«Soyez les bienvenus, chez vous», lance le maire sous un tonnerre d'applaudissements. Les retrouvailles, entre «potes» de quartier, camarades de classe, ou le plus souvent entre anciens voisins sont empreintes de beaucoup d'émotion. Certains ont du mal à retenir leurs larmes. «Vous voyez cet immeuble, c'est là que j'ai passé mon enfance», nous dit une sexagénaire venue de Toulouse. Une autre, André Cardonna, née en 1945 à Hussein Dey, accompagnée de sa fille Cécile, interpelle un élu : «J'ai vu le jour à Leveilley (aujourd'hui Makaria). Est-il possible de revoir la maison qui m'a vue naître ? Me laissera-t-on visiter la chambre que j'occupais avec ma sœur Viviane ?» Et à l'élu de la rassurer : «Bien sûr Madame, je vous y accompagnerai.» L'ensemble du groupe, à l'exception des deux initiateurs de ce déplacement «historique», Hubert Diemer et Joëlle Trioullier, retrouve le quartier natal après 43 ans pour la première fois depuis 1962. Pour mémoire, les deux «organisateurs» (natifs d'Hussein Dey) s'étaient déplacés en mai 2004 à Alger. Après leur retour en France, et grâce au site web entretenu par Hubert Diemer (www.hussein-dey.com), plusieurs dizaines d'anciens husseindéens ont émis le vœu d'«oser» le voyage. En Algérie du 30 avril au 4 mai 2005, les pieds-noirs d'Hussein Dey, encadrés par 2 tours opératoires, à savoir Sélectour (Marseille) et Voyages Plus (Alger), ont concocté un riche programme consistant, entre autres, en des visites touristiques et un pèlerinage au cimetière chrétien. Logés à l'hôtel El Marsa (Sidi Fredj), ils étaient hier les hôtes du maire d'Hussein Dey qui leur a offerts un «couscous bien de chez nous». En guise de remerciements, les hôtes d'Hussein Dey ont remis à la commune un important lot de livres pour enfants, destiné à la bibliothèque municipale. Par ailleurs, ils étaient, hier, plus de 65 pieds-noirs accompagnés de leurs enfants et petits-enfants, à sillonner les rues de la ville de Bel Abbès. Quasiment trois générations : le plus jeune a treize ans tandis que le plus âgé a 92 ans. Reçus dans la matinée par le maire de la ville, ils se sont rendus par la suite au centre pour handicapés mentaux Nima, à Gambetta, où ils ont été conviés à un déjeuner très relax.