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Faut-il détruire la prison du Coudiat ?
Publié dans El Watan le 16 - 04 - 2006

Pour des considérations afférentes, semble-t-il, au bien-être du citoyen, on assiste depuis des mois à une démarche rampante et dont le but prend forme aujourd'hui au travers d'une compagne publicitaire : il s'agit de la mise sur rail d'un projet de tramway. Selon les études faites par des technocrates, on veut désengorger la ville dont la superficie roulante plie sous le poids quotidien de véhicules de tous types, transportant une population vers son lieu de travail ou venue, pour l'occasion, régler des questions administratives ou autres.
Transporter vite et bien est un des credos des transports modernes mais pas sur n'importe quel site.
Et c'est là où se situe le nœud gordien appelé à être tranché.
Le choix est redoutable d'apparence, il s'agit de construire un tramway sur la dépouille de la prison du Coudiat, lieu éminemment historique, bâtisse faite de pierres et cimentée par la sueur et le sang des résistants algériens du IXXe et XXe siècle.
Au cas où le coup de pioche fatal serait donné, seront ensevelis à tout jamais les cellules, les couloirs où résonnent encore les pas des illustres frères Haddad, compagnons d'armes de cheïkh El Mokrani. Radiés à tout jamais, les murs témoins muets qui ont observé Benboulaïd et sa fabuleuse évasion en 1956 et les moins connus qui sont légion.
Sans pour cela tomber dans le patriotisme béat, un sursaut des rares intellectuels de ma ville combat, noblement actuellement, contre une administration conduite par des technocrates zélés qui veulent marquer leur passage par la destruction de cet édifice pourtant classé, comble de l'ignorance, patrimoine culturel national. Cette administration censée être le bouclier et l'épée de justice du patrimoine immobilier et plus encore, des grands symboles culturels s'apprête à poignarder dans le dos cette ville, déjà grandement amoindrie par la disparition d'une partie de la souika, la vieille ville, sous les coups offensants de déprédateurs guidés par un sens redoutable de nuisance rarement égalée.
N'eût été une correspondance adressée le 12 mars par l'Association de défense du Vieux-Rocher au président de la République et la réaction derechef du chef de l'Etat, on aurait conjugué en ce moment la vieille ville au passé. Encore heureux que cette réponse appropriée apporte un cinglant démenti à cette faune de technocrates qui, pourtant, avait été sensibilisée, croyait-on par la représentante de l'Unesco et envoyée spéciale du directeur général adjoint, Mounir Bouchnaki, lors de son passage à Constantine en janvier et février 2005. Elle avait été alors émerveillée et troublée par ce site hors du commun, et œuvre jusqu'à ce jour, pour sa sauvegarde, sa restauration, et sa classification. Bien plus, un bureau d'études italien issu d'un convention bilatérale entre les deux pays, plus connu sous le nom de master plan, confié à d'éminents spécialistes italiens, dont l'avis fait autorité, a conclu que la vieille ville pouvait être réhabilitée, et excluait subséquemment toute forme de démolition. Une autorité préserve mais ne détruit pas, et à fortiori quand il s'agit de sites historiques.
Cette leçon ne semble pas avoir être retenue.
Actuellement, à Constantine, les autorités locales s'évertuent grâce à une publicité surdimensionnée à vendre le produit tramway à une population en quête du moindre refuge de bien-être. Elles annoncent avec un effet récurent de rodomontades, que grâce au tramway, on va désengorger la ville. Une argutie pour personne inculte !
Car le minimum de bon sens indique, comme le note l'Association de défense du Vieux-Rocher, qu'au lieu de libérer le centre historique de la ville de toute surcharge d'activités économiques et administratives, on le soumet à d'avantage de pression :
Pourtant la réponse est claire comme de l'eau de roche du Rhummel :
Huit personnes sur dix habitent les sites dortoirs et s'engouffrent d'une manière presque inhumaine chaque jour vers le centre-ville. Une vision apocalyptique qui dure jusqu'au coucher du soleil et dont la solution relève d'un néophyte en urbanisme : il faut tout simplement délocaliser l'administration, décentraliser, le citoyen ne va plus vers elle, c'est elle qui s'en approche.
Après avoir porté outrage à la grande mosquée de Constantine, édifiée il y a près de mille ans, en faisant des travaux de réfection par une simple entreprise en bâtiment, les autorités de ma ville étaient-elles conscientes de la valeur inestimable des colonnades romaines, de la céramique et faïence du patio ? Rouverte, il y a 20 ans, par une vulgaire dalle de béton, et que seuls des regards sensibles et exercés ont décelée. Après ce fâcheux précédent, les autorités pousseraient-elles l'effronterie jusqu'à démolir la prison du Coudiat ?
A ce que l'on sache, ailleurs toute odeur de sites historiques est humée jusqu'à exaltation.
Tout vestige historique est vénéré, tout lieu de torture de résistants est hissé au pinacle pour ne pas oublier. Imaginez-vous les Polonais détruisant Aushwitz, les Africains transformant l'ile de Gore en complexe touristique, ou les Français détruisant la Bastille, les Caïrotes la prestigieuse université d'El Azhar, ou nos voisins les Tunisiens, les souks et la Zitouna sous le prétexte fallacieux d'une meilleure gestion des transports : Ahurissant ! Cette manière de gérer à la hâte, de prendre des raccourcis aventureux, est le contraire de l'esprit des vrais bâtisseurs de l'Histoire. Chaque pierre de ma ville relate une histoire, chaque recoin a un relent romain, byzantin, berbère, arabe, turc et français.
Gardons, préservons ces lieux ! C'est un héritage commun, c'est notre forêt de souvenirs.
Halte aux déboiseurs ! Aux prédateurs ! Qui, après s'être attaqués à l'Algérie physique, s'en prennent maintenant à sa mémoire.
Je m'insurge contre le coup de Jarnac, préparé à la veille de la célébration de Youm El Ilm.
L'histoire faisant partie du savoir, on ne le tronque pas, on l'embaume.
Le savoir ne se limite pas à une journée, préparée la veille de la célébration de Youm El Ilm.
L'histoire faisant partie du savoir, on ne la tronque pas, on l'embaume.
Le savoir ne se limite pas à une journée, à de simples rappels flatteurs et sans lendemain.
Le savoir ne connaît pas de calendrier, ni de frontière, c'est un culte pour les peuples qui veulent avancer, c'est une quête perpétuelle, dont les adeptes sont immortels, même si des esprits de courte vue cherchent à en démolir les symboles.
La patrie avant tout, la vérité au dessus de tous !
C'était la devise du journal El Chihab de Abdel Hamid Ibn Badis.
Est-ce le cas aujourd'hui ?


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