester contre les mesures qu'imposait l'OMC qui les incitait à ouvrir leurs marchés aux produits agricoles et à la main-d'œuvre des pays du Sud. Les PVD où l'organisation sociale est absente assistaient impuissamment à l'inondation de leurs marchés par les produits manufacturiers venant des pays du Nord. Il suffit pour ceux-ci de corrompre une classe d'affairistes qui ont des «tentacules» dans les institutions publiques, qui n'ont ni foi ni loi et exempts du nationalisme, d'où le développement du marché parallèle.
Il- Les raisons qui militent en faveur de l'adhésion à l'OMC :
Attention ! ne soyons pas défaitistes. Autrement dit, il ne faut pas se laisser éblouir par les avantages présentés dans ces textes.
Il ne faut pas non plus se laisser aveugler par ces interprétations et ce en dépit de tous ces inconvénients nonobstant toutes ces tares véhiculées par toute la littérature économique. Cette appréhension ou réticence que je venais de développer vis-à-vis de cette organisation ne sont pas des raisons suffisantes pour s'abstenir d'y adhérer, pour se prémunir contre le danger de faillite. Cette peur ne doit pas prendre la forme d'une angoisse ou de schizophrénie ou d'une phobie. La situation n'est pas aussi dramatique qu'on le pense, elle n'appelle pas à l'affolement, mais elle nous recommande seulement d'être vigilants. Il s'agit à mon avis de ne pas s'inscrire en porte-à-faux du sens du fleuve de l'histoire, il faut plutôt s'inscrire en bonne intelligence avec la dynamique qui anime l'économie mondiale. Se recroqueviller sur soi-même, c'est justement la position qu'il faut éviter. Comme le disait bien un penseur : «Il se peut que les ghettos sécurisent, mais ils stérilisent, c'est sûr.» L'histoire des faits et de la pensée économiques regorge de preuves de l'apport du commerce et des échanges internationaux sur les économies nationales. L'isolement a de très graves conséquences, il rend bien difficile la constitution d'unités politiques et économiques pour une même nation. L'isolement a un effet d'émiettement et cela est la conséquence la plus néfaste qu'il puisse engendrer. Les inventions, les techniques nouvelles, les idées venant d'ailleurs ne se sont communiquées que bien difficilement et bien imparfaitement, car l'isolement ne permet pas de participer aux échanges culturels intenses. Quand d'autres groupes humains ont vécu des isolements semblables, les effets de cette situation sur les cultures ont été analogues. L'expérience individuelle d'un pays quelle que soit sa prospérité économique et quelle que soit sa grandeur ne peuvent égaler celle d'un ensemble de pays même modestes. J. B. Say stipulait déjà depuis deux siècles (XVIIIe siècle) que si les coûts de production d'une entreprise étrangère sont de 35 unités monétaires (UM), elle propose son produit pour les nationaux à 40 UM, elle se réserve un bénéfice de 5U M. Si l'Etat voulait encourager la production locale, la production du même produit reviendrait à 50 UM et l'entreprise nationale le propose à 55 UM, elle se réserve un bénéfice de 5 UM.
Que s'est-il passé ?
Le gouvernement aura fait un excèdent de dépense de 15 UM à ses compatriotes à une catégorie de compatriotes. Or ce sont justement les mêmes compatriotes qui payent les contributions sur lesquelles se prennent les dépenses publiques. Ce qui revient à dire que, en général, on paye 50 UM le produit qu'on aurait dû acquérir à 10 UM de même, soit 40 UM. Il convient de signaler que cette opération de subvention n'est conseillée que dans des situations conjoncturelles de court terme, en attendant que l'entreprise nationale s'aligne sur les normes du marché international. Parce que si l'on aide l'entreprise nationale à produire à un coût économique, cela nous permettra, en plus, d'avoir le produit désiré au même prix que celui du produit étranger, de l'avoir dans les meilleurs délais, du fait de la proximité. Dans ce cas, le service après-vente serait assuré au mieux et de surcroît on y utilisera la main-d'œuvre locale ; ce qui aura des répercussions positives à moyen terme sur l'économie nationale tels l'absorption du chômage, le détassement de la demande nationale et l'indépendance économique. Dans le cas contraire, c'est-à-dire dans le cas où le produit local serait élevé et l'on continuerait «contre vents et marées» à le produire en dépit des surcoûts et de non-qualité, ce seraalors une manière d'encourager la sous-productivité et de donner une prime à la médiocrité. * Les civilisations noires par Jacques Maquet
CONCLUSION
En fait, l'existence même de l'OMC comme cadre de débat entre divers pays de différents poids est en soi un pas vers le dénouement de beaucoup de problèmes économiques de manière sereine, intelligente, pacifique et constructive. Désormais, il est toujours possible de trouver un compromis entre divers intérêts contradictoires. La libéralisation des échanges sape le règne de l'incompétence et de la médiocrité. Cela a un effet d'entraînement positif sur tous les secteurs confondus (politique, juridique et social). Les consommateurs à bas revenus ne seront plus obligés de se contenter d'acquérir des ersatz chez de médiocres fabricants locaux ou de faire de longs voyages vers des pays étrangers pour acquérir quelque produit de qualité. Désormais, la libéralisation des échanges rapproche les distances, réduit les coûts et améliore la qualité de vie des modestes citoyens. En conclusion, je dirais : «Adhérons à l'OMC mais sans précipitation, entrons par pas mesurés.» En préparant notre économie en général, par une restructuration adéquate et, en particulier, cibler des créneaux et des entreprises spécialisées qu'il faut encourager et soutenir non pas financièrement en renflouant leurs caisses avec l'argent frais mais techniquement et économiquement en vue de pouvoir faire face à la concurrence internationale à long terme. Adhérer tout en cherchant des formes d'organisation à l'intérieur même de l'OMC en vue de constituer un poids et de peser sur les décisions finales est une stratégie louable et intelligente. Il est recommandé également de s'investir dans les débats où l'économie nationale possède un certain avantage comparatif et de lier des alliances avec d'autres pays de même condition. «Win ura-t-nas i- dagw adrar-ur- ikatab azarar» Azemza amazi Càd «Celui qui ne détient pas des hommes (forces et richesse) dans la montagne ne peut conquérir les plaines»
Proverbe kabyle
Par translation au domaine économique, à la lumière de cet adage populaire, nous pouvons dire : «Un Etat qui ne possède une économie forte et intégrée (à l'intérieur) ne peut conquérir le marché international.»
(La première partie est parue dans l'édition du mercredi 7 juillet.)


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