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Que devient I'ADN de I'Oncle Sam ?
Publié dans El Watan le 29 - 11 - 2004

Nous nous demandons évidemment à quoi rime tout ça ?
L'attaque du 11 septembre 2001 est à l'origine de ces bouleversements. Les Etats-Unis subirent ce jour-là une innommable agression par la voie céleste. Pour laver l'affront et punir le profanateur, la puissance enrégimente l'ensemble des armées de la planète. Ensemble, elles pilonnent les montagnes de Tora Bora, en Afghanistan et y ensevelissent les talibans ; elles larguent un déluge de feu sur l'Irak et y dissipent les baâthistes… L'alliance constituée est, à cette date, toujours sur le pied de guerre, malgré la réparation arrachée sur la vie de milliers d'innocents, d'enfants. La Syrie, l'Iran, le Soudan… sont tourmentés. La Corée du Nord est constamment apostrophée. La machine qui a agressé l'Amérique est parfaitement discriminée : il s'agit de l'organisation terroriste Al Qaîda un produit de l'ingéniosité politico-militaire capitaliste usiné au plus chaud moment de la guerre froide pour réduire le communisme. Par quel subterfuge ce dispositif se trouve-t-il alors retourné contre son concepteur ? Penser à un retour de manivelle, à l'ère de la télécommande, est évidemment insensé.
Plus incompréhensible encore est l'aveu d'impuissance de la plus forte coalition jamais montée. En effet, lors des briefings quotidiens de l'état-major de tous les états-majors, le Pentagone, de sempiternels communiqués dramatiques annoncent que, malgré les coups qui lui sont infligés, le terrorisme possède une capacité de nuisance intacte. Quel crédit accorder à de tels propos, sachant que l'alliance dispose de moyens énormes, colossaux, pour certains imparables ? En comparaison, les moyens du terrorisme sont primitifs, sauvages. Pourquoi alors l'alliance s'avoue-t-elle désarmée ? Les opérateurs d'Al Qaîda, ses logisticiens, poseurs de bombes, vigiles, éclaireurs, tous de simples manœuvriers, seraient-ils plus doués que les professionnels de l'armée, les ingénieurs, les informaticiens, les intellectuels des plus prestigieuses universités et écoles militaires ? Plus inventifs que les spécialistes du contre-terrorisme et les ténors des situations de crise ? Face aux attentats suicide, l'ingénierie de l'antiterrorisme est dépréciée sans gêne par ses propres concepteurs. Il faut avouer que c'est paradoxal ! L'illogisme de cette situation, qui a ses racines plongées dans la guerre froide et le conflit russe-afghan, rappelle inévitablement les scoops où étaient exhibés les moudjahidines confectionnant des bombes artisanales prétendues redoutables, alors qu'en la réalité les combattants afghans étaient approvisionnés, dès le début de la guerre, en lance-roquettes RPG-7, kalachnikovs (et d'autres armes provenant du vieil arsenal russe dont l'Egypte se débarrassait) et, plus tard, une fois les engagements généralisés, en fameux Stingers américains et différents «gadgets» de la haute technologie d'armement létal. Sans compter les finances saoudiennes, les formations prodiguées par les experts de la CIA… Ne se peut-il pas alors que ce que les terroristes utilisent comme matériel, et surtout emploient comme logistique, soit plus sophistiqué que ne le prétendent les états-majors des armées engagées ? Les bombes artisanales, bruyantes, faisant évidemment partie de la construction briguée !
Il y a une guerre déclarée et la subversion n'y est qu'une tactique. Néanmoins, ce scénario appelle une question. Car quand bien même l'idée que le djihad aurait subi une mue et se serait métamorphosé en terrorisme, éventuellement mobilisé contre ce que les militaires appellent une «capacité de seconde frappe» de l'ennemi serait concevable, la tactique et la logistique engagées sont démesurées, anachroniques, le communisme s'étant partout effondré. Le péril rouge ne relève plus que de l'histoire, et la Chine qui est en phase de devenir la deuxième économie libérale n'est plus véritablement communiste.
De surcroît, la patente puissance des USA dissuade toute velléité de riposte contre ses frappes préventives ou punitives, quel que soit le rang de la cible. Alors si le communisme n'est pas concerné, quelle idéologie, inconnue, est dans le collimateur du terrorisme islamiste intégriste, indéniablement instrumenté ? Car sachant que les Arabes et les musulmans n'ont jamais, de leur propre initiative, conçu ou entrepris une révolution de quelque nature que ce soit depuis l'ère ottomane, il faut convenir qu'ils ne peuvent pas être responsables de la mutation de l'entreprise terroriste. Au plus ceux qui y participent le font-ils à titre de profanes comparses. Le nationalisme et le communisme, qui représentent les deux faces de la même idée charitable qu'ils ont reçue, leur furent bien inculqués par les dialecticiens du Nord.
Pourquoi prétendre alors que cette foule disposerait d'elle-même ? Comment lui attribuer la paternité ou le contrôle de la mouvance djihadiste ? Sa pugnacité et sa longévité ?
A quelle destinée correspond exactement la constante assignation de la ceinture verte puisque, a priori, c'est toujours d'elle qu'il s'agit ? Quelle signification ont les foudres des frappes préventives qui lui sont liées, vu que c'est encore elle qui les suscite et qui curieusement les attire ? Et par-dessus tout, à quoi imputer le mal qu'ont les USA à en découdre vite fait avec ce terrorisme, attendu que, s'il sert leurs intérêts comme on voudrait le faire accroire, cela dénote qu'ils ne parviennent pas à «s'affranchir» de ce fardeau, malgré leur puissance infinie à la mesure de la fameuse justice qu'ils réclament et que, s'ils continuent de s'en remettre au funeste paravent, c'est par faiblesse, par manque de conviction ou par manque d'idées. Par peur, pourquoi pas ?
Est-ce croyable ?
L'Oncle Sam, qui a mené glorieusement toutes les conquêtes, qui a vaincu par les armes le fascisme et le nazisme, qui a défait, en évitant l'apocalypse, le communisme, qui est a acclamé l'indépendance des pays sous le joug colonial et qui est aujourd'hui plus puissant et mieux nanti que jamais, échouerait-il dans son combat contre le terrorisme barbare ? Ses ratages se cumulent. La «feuille de route» et tous les autres plans de paix qu'il a concoctés se révèlent des protocoles inappropriés pour exciser l'abcès de pogroms et de colonialisme qui gangrène le Moyen-Orient.
Pis, comment cette puissance qui a libéré l'Europe des ancêtres attaque-t-elle et occupe-t-elle les anciennes colonies du vieux continent sous prétexte d'y traquer le terrorisme ? Pourquoi inflige-t-elle à ces pays sans défense des «centres d'étude et de recherche sur le terrorisme», véritables férules retournées contre leurs peuples alors qu'ils ont surtout besoin d'endiguer la pollution aux multiples facettes qui les asphyxie, sachant qu'hier encore ils étaient traités d'Etats voyous pour être hyperpoliciers ? N'est-ce pas que l'aide militaire américaine aux pays du GMO est six fois plus importante que l'aide économique ?
Comment cette puissance qui a, grâce au plan Marshall, sorti le nanti Occident d'une situation catastrophique, convoite-t-elle les ressources des pays arabes aux peuples dépouillés ?
Ceux qui jugent que, devenue l'empire, elle développe un appétit gargantuesque et arguent que son «initiative du Grand Moyen-Orient» serait le stratagème imaginé pour s'assurer le flux d'énergie vitale à sa pérennité, sont-ils dans le vrai ?
Comment autrement interpréter la velléité des Etats-Unis, qui jurent que le terrorisme gîte dans la région du monde qui s'étend du Maroc à l'Afghanistan, à nettoyer ce fief ? Pourquoi se montrent-ils si gauches à «inculquer» la démocratie à ces pays ? Cette situation perdure et prend une tournure calamiteuse pour les peuples de ces réserves, les attaques contre l'Occident et ses intérêts ne relevant guère plus que des cyniques «dégâts collatéraux».
Les Etats-Unis sont-ils de si mauvaise foi ?
Le constat sur le décalage des constantes de cette puissance par rapport à ses agissements est de plus en plus consternant. C'est ainsi qu'ils sont acculés à des postures contradictoires, en porte-à-faux avec leurs principes. Leur gouvernance est de plus en plus incohérente, et assurément ils sont en train de faillir terriblement. Malgré leur pouvoir jamais équivalu, ils coincent réellement dans l'ouvrage qui a, par le passé, consacré leur suprématie.
Les automatismes de la pensée unique, les gestes typiques des systèmes absolus (le fusible qui saute : le limogeage du patron de la CIA., George Tenet) font leur apparition dans les mœurs yankees. Le «Project Act», liberticide et carrément anticonstitutionnel, l'amalgame entre des situations (comment interpréter la visualisation, en présence d'Algériens, de La Bataille d'Alger par les occupants de Baghdad ?), la torture… sont des signes d'atteinte grave du système américain. Le pouvoir des USA est simplement comparé à un brutal rouleau compresseur en marche et son président est accusé par ses concitoyens de dévoyer leur Constitution !
Les terribles convulsions des Not in our name (pas en notre nom) et Fahrenheit 9/11 qui secouent fébrilement la société américaine traduisent l'atteinte profonde de son intégrité. Il y a quelque chose de plus que le refus de la guerre du Vietnam. Eux qui ont, aux balbutiements de l'épreuve spatiale, lancé et réussi le défi d'envoyer un homme sur La lune et de l'en ramener, qui ont sommé les Soviétiques de retirer leurs sous-marins de Cuba sans flotter, qui ont souverainement aboli l'esclavage au prix d'une guerre, fratricide, dignement gagnée… se mettent aujourd'hui à proférer des menaces, à se dédire sans cesse. Alors pressentir que les innombrables initiatives états-uniennes sont de la même nature que les «missions de pacification» qui ont, par le passé, relayé les invasions armées coloniales n'est pas une parosmie.
Le fait biologique élémentaire qui stipule que «des systèmes vivants, parasités, adoptent le comportement de leurs hôtes» se lit en filigrane. Le «rêve américain» est-il un système «possédé» par les cauchemars qu'il croit avoir éloignés ? Que devient le génome de l'Oncle Sam ?


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