Sofiane Nabaoui est le gérant de ce salon de coiffure mixte. Son salon de coiffure est un petit paradis où les mêmes personnes viennent régulièrement entretenir leur look… et papoter. Pour certaines, c'est carrément un plaisir de se rendre dans ce lieu qui rime avec décontraction et où la gentillesse et l'accueil vont de pair. Le salon est ouvert de 9 h à 22 h. On peut venir seul ou en famille se coiffer. Le patron a un coup de ciseau de maître. Les colorations n'ont aucun secret pour lui. La gent féminine préfère attendre des heures sur un siège afin de se faire coiffer par cet artiste. L'espace du salon n'est pas tellement grand mais le design est des plus modernes. Quoique parfois dépassés, les employés (deux garçons et deux filles) affichent toujours le sourire au coin : travail oblige. Sur un ton timide, Sofiane Nabaoui avoue que l'ouverture de son salon est le produit de beaucoup de souffrance et de privation. Après avoir transité par une école de coiffure, il a travaillé durant 29 ans chez des particuliers, chez lesquels il s'est fait exploiter. Il décide, en 1992, d'aiguiser ce don pour la coiffure et d'améliorer sa technique en France, à Paris plus exactement où il aura la chance de travailler pendant cinq ans aux côtés de grands coiffeurs à l'image de Jean Louis David, Claude Biguine, Gilles Layani et bien autres. Le retour au pays était une nécessité, un devoir. Il voulait rentrer pour offrir aux jeunes son savoir. Il reconnaît qu'il a énormément souffert pour ouvrir sa boutique. Pour prétendre acquérir un petit commerce dans la coiffure, il suffit, dit-il, d'avoir une petite somme d'argent. Ainsi, une fois la somme en poche, les choses, pour lui, se précipitent, s'enchainent et se mettent en place. Dès le départ, il opte pour un salon de coiffure mixte, car selon lui, c'est ainsi qu'on se fait respecter. A la question de savoir comment est née cette idée d'offrir des prestations mixtes, il répond : «Il y a des années alors que je travaillais chez un particulier, une belle dame est entrée dans le salon pour que je la coiffe. Evidemment, j'ai refusé mais par la suite, je me suis promis de coiffer toute femme qui se présenterait» Fier de son commerce, il confie que plusieurs vedettes de la télévision et des personnalités étrangères viennent chez lui pour la coupe traditionnelle. Les produits premiers, ils les importent de France. Rares sont les fois où il utilise les produits locaux car le dosage n'est pas respecté. Avec regret, Sofiane affirme que la coiffure algérienne accuse un retard considérable. «Il faudrait que les professeurs aillent se recycler et qu'ils apprennent aux ouvriers de bien se comporter avec la clientèle. La ponctualité des ouvriers doit être de mise. Il faut respecter les horaires et surtout veiller à l'hygiéne.» En plus, des prestations offertes dans son salon, Sofiane est sollicité pour coiffer les mariées dans les salles des fêtes et dans les domiciles. Bref, il se déplace à chaque fois que sa présence est demandée. A la question de savoir s'il a déjà participé à des défilés de coiffure, il lance tout de go «nos défilés sont nuls et en plus ça ne paye pas». Selon notre interlocuteur la tendance de cette rentrée 2004 est axée sur des coupes courtes et longues effilées avec en prime de nouvelles techniques de mèches, appelées flashages. «C'est une technique meilleure que le bonnet pour l'application de mèches. J'utilise le papier cellophane. Le résultat est garanti.» Sofiane Nabaoui est un artiste de la coiffure qui désire agrandir son espace et avant tout satisfaire sa clientèle. Une clientèle plus que ravie d'avoir déniché cette perle rare de la coiffure féminine… et masculine.
