Détresse n Les habitants du 28 Champ-Benboulaïd à El-Makaria, (ex-Leveilley), sont décidés à ne pas répondre à l'ultimatum qui expire lundi. Dans le cadre du projet de réalisation de la deuxième tranche du métro d'Alger, dont l'itinéraire s'étendra sur la ligne Hussein dey - El-Harrach, les habitants du 28 Champ-Benboulaïd à El-Makaria (ex-Leveilley) sont invités à quitter les lieux, avant ce lundi «mais pour aller où ? s'interrogent-ils, puisque les autorités locales n'ont pas tenu leurs promesses quant à notre relogement dans des habitations dignes de notre statut de citoyens». Dans cet îlot datant de la période coloniale, ces familles, au nombre de 35, habitent depuis une cinquantaine d'années pour certaines d'entre elles. Là, elles se sont organisées, en formant une petite communauté liée par des relations de bon voisinage, dans un environnement où certains ont aménagé des espaces pour exercer leurs activités quotidiennes afin de gagner leur vie (mécanique, tôlerie…). A l'exemple de Mme Linda H., artiste plasticienne, qui a créé son petit monde empreint de culture dans un petit atelier aménagé à cet effet. Tout cela c'était avant que ne vienne cette décision émanant des autorités locales en cette date fatidique du 17 décembre, les invitant à déménager vers de vieux chalets sis à Reghaïa, qui s'avèrent trop exigus «pour permettre une vie décente à des familles nombreuses comme la nôtre» dit Mme Linda H. , qui ne cache pas son désarroi, puisqu'elle risque d'être contrainte de mener une vie de SDF, elle qui a commencé à s'inquiéter en se voyant obligée de transporter tout son matériel (tableaux, chevalets…) dans sa voiture. En attendant que la providence fasse que les autorités répondent à leur appel de détresse, les habitants en question espèrent que le wali d'Alger, qu'ils interpellent pour revoir leur cas, trouve une issue à leur problème. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que les habitants du 28 Champ-Benboulaïd, ont toujours été demandeurs de logements au niveau de la circonscription administrative d'Hussein Dey «mais nous n'avons jamais reçu de réponse». C'est le cas de Meslouli El-Bachir un septuagénaire ancien moudjahid, qui ne trouve pas d'écho à sa demande désespérée de logement décent. Avec le doute qui plane sur leur avenir et qui a surtout affecté leurs enfants dont la stabilité est menacée aussi bien scolaire que psychologique, les habitants affirment qu'ils ne quitteront pas leur domicile sauf pour aller dans des habitations décentes comme ils demandent avec insistance à rencontrer le wali, dans l'espoir de trouver un dénouement à leur problème.