La population de la ville de Souk Ahras, qui atteindra les 247 000 habitants en 2030, sera confrontée de manière accrue au problème de l'alimentation en eau potable, et les 85 l/jour pour chaque habitant seront appelés à connaître des perturbations dues aux fuites d'eau, à l'extension anarchique du tissu urbain et aux défaillances existantes dans le réseau de canalisation et le système de gestion des ressources hydriques dans cette wilaya où les statistiques sont loin de susciter l'optimisme. Une journée d'étude, organisée la semaine dernière au niveau de la salle de conférences de la wilaya et ayant pour thème principal « La réhabilitation de système d'AEP à Souk Ahras », a plaidé en faveur de la diversification des sources d'approvisionnement. La remise en service des nappes de Taoura et d'El Mriss a été préconisée comme solution à moyen terme par le chef de mission de Bceom, un bureau d'études français qui a animé la rencontre. L'installation d'une station de pompage-forage dans ces deux régions est à même de répondre aux besoins des usagers dans les années à venir et d'assurer la viabilité des ressources. La rénovation des équipements du barrage de Aïn Dalia, notamment pour ce qui est de l'étanchéité et des armatures, le lancement du projet du barrage de Oued Djedra et son apport pour une population dont le nombre va crescendo font partie des objectifs de la mission dudit bureau d'études. S'agissant de l'épineux problème des fuites d'eau, dont le taux dépasse à Souk Ahras les 50% de la quantité produite, la mise en place des réducteurs de pression, après diagnostic et implantation d'un système de contrôle et de détection, a été avancée comme moyen pour y remédier. Pour ce qui est du chapitre de la gestion commerciale, sur les 17 000 m3 d'eau consommés, seulement 10 000 m3 sont facturés. Anomalie qui trouve explication dans les compteurs usés, l'usage clandestin, la fraude... L'amélioration du système d'exploitation, tributaire d'une gestion commerciale efficiente, telle que conçue par le représentant du bureau d'études précité, passe inéluctablement par l'élaboration d'un inventaire des abonnés, la maîtrise de la facturation et l'engagement d'un audit pour mieux gérer les rapports avec les usagers. L'intervention de quelques élus de l'APW a porté sur des difficultés vécues au quotidien par la population locale en matière d'AEP.
