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La mémoire, un élément de la dignité
Publié dans El Watan le 08 - 05 - 2005

Algériens du Pacifique, les déportés de Nouvelle-Calédonie, Mehdi Lallaoui retrace les affres subies par ces Algériens, exilés du bout du monde. Il rappelle que le 8 avril 1871 à Seddouk, le grand maître de la confrérie Rahmania, cheikh Aziz Ben Ahaddad et El Mokrani appellent à la révolte contre le spoliateur français. Les premiers mois, El Mokrani et Cheikh Aziz Ben Ahaddad allaient de victoire en victoire.
Devant la formidable ampleur que prenait ce soulèvement, les contingents partis en France mater les communards sont rappelés en renfort. La répression est terrible. Quelque 130 chefs de la rébellion ou de grandes famille sont condamnés à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Les déportés sont acheminés à partir du Fort Quélern, à Brest, ou de Toulon. Elle dure 140 jours environ. «Un matin, dans les premiers temps de la déportation, nous vîmes arriver, dans de grands burnous blancs, des Arabes déportés pour s'être eux aussi soulevés contre l'oppression», écrivait Louise Michel dans ses mémoires. Mehdi Lallaoui voudrait réaliser un film de fiction sur le 17 octobre 1961. Ce qui l'en empêche, ce sont les moyens financiers qu'il faudra trouver.
Il a fait en 2004 un film, «Retour sur l'île Seguin», plus précisément sur la mémoire des ouvriers de Renault, le site le plus emblématique de l'histoire ouvrière à laquelle beaucoup d'immigrés algériens sont associés.
Les archives de «Au nom de la mémoire» sont consultables à titre gracieux à la bibliothèque de documentation internationale contemporaine. Cela représente des milliers d'heures d'images, de témoignages à la disposition des chercheurs et des étudiants.
La mémoire des parents et grands-parents algériens pour mieux enraciner leurs descendants dans leur citoyenneté française. Pour que ces derniers soient fiers de leurs parents et prennent la place qui leur revient dans la société française. C'est une exigence de dignité.
«Les jeunes générations ont besoin de savoir. Il y a un combat mémoriel pour le droit de savoir. En France, beaucoup de gens considèrent qu'il ne revient pas aux gouvernements de décider ce qu'on peut savoir ou ne pas savoir. Il y a une exigence de savoir les choses.» Mehdi Lallaoui souligne qu'«il y a un déferlement médiatique sur le 8 mai victorieux, alors que parmi les combattants qui ont participé à la victoire contre le fascisme, il y avait des Algériens dont les familles ont été massacrées.
Des milliers. Aujourd'hui, en France, beaucoup de gens ont compris cela, et c'est notre travail, avec d'autres associations, de faire comprendre et admettre que la mémoire, c'est un élément de la dignité.
On peut avoir du pain, du travail, mais si on n'a pas la mémoire, si on nous empêche d'avoir notre lien avec notre histoire, on ne peut pas être à égalité de mémoire. La citoyenneté passe par une mémoire partagée», affirme Mehdi Lallaoui.
«On attend une parole forte»
Mehdi Lallaoui constate : «Le président de la République française vient de commémorer le génocide arménien, c'est très bien. Mais la France ne s'est pas rendue coupable en Arménie, la France s'est rendue coupable en Algérie. On n'a pas de parole officielle, sauf ce rayon de lumière de l'ambassadeur. Un ambassadeur ne dit pas les choses au hasard, certes, mais ce qu'on attend en ce mois de mai et avant toute signature de pacte d'amitié, c'est une parole forte. On veut cette parole.»
Il ajoute : «Nous voulons la justice et la vérité. Nous ne voulons ni l'argent ni la repentance.» «Une égalité de traitement exige une seule et même histoire, qui doit nous permettre de mieux nous comprendre, de mieux partager, de mieux se faire accepter, de mieux combattre les préjugés. Voilà l'enjeu de ce combat de mémoire»
Le président de «Au nom de la mémoire» considère que «ceux qui sont animés d'un esprit revanchard ont tout raté, ont fait échouer la fraternité, ils ont raté leur prise de pouvoir, jusqu'au bout ils ont continué, et la loi du 23 février en est une expression, ce sont des offensives de nostalgiques. Nous, notre combat, c'est la tolérance et la fraternité. Ils n'ont pas supporté que nos parents se soient battus avec rien pour arracher leur liberté. Et ils ne supportent pas qu'aujourd'hui, nous soyons des enfants de la République et que nous pouvons nous exprimer. Quand nous avons commémoré le 40e anniversaire du 17 octobre, il y en avait qui criaient "Algérie française". Je leur ai dit : "Réveillez-vous, nous sommes en 2001. Les Algériens sont indépendants".»
«Au nom de la mémoire» intervient dans les écoles, à la demande d'enseignants, sur le racisme, l'histoire coloniale, sur la guerre d'Algérie. «Dans un lycée de Maubeuge, une jeune fille m'avait dit que son père FLN et son oncle MNA ne se parlaient pas depuis 40 ans. Il est temps qu'on se parle et qu'on essaie de comprendre.»


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