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un choix, un devoir ou une nécessité ?
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2004

C'est pourquoi, il est des plus fréquents dans les milieux et les espaces intellectuels et culturels arabes par leurs différentes apparitions politiques, économiques, culturelles et sociales ces derniers temps. Et si le paraître du terme est économicocommercial, ses fonds, ses effets, ses résultats dépassent ce paraître à plusieurs autres choses. Car la mondialisation est «une opération complexe et globale impliquant un ensemble d'éléments multiples d'ordre économique, politique, social et intellectuel», ainsi «elle ne se passe pas sans une production intellectuelle pour la justifier».
Aussi, la relation Orient-Occident est – et a toujours été – une relation tendue, enclose de contradictions, d'ambiguïté, pleine de malentendus et de méfiance des deux côtés et à plusieurs niveaux. Or parler de cette relation est toujours imprégné de sensibilité entre les deux parties et entre ses différentes composantes. Et parce que les Arabes – ainsi que toutes les autres communautés et races vivantes dans l'espace appelé communément «le monde arabe» – sont le maillon faible de la dualité Occident-Orient, celui également des composantes de l'Orient, paraît alors le bien-fondé et la justesse de conjoindre la mondialisation et la résistance. De là aussi paraît logique de se demander si la résistance à la mondialisation est un choix, un devoir ou une nécessité.
1. La relation Orient-Occident était marquée d'affrontements à travers les siècles. Elle a toujours été une relation de conflit et d'antagonisme entre deux systèmes différents, voire opposés de valeurs. Antagonisme, dont l'aigreur n'a baissé que le temps de la courte période séparant la fin des croisades de l'avènement de l'empire ottoman et l'entreprise de ses conquêtes en Europe.
Etant au début un conflit à caractère religieux cristallisé à travers les conquêtes islamiques, les guerres omeyyades et abbassides, les croisades et autres guerres des principautés arabes ou musulmanes çà et là, jusqu'à la chute de Grenade, il a pris par la suite une autre forme allant avec la nouvelle situation, dont l'Europe a connu avec sa renaissance et l'apparition de ses sociétés modernes. Cette situation est basée essentiellement sur une pensée moderniste, qui a opéré des ruptures radicales avec la pensée précédente, et a développé des fondements radicalement différents des précédents (la laïcité entre autres), ce qui a mené l'Occident (par toutes ses composantes, ses couleurs et ses versions géographiques) à ce qu'il est aujourd'hui : progrès et supériorité dans tous les domaines, malgré quelques-unes des «contradictions intrinsèques» se manifestant au sein du développement des valeurs de la modernité.
Du côté opposé, la nouvelle situation s'est caractérisée par la perte du commandement (la khilafa) par les Arabes, le basculement du monde arabe qui est l'une des principales composantes de l'Orient dans une longue trajectoire de déclin, de décadence, de régression et de faiblesse à multiples facettes dont les élites au pouvoir (à Constantinople ou ailleurs) n'ont réussi à y mettre fin. Pire, ces élites n'ont pas pu, lors de la disparition de leur force, empêcher non plus le passage du monde arabe de leur domination à celle – directe ou indirecte – de l'Occident. La croissance coloniale de l'Occident était donc l'un des principaux effets de cette nouvelle situation. Elle a ajouté au conflit entre les deux antagonistes une dimension nouvelle, purement matérielle, consistant en le caractère économicocommercial, dû à la fièvre de la concurrence aiguë des forces occidentales de l'époque autour des marchés et des sources des matières premières nécessaires aux industries grandissantes en Occident.
1.1. La prépondérance de l'élément économique a poussé l'élément spirituel et religieux au deuxième rang dans la hiérarchie des facteurs régissant le conflit. Cela n'a en rien diminué sa densité, il l'a plutôt ravivé. Il a approfondi le fossé et enfoncé davantage les «fissures culturelles» entre l'Orient et l'Occident. Certains chefs et théoriciens occidentaux n'ont pas caché que la force des armes n'est pas le seul outil dans leur comportement à l'égard des peuples orientaux dans le processus de leur assujettissement, vu la mosaïque qui les caractérise, que ce soit à l'échelle ethnique ou culturelle, d'où la différence de leur réaction dans ce domaine, mais «il est évident que c'est par nos arts et non par nos armes qu'il s'agit de dompter de pareils hommes». A cela s'ajoute le fait que plusieurs des chefs de l'Occident n'ont pas cessé (et ne cessent) de répéter que le colonialisme avait une mission civilisatrice ce qui n'était pas toujours évident. Alors, les qualificatifs sauvage, barbare, arriéré et non-civilisé ont toujours accompagné leurs propos sur l'Orient et ses peuples. Pour cela, la nature, la substance et les buts finaux du conflit demeurent les mêmes, malgré le caractère matériel et l'aspect civil prépondérant qu'il a pris.
Les nouveaux chefs et élites qui ont hérité de la direction et du pouvoir en Occident (en politique, en économie et dans les différents domaines de la pensée), ont hérité aussi des projets et des visions de leurs prédécesseurs politiques et ecclésiastiques. Car le regard des Occidentaux sur les Orientaux est resté le même. Pire, il s'est accentué, bien que celui de certaines couches d'intellectuels, d'hommes politiques et de militants d'associations ou de syndicats, bref, de la société civile, reste plutôt modéré et différent de celui dominant. Ceux-là adoptent une certaine compréhension vis-à-vis de certaines causes arabes (et musulmanes) dans les domaines de la libération et des droits de l'homme, mais ça reste une exception qui n'a pas de prise sur la règle. De là, le système des valeurs et principes régissant la vie orientale est demeuré visé.
Changer ce système ou du moins le modifier est le but final du conflit. En somme, l'héritage de l'Occident moderne, des finalités et des buts du conflit ressort de l'héritage de la vision ancestrale. En effet, le regard de l'individu – tout individu – sur l'autre reste toujours conditionné par celui de ses ancêtres. Il ne peut ni s'en échapper, ni s'en débarrasser complètement, ni même le modifier, ce qui est le cas du regard de l'Occident dans toutes ses familles et versions : latine, anglo-saxonne, germanique, slave ou autres, sur l'Orient, sans aucune différence de fond entre elles. Cela va aussi pour la domination occidentale de l'Orient, dont l'essence et le contenu (sans parler des buts) n'ont pas changé, bien que le centre de cette domination, change périodiquement européen au début : hispano-portugais, franco-anglais.
Puis euro-américain : les Etats-Unis et l'Union soviétique. Puis enfin, américain, avec l'unipolarisation actuelle. Il s'ensuit qu'à chaque fois est portée une modification légère à la forme des rapports avec l'Orient et le mode de traiter avec, qu'il s'agit du machiavélisme et de la ruse européenne ou de la force américaine frénétique, malhabile, violente, fougueuse et exubérante. Les différentes positions occidentales vis-à-vis de la crise irakienne en sont l'illustration flagrante. Les parties occidentales ne divergent pas sur le fond, mais plutôt sur la forme, sur la manière de procéder et de gérer cette crise. Cette divergence est dans tous ses états l'un des effets du conflit attisé par la relation culturelle collatérale, marqué par la concurrence entre les composantes de l'Occident en vue de s'emparer du leadership du monde et d'accaparer ses richesses, la guerre froide en était l'exemple, bien que la bipolarité de l'époque ait offert aux Arabes et aux Orientaux une marge de manœuvre. Alors, il est tout à fait normal, que ce regard était et demeure la base essentielle sur laquelle se conçoivent et se construisent les politiques occidentales envers l'Orient, et reposent dessus par la suite, leurs positions vis-à-vis de ses causes et problèmes majeurs, entre autres la cause palestinienne et le conflit arabo-israélien.
2. L'écartement en Occident de la dimension matérielle de la 1re position dans l'ordre des motifs du conflit a coïncidé avec le commencement d'une seconde étape de ce conflit. Commencement caractérisé par le début des transformations des sociétés occidentales dans le cadre de ce qui est convenu d'appeler : renaissance européenne et ses effets en Europe et dans le monde entier. La présence occidentale directe en Orient en est un, et pas des moindres. Cette présence se cristallisait à travers les missions diplomatiques aux grandes villes et échelles de l'Orient, les missions évangéliques, d'enseignement et autres, sans oublier les chercheurs, les voyageurs, les touristes, les archéologues, les peintres, les aventuriers et autres, des métiers des univers culturels et intellectuels dans le cadre de l'orientalisme. Avec la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, arrive enfin l'ère de la conquête militaire de l'Orient et ce qui s'ensuivit comme occupation directe ou indirecte de ses pays. Ainsi, des intérêts occidentaux vitaux s'établissent et commencent à se constituer çà et là : intérêts politiques, économiques et surtout culturels.
2.1. Avec le début de cette étape, l'Orient a inauguré à son tour un nouveau parcours, donnant ainsi à ses rapports avec l'autre un autre aspect. La présence de cet autre sur son sol a engendré avec le contact qui en résultait, surprise, éblouissement et stupéfaction des élites orientales de tous bords, puis le désir de celles-ci de prendre, d'imiter ou d'adapter. Ainsi ladite présence est considérée comme un facteur, entre autres, de ce qui est appelé (par les uns et les autres) la renaissance arabe. A l'instar de ce qui s'est passé en Occident, des ruptures complètes ou partielles avec d'anciens comportements dans différents domaines ont été opérées en Orient. Outre le recours aux inventions, aux techniques et à l'automatisme occidental, ces ruptures ont touché la pensée, la culture, la littérature, la politique, la vie sociale, les modes culinaires et vestimentaires, l'habitat, les comportements et les relations publiques, etc. Les références scientifiques et intellectuelles deviennent la loi qui régit la vie des sociétés orientales, d'où le paradoxe : une réalité orientale régie et gérée par des outils occidentaux, des outils conçus essentiellement pour une réalité autre et différente. Là réside le dérèglement, là en est sa cause.


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