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Joyeux retour de Zahouania
Publié dans El Watan le 03 - 08 - 2006

La soirée inaugurale, entièrement dédiée aux femmes et en hommage à cheikha Rimitti, décédée le 15 mai, a été marquée par la présence de la ministre de la culture Mme Khalida Toumi, venue presque, a-t-elle confié, pour se racheter de ne pas avoir assisté à l'enterrement à Oran de la pionnière du raï. Sans doute pour éviter au gouvernement algérien de s'impliquer dans un programme festif, la ministre de la République s'est déplacée sans protocole même durant la matinée au cimetière de Aïn Beïda où elle devait se recueillir symboliquement sur les tombes de quelques noms illustres de la culture. C'est, apprend-on, sur son insistance que Zahouania, en désaccord avec les organisateurs des éditions
précédentes, a accepté de se produire sur la scène du théâtre de verdure Chakroun Hasni. Elle a fait son entrée sous les applaudissements d'un public qui la redécouvre à visage découvert, après son pèlerinage aux lieux saints de l'Islam. Habillé d'un ensemble blanc moderne, elle portait sur ses épaules le drapeau libanais, mais son légendaire manque de perspicacité a failli lui coûter des points en demandant au public «d'applaudir les victimes». Après tout elle n'est que chanteuse et elle le fait toujours à merveille, car derrière ses grosses lunettes se cache l'une des voix les plus caractéristiques du raï féminin qui l'a propulsée sur les devants de la scène, ou du moins du succès dès ses débuts. Pour preuve, son répertoire n'a pas beaucoup évolué mais ses «tubes» font toujours recette ici et ailleurs.
Le public en redemande comme durant cette soirée, la sienne puisqu'elle enchaînera titre après titre dont l'incontournable ouerrili ouin rak tergoud (montre-moi où tu passes la nuit). Anta goudami ouana mourak (toi devant et moi derrière), l'ultime succès «remixé» de cheïkha Rimitti a été repris, chacune à sa manière, par toutes les chanteuses, à commencer par cheikha Warda et son ensemble de medahate qui ont ouvert le bal et qui, comme dans tous les cérémonials traditionnels, commencent toujours par invoquer le prophète par un chant sacré. Ce n'est pas le cas de Soufie, potentiellement faisant partie de la toute nouvelle génération de la chanson raï. Elle a été l'une des quatre lauréats sélectionnés auparavant, par souci de promotion de nouveaux talents, pour une diffusion audio de leurs produits sous forme de compilation de 8 chansons.
Elle a interprété rani medrar, welli li (je souffre, reviens-moi), mais ses capacités vocales ne semblent pas encore au point. Cheba Djamila qui lui succède est, par contre, une véritable étoile montante qui a bénéficié d'un stage en France sous forme d'atelier, soldée par l'édition d'un produit avec le groupe accompagnateur Liberté. Ma teddoulehch khbari, goulou lah rani hania (ne lui donnez pas de mes nouvelles, dites lui que je me porte bien) est son dernier titre ayant eu beaucoup de succès. La manière de chanter étant la caractéristique essentielle du raï, la voix de Djamila d'une capacité phénoménale, qui s'oppose au timbre rauque de Zahouania, se place dans un registre plus moderne pouvant lui ouvrir de nouvelle perspective. Le passage de cheba Yamina devait constituer une pause en passant à un autre style de la chanson algérienne propre à l'est du pays. Celle qui a été propulsée dans les années 1980, en interprétant Aïnik (tes yeux), revient avec ses célèbres pas de danse chaouie. Elle chantera cependant dans un autre répertoire célébrant toujours l'amour, mais avec un registre moins connoté à l'est. C'est, sans conteste, l'influence des emprunts du raï aux rythmiques propres à la région ouest. Ainsi, les Douar El âchkine et lasmar s'opposent, en quelque sorte, à Aïnik de ses débuts avec lequel elle clôt sa prestation. C'est Djenat qui reprend le flambeau avec son premier grand succès matedjebdouliche (ne m'en parlez pas) qu'elle interprète ici avec le naturel de sa voix qui n'a rien à envier aux altérations électroniques effectuées pour enjoliver la version studio du même titre. Cette vedette partie d'Oran à la conquête d'un public national qu'elle a séduit très rapidement a interprété ensuite « segnit mâak (j'ai signé avec toi, ndlr) contrat à vie». « Aâris oua aâoroussa » (le mari et la mariée) est un autre de ses grands succès, « politiquement correct », composé pour un large public qui va s'opposer à «darat li âla radjli » (elle a séduit mon mari), dans la pure tradition de Rimitti. Autre exception de ce festival au féminin, l'accent algérois trahit Siham à la frêle silhouette qui tente de se frayer un chemin au milieu d'une concurrence rude. Des influences orientales qu'on lui connaît lors des éditions précédentes auxquelles elle a participé, elle essaye aujourd'hui d'affiner son style pour le ramener vers un rai plus authentique. «Jamais nabondoné» (jamais je n'abandonnerai) chante-t-elle dans ce registre langagier qui se soucie peu des convenances chères au puristes des langues mais qui fait le charme de ces paroles que le public avale avec naturel.«Pour quelle raison nestahel (je mérite, ndlr) la trahison» déclame également la célebre Kheira partie elle aussi défoncer les portes du succès ailleurs. Cette chanson, fait remarquer une observatrice, est très intimiste et est inspirée d'une expérience réelle. Elle traduit la douleur de la séparation. Mais Kheira qui ne désespère pas chante toujours l'amour dans «nebghih» (je l'aime). Dans l'après midi du mardi le parcours de la diva Rimitti a été retracé dans une table ronde animée par Hadj Meliani, chercheur et actuel commissaire du festival qui veille à la réussite de cet édition test devant être clôturée, si tout se passe bien, par Khaled. Le king du raï marquera ainsi un retour qui aura duré une vingtaine d'années.


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