Une discipline opposant deux équipes de 3 joueurs chacune et qui se joue avec un ballon sonore spécifique. Dépendant de l'Athlétic Club Wifak El Biar (sous la houlette de la Fédération algérienne handisports), ces deux équipes (masculine et féminine) s'entraînent dans ce gymnase à raison de 4 fois par semaine, encadrées par deux entraîneurs. «C'est notre 5e saison nous confie Sejia Rouagh, entraîneur de l'équipe féminine. Nous sommes fières d'avoir remporté deux années de suite le championnat et d'avoir gagné la coupe d'Algérie en 2005, dans cette discipline.» M. Tahmi, entraîneur de l'équipe masculine, nous révèle : «Certains non-voyants ont perdu la vue suite à un accident. Cette année, nous nous sommes fixés de nouveaux défis : remporter soit le championnat ou la coupe d'Algérie.» Le goalball est un sport dont les origines remontent à 1946. Il avait été créé suite à un programme de réhabilitation de vétérans ayant perdu la vue durant le Deuxième Guerre mondiale. Mais ce n'est qu'une trentaine d'années plus tard, à la suite des Jeux paralympiques de Toronto (Canada 1976) et le 1er championnat du monde de goalball (Autriche 1978) que ce sport a commencé à être connu à travers le monde. Armés d'une volonté de fer et malgré leur handicap, les athlètes n'hésitent pas à rejoindre leur club. «J'habite à Draria, nous confie l'un d'eux. Je prends plusieurs bus pour arriver jusque-là. En plus du goalball, je pratique le football et l'athlétisme. Cela me permet d'être en parfaite condition physique.» Nous nous sommes également rapprochés de Sabeha, 39 ans, appartenant à l'équipe féminine. Elle nous parle avec amertume de ce fameux jour où elle a, à tout jamais, plongé dans le noir. «C'était en janvier 1997. J'étais à bord du transport du personnel lorsqu'une bombe à éclater au niveau du boulevard des Martyrs. Depuis, j'étudie le braille et je pratique le goalball pour sortir un peu de mon isolement.» Seul bémol qui inquiète entraîneurs et athlètes, la rumeur persistante de la transformation de cette salle omnisports en salle de basket-ball. «Nous avons mis plusieurs années avant d'avoir nos repères et nous serions déstabilisés si on nous privait de cet oxygène», nous ont-ils confié. Pour conclure, les entraîneurs demandent à tous les non-voyants âgés entre 14 et 19 ans, désirant pratiquer un sport, de prendre attache avec la salle omnisports Mokhtar El Aribi, près du stade d'El Biar.