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Voyage avec Diderot
Publié dans El Watan le 11 - 09 - 2005


On est au début des années 1980, Haïti vit sous la coupe du dictateur Baby Doc. Mais malgré tout, ce pays demeure un havre pour les touristes fortunés canadiens et américains. Près de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, il y a des complexes touristiques très fréquentés où se pavanent des bandes de garçons haïtiens qui échangent leurs charmes contre des dollars et des cadeaux. Les clientes blanches sont en mal de tendresse. Dans ces hôtels de luxe, on est loin (et pourtant si près !) de la réalité sociale et politique du pays. Les touristes restent confinés dans leur «petit paradis». La violence extrême qui secoue le pays finit un jour par franchir les remparts du paradis. C'est une fiction très près du réel, tirée d'un roman de l'écrivain haïtien Dany Laferrière, La Chair du Maître. Voir ce film, d'ailleurs bien fait, interprété par Charlotte Rampling, Louise Portal, Karen Joung, c'est assez embarrassant. Il y a d'un côté la misère extrême des Haïtiens et de l'autre l'insouciance et l'aisance financière des touristes. D'une part, l'ambiance torride et le décor paradisiaque de l'hôtel pour touristes, et d'autre part, dehors, la dictature, les meurtres, les tontons macoutes. Quand le réalisateur Laurent Cantet hésitait à tourner à Haïti, en raison des troubles liés au coup d'Etat de 2004, le romancier Dany Laferrière, qui vit en exil à Montréal, lui a dit : «Allez-y, un touriste ne meurt jamais à Port-au-Prince.» Phrase terrible qui résume le sentiment qu'on éprouve devant ce film. En compétition aussi, le film très séduisant du Portugais Joâo Bothelo : O Fatalista, adapté du roman Jacque le Fataliste, écrit en 1773 par Denis Diderot,qui a écrit son roman très célèbre sous forme d'un dialogue plein de verve, truculent, entre le valet Jacques et son seigneur et maître au cours d'un voyage sans fin dans un pays imaginaire en proie au chaos. Le maître interroge sans cesse son valet sur sa vie et ses expériences amoureuses. Le maître, ce faisant, essaye de comprendre la vie dans la société «d'en bas». Le valet très bavard en rajoute. Joâo Bothelo transpose dans son film la France prérévolutionnaire noire (qui donna au monde l'article premier de la déclaration des droits de l'homme : «Les hommes naissent libres et égaux en droit») dans le Portugal d'aujourd'hui. Le maître, survivance de l'aristocratie terrienne, reste empêtré dans ses principes. Tandis que Tiago, le valet, raconte des histoires invraisemblables. Tous deux voyagent en voiture à travers le Portugal profond. Au cours des haltes, le maître observe avec intérêt et curiosité la vie des gens ordinaires. Au récit, se mêlent les réflexions philosophiques. Sur la religion, le libertinage, la fatalité. C'est l'occasion pour Bothelo de vérifier les objections de Diderot contre la naïveté et les préjugés religieux des gens du peuple. Denis Diderot a passé 26 ans de sa vie à rédiger sa fameuse encyclopédie et à lutter, en risquant la prison et la censure, pour le progrès social et scientifique. Dans son fameux : Essai sur le mérite et la vertu, il avait écrit une phrase tout à fait actuelle : «Du fanatisme à la barbarie, il n'y a qu'un pas.» Cette phrase a été écrite en 1745 ! «Comme nous serions plus heureux, si nous lisions les classiques universels», a dit J. Bothelo à Venise pour exprimer le bonheur qu'il a ressenti en travaillant sur Diderot dans le contexte actuel.

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