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Programmes des candidats à l'élection présidentielle du 9 avril 2009 de A à Z
Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2009

Les programmes des candidats à l'élection présidentielle du 9 avril se suivent et se ressemblent. Les six candidats déroulent généralement les mêmes thèmes pour capter l'attention des électeurs. A la lecture des programmes, il semble que les candidats n'ont pu, pour une question de temps ou de volonté, affûter leurs armes et proposer des idées nouvelles. Le président Bouteflika s'est basé sur son bilan, il ne dit pas comment il compte s'y prendre pour construire « une Algérie sereine ». Louisa Hanoune dit vouloir sortir les jeunes du « marasme » dans lequel ils se trouvent. Fawzi Rebaïne lance un programme résolument libéral. Djahid Younsi présente un programme qui entremêle religion et idées de gauche. Mohamed Saïd reste fidèle aux « préceptes religieux ». Et Moussa Touati semble avoir le programme électoral le plus court de l'histoire. Petit dictionnaire d'une campagne sans enjeu.
A comme agriculture
A l'heure où la pomme de terre atteint les 100 DA, les candidats disent vouloir faire de l'agriculture leur cheval de bataille. La pré-campagne pour l'élection présidentielle a d'ailleurs débuté par l'agriculture. A Biskra, le président a promis d'effacer toutes les dettes des agriculteurs. Dans son programme, le président candidat, à sa propre succession, souligne que 1000 milliards de dinars seront consacrés à « la sécurité alimentaire du pays ». Pour ne pas paraître à la marge, de nombreux candidats ont, eux aussi, axé leurs programmes sur la sécurité alimentaire. Mohamed Saïd espère préparer une nouvelle génération de jeunes universitaires pour « élever le niveau des travailleurs de la terre ». Il propose de construire davantage de barrages pour réduire les effets de la sécheresse et d'octroyer des prêts à des taux accessibles. Ali Fawzi Rebaïne voudrait, lui, réviser le mode de fonctionnement du FNDA, lutter contre les intermédiaires, suivre la réalisation effective des projets et redynamiser les chambres d'agriculture dans les wilayas. La candidate du Parti des travailleurs dit vouloir accorder des crédits à long terme sans intérêt. La loi d'orientation agricole ne semble pas du goût de la candidate. Elle promet de l'abroger dès son accession au pouvoir.
B comme Bouteflika
Beaucoup de candidats semblent avoir puisé leurs idées dans le programme du président, en promettant de faire l'exact contraire. Dans les meetings, ils semblent avoir concentré toutes leurs flèches sur le président candidat. Djahid Younsi estime ainsi que « la crise prévalant en Algérie est le corollaire des politiques erronées et stériles des gouvernements successifs de l'Algérie ». Rebaïne pense que « les pouvoirs publics ont toujours traîné pour dégager les solutions politiques, économiques et techniques à même de satisfaire la demande croissante d'année en année ». « Le pouvoir en place, à l'instar de ses prédécesseurs, ne fait que cultiver le culte du pouvoir totalitaire maquillé par une devanture de circonstance », souligne le patron de Ahd 54 dans son programme. Louisa Hanoune se demande s'« il est raisonnable que l'Etat dégage une enveloppe de 150 milliards de dollars pour le développement sans aucun programme ni priorité préétabli ». Et Moussa Touati demande tout simplement aux personnes à la tête de l'Etat de « partir et de (le) laisser construire une nouvelle Algérie ».
C comme chômage
C'est l'un des thèmes fétiches des candidats à la présidentielle du 9 avril. Le président Bouteflika s'appuie sur son « bilan » pour convaincre les jeunes à voter. Il estime à six millions le nombre d'emplois créés dont « plus de la moitié dans les secteurs productifs et l'administration ». Ce qui, dit-il, « a permis de diviser par trois le taux de chômage qui était de près de 30% ». « Mon objectif pour les cinq prochaines années est la création de trois millions nouveaux emplois, dont la moitié par l'investissement dans les divers secteurs productifs et par l'administration publique », lance le président dans son programme. Le candidat Rebaïne suggère des réformes des organismes au chômage et des ajustements des modes et procédures de création d'entreprises et des petits métiers. Moussa Touati a déploré le recours la main-d'œuvre étrangère dans les grands projets du pays, appelant les jeunes « à construire l'Algérie et une indemnité pour la réinsertion des jeunes ». Louisa Hanoune et Fawzi Rebaïne proposent de créer un organisme indépendant des statistiques pour avoir des chiffres fiables. En procédant à la ré-ouverture des entreprises publiques en faillite, Louisa Hanoune espère créer 400 000 emplois directs et 800 000 emplois indirects.
D comme diplomatie
Les candidats ont réservé peu d'espace à la politique étrangère dans leurs programmes. Ils disent tous vouloir servir les causes les plus « justes ». Mohamed Saïd promet de participer à l'édification du Grand Maghreb arabe et intensifier la coopération Sud-Sud. Djahid Younsi n'apprécie guère le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), qui vise, selon lui, « à banaliser la civilisation arabo-musulmane et à intégrer certains pays arabes dans une civilisation qui n'a jamais existé, à savoir la civilisation méditerranéenne ». L'ancien ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, revient sur son bilan. Il considère que l'Algérie « est revenue sur la scène internationale, fidèle à ses principes et à ses solidarités, respectée et écoutée également par tous ses partenaires dans le monde ».
E comme économie
Mohamed Saïd voudrait diversifier les sources du revenu national en encourageant le secteur des services. L'économie version Mohamed Saïd inciterait les émigrés à contribuer à l'essor économique grâce à « un mécanisme juridique qui permettra aux hommes d'affaires émigrés d'origine algérienne de participer à l'élaboration de la décision économique, pour tirer profit de leurs capacités et de leurs expériences ». Rebaïne se veut très libéral. Il prône un total désengagement de l'Etat. Il estime que « tout monopole d'état sur une activité économique ou commerciale doit être banni ». De leur côté, Djahid Younsi et Louisa Hanoune semblent partager la même philosophie économique. Ils expriment le même rejet des entreprises étrangères. Ils ont inclu dans leurs programmes « la réouverture des sociétés fermées sur décision du Fonds monétaire international ». Pour Louisa Hanoune, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC a été « une opération politique orchestrée par ceux qui tiennent le pays en otage. Ce qui leur permet d'avoir la mainmise sur les richesses du pays ». « Je ferai tout pour récupérer et rapatrier quelque 140 milliards de dollars se trouvant actuellement dans les banques européennes et américaines. Cet argent servira, en grande partie, à résorber le chômage et à le mettre à l'abri de la voracité de la mafia », a-t-elle martelé dans ses meetings.
Elle veut mettre fin aux contradictions de la politique économique algérienne qu'elle qualifie de « catastrophique » :
protection du produit national et la révision de tous les accords de partenariat avec les entreprises étrangères ;
des taxes de 30% pour le rapatriement des devises à l'étranger ;
le gel de l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange en axant tous les efforts sur les accords commerciaux bilatéraux. Le patron du FNA est peu prolixe sur ce thème. Seule proposition originale : l'encouragement de l'activité économique familiale. Dans son programme, Bouteflika se vante d'avoir fait progresser la croissance économique, hors hydrocarbures, (de 5% en moyenne sur la décennie) ainsi que d'avoir mis fin à l'endettement, ce qui le met aujourd'hui à l'abri de graves difficultés face à la crise économique internationale. Dans les cinq prochaines années, il souhaiterait investir davantage de moyens dans la création de richesses hors hydrocarbures, laquelle s'accompagnera d'une offre plus intense d'emplois dans tous les secteurs d'activité. « L'équivalent de 150 milliards de dollars (soit plus de 10 000 milliards de dinars) de dépenses publiques que j'entends engager durant le prochain quinquennat financeront notamment d'importants nouveaux programmes de développement social », souligne-t-il dans son programme électoral.
F comme femme
Même si les femmes représentent près de 10 millions de voix, la question féminine n'a pas été exploitée par les candidats à la magistrature suprême. Djahid Younsi a proposé de « libérer la femme algérienne par l'application des préceptes religieux » et Moussa Touati a promis d'accorder plus temps de repos aux femmes travailleuses pour être présentes auprès de leurs enfants. Mohamed Saïd n'a pas soufflé un mot sur cette question dans son programme. Le candidat Rebaïne envisage de multiplier les maisons maternelles et foyers refuges qui abriteront les femmes et enfants sans domicile et assurer la prise en charge des personnes âgées sans ressource. L'unique candidate- femme à l'élection présidentielle n'a pas axé son programme sur elle, s'insurge contre les disparités existantes entre le salaire de la femme et celui de l'homme pour le même poste de travail et réaffirme son attachement à préserver les droits acquis, notamment le congé de maternité. Bouteflika s'engage à assurer l'accès des femmes aux différentes responsabilités et au monde du travail en général. Un programme de construction de crèches sera également réalisé pour faciliter la participation des femmes à ce qu'il appelle « la construction nationale », en parallèle avec leurs responsabilités familiales. Son programme ne fait aucune référence aux conditions de la femme. Il ne fait, également, aucune proposition à l'endroit de la femme.
G comme gages
Louisa Hanoune s'engage à revaloriser la prime des handicapés. Elle promet une prise en charge totale des malades mentaux et ceux dont la maladie nécessite des soins à l'étranger. Elle escompte revoir la prime adressée aux enfants démunis. En cette période émaillée par des grèves cycliques des personnels de la santé, elle s'engage à prendre des mesures incitatives pour les médecins spécialistes de la santé publique. Moussa Touati a promis aux jeunes de revoir à la baisse la durée du service national.
H comme harraga
Le sujet ne semble pas à la tête des priorités des candidats à la présidentielle. Seule Louisa Hanoune et Djahid Younsi consacrent un chapitre à cette question. La candidate du PT s'engage à rayer le mot « harraga » du vocabulaire des Algériens. La candidate du Parti des travailleurs voudrait dépénaliser le délit de l'émigration clandestine. « Nous devons arrêter l'hécatombe. La loi votée à l'APN, qui veut que tout candidat à l'immigration clandestine qui survit à la traversée, soit puni de 6 mois de prison ferme, est une ineptie », clame-t-elle. Elle promet de donner aux jeunes qui ont tenté de fuir le pays « une prise en charge morale et matérielle ». Djahid Younsi qualifie les jeunes qui s'aventurent en mer, en quête d'un avenir meilleur, de « victimes de pratiques et de politiques qui ont échoué ». « On devrait demander des comptes aux responsables de ces politiques au lieu d'incriminer ces jeunes et les jeter en prison », a déclaré le représentant d'El Islah.
J comme jeunesse
Tous les candidats ont courtisé la jeunesse durant cette campagne. Mohamed Saïd espère intégrer les jeunes en « maintenant le dialogue ». Il compte « établir un lien entre la formation universitaire et les besoins du marché du travail et mettre en place des instruments juridiques pour créer des entreprises de jeunes dans tous les domaines, (services, industries, agriculture) dans le cadre d'une vision économique nationale intégrée ». Le candidat du mouvement El Islah ne manque pas de rappeler aux jeunes que son programme propose la réduction de la durée du service national à 6 mois avec une période d'instruction de 45 jours, et qu'il lancera, s'il venait à être élu, un « important » projet de création de centaines de milliers de pépinières de micro et petites entreprises au niveau communal, au profit des jeunes qualifiés, diplômés des universités et des centres de formation professionnelle. Moussa Touati espère rajeunir l'Etat en « passant le relais aux nouvelles générations ». Louisa se dit consciente du fait que « le mariage est l'une des plus grandes préoccupations de notre jeunesse dont une grande proportion a atteint la quarantaine sans pouvoir fonder un foyer. Combattre le travail des enfants ». Elle propose de porter l'âge du vote à 16 ans et l'âge des députés à 25 ans afin, dit-elle, d'intégrer les jeunes à la vie politique.
J comme justice
Mohamed Saïd propose l'adoption du statut particulier du magistrat et la création d'un organisme consultatif pour les questions de grâce et d'amnistie. Il suggère également la création de tribunaux de proximité pour que le traitement des affaires se fasse dans des délais raisonnables. Rebaïne s'engage, lui, à « permettre à tout citoyen civilement responsable ainsi qu'à toute organisation légale de saisir le juge et de se constituer partie civile sur toute infraction constatée concernant les crimes d'intérêt public ».
K comme Kabylie
Les candidats n'ont apparemment pas voulu s'avancer sur les questions délicates. Le président Bouteflika estime que « tamazight, la langue nationale, est l'un des ciments de notre unité nationale ». Moussa Touati songe à la fondation d'une académie de langue amazighe. Et Louisa Hanoune réclame l'officialisation de la langue amazighe dans la Constitution. Mis à part ces professions de foi, les candidats ne se sont pas trop étalés sur la question.
L comme logement
La crise du logement n'inspire pas les candidats. Même s'ils ont tous consacré des chapitres de leurs programmes à cette question, les bonnes idées font défaut. Le projet de Mohamed Saïd pour ce secteur tient en un seul point : la création d'une caisse nationale de caution des loyers d'habitation. Ali Fawzi Rebaïne est un peu plus éloquent. Il escompte engager les mesures favorisant l'ouverture du marché immobilier et foncier au profit des entreprises et des professionnels du domaine. Il veut également engager la libération des prix administrés du foncier et de l'immobilier pour éradiquer le marché opaque, source de corruption et d'enrichissement illicite. Louisa Hanoune propose d'allouer des studios pour les jeunes célibataires et les jeunes couples ayant peu de moyens. Elle estime que L'Etat doit mettre la main à la poche pour aider les ménages ayant peu de moyens pour acquérir un logement. Le président Bouteflika souligne « qu'un million et demi de logements ont été livrés lors de son deuxième mandat ».
M comme médias
Le président s'est engagé solennellement à « protéger la liberté de la presse dans le cadre de la loi ». « La presse bénéficiera du soutien de l'Etat, sur la base de cahiers des charges définissant les règles du service public. Le Code de l'information sera révisé, en concertation avec la corporation des médias », écrit-il dans son programme. Reste à savoir s'il n'y a là qu'un vœu pieux. Mohamed Saïd, Moussa Touati et Fawzi Rebaïne promettent d'ouvrir l'espace audiovisuel au privé et de « libérer la publicité publique des considérations politiques ». Rebaïne promet d'œuvrer à mettre en place le Conseil de déontologique et d'éthique aux mains de professionnels du domaine. Louisa Hanoune envisage l'ouverture de l'audiovisuel aux discussions politiques et pluralistes. Elle promet une amélioration des conditions de travail et de vie des journalistes et de « leur consacrer le droit de grève ». Elle propose également d'ouvrir le dialogue entre les hommes des médias pour fixer les principes du métier et assurer la liberté d'expression.
O comme omissions
De nombreuses questions comme la culture, la politique étrangère ou l'identité ont été occultées. Les thèmes qui ne font pas l'unanimité ont été soigneusement éludés. Les candidats n'ont pas abordé la question de la repentance des crimes coloniaux qui empoisonnent les relations entre Alger et Paris. Ils ne soufflent mot à l'adresse des mères célibataires, prostituées ou sans domicile fixe.
P comme patrimoine culturel
La question du patrimoine ne semble pas tellement intéresser les candidats à la présidentielle. Louisa Hanoune promet de mettre les moyens nécessaires pour récupérer les vestiges volés du patrimoine algérien et les archives cinématographiques se trouvant en Italie. Elle s'engage à promulguer un statut particulier, longtemps réclamé par les artistes algériens. Ali Fawzi Rebaïne promet de financer la restauration du patrimoine, d'aider la promotion du tourisme culturel et d'encourager la production nationale via les différentes structures artistiques et le mouvement associatif. Pour le reste, les candidats ne se sont pas trop appesantis sur la question.
R comme réconciliation nationale
Le sujet fait débat. Pour Djahid Younsi, il ne pourrait y avoir de « réconciliation nationale sans amnistie générale ». Le président Bouteflika ne cesse de répéter son intention de « consolider une Algérie sereine, grâce à l'approfondissement de la réconciliation nationale. « La lutte contre le terrorisme, dit-il, sera poursuivie avec toute la vigueur de la loi et la porte sera également maintenue ouverte devant ceux qui voudront se ressaisir et revenir dans les rangs de la nation. » Il annonce que des mesures seront prises pour faciliter l'insertion sociale des victimes du terrorisme et des patriotes et améliorer la situation de ceux, qui, volontaires, se sont engagés dans la lutte contre le terrorisme. Le président ne donne pas plus de détails. Louisa Hanoune se réjouit du fait que « la réconciliation nationale ait fermé les portes à l'intervention étrangère ». Elle voudrait néanmoins ouvrir une « concertation nationale » pour faire le bilan de la charte. Elle dit vouloir savoir « la vérité » sur le dossier des disparus pour pouvoir enfin panser les blessures et sécher les larmes. Le dialogue entre tous les Algériens est, d'après elle, « la seule solution pour sortir d'une crise exploitée par certains pour des intérêts personnels ».
S comme salaires
Après avoir promis un Snmg à 25 000 DA et un salaire d'au moins 50 000 DA pour les enseignants, M. Younsi a affirmé que son mouvement fera du volet social la « priorité numéro un ». Louisa Hanoune promet de porter le SNMG à 35 000 DA, regrettant que les députés aient rejeté sa proposition, mais ont, toute honte bue, augmenté leurs salaires à 30 millions de centimes. Elle promet de revoir le point indiciaire des revenus ainsi que les indemnités. Elle voudrait :
revoir à la hausse la prime des stagiaires à la formation professionnelle ;
revoir l'allocation familiale à la hausse ;
la généralisation des contrats à durée indéterminée (CDI) ;
consacrer le droit à la grève et l'interdiction des protestations sur la voie publique.
T comme tchippa
Voilà un thème qui attire les foules. Louisa Hanoune en fait son cheval de bataille. Elle estime que « les décisions prises en haut lieu ne profitent qu'aux riches ». Elle s'attaque aux nouvelles fortunes qui approfondissent le fossé entre les classes sociales et promet d'instaurer le principe « D'où tiens-tu cela ? » dans sa politique. Mohamed Saïd veut lutter contre la corruption et « la dégradation des mœurs dans la vie publique », en privant à vie tout homme politique, tout cadre, ou tout élu condamné dans une affaire de corruption ou de délit, de toute activité politique, syndicale ou associative. Le patron de Ahd 54 considère qu'il est « indispensable » que « la cour des comptes présente son rapport annuel devant le parlement ». Il s'insurge contre « la résistance farouche au changement, opposée par les centres de décision politico-administratifs rompus aux mécanismes du partage de la rente ».
Djahid Younsi a mis l'accent sur le fait que « l'absence d'équité devant l'impôt fait que les impôts sont prélevés sur les revenus des pauvres et des couches moyennes, alors que les fortunés et les hommes d'affaires ne s'en acquittent même pas ». Les choix politiques et économiques fondés, selon Moussa Touati, « sur l'intérêt, la corruption, l'injustice sociale et la mauvaise gouvernance. « Les décisions prises ne profitent qu'aux riches. Tous nos responsables depuis l'indépendance ont volé. Montrez-moi un seul ministre qui ne possède pas de résidence à l'étranger. Ils ont dépouillé le peuple de tous ses biens. On brade nos richesses au profit des étrangers dans le seul but de cautionner le pouvoir en place. » Le président n'a, semble-t-il, pas d'avis sur la question.
U comme université
Le candidat Mohamed Saïd propose la création d'un office de traduction pour permettre aux étudiants des filières arabophones de combler leurs lacunes dans les références en langue étrangère. Louisa Hanoune préconise l'abandon du système licence-mastère-doctorat (LMD), qui est en train de détruire notre système universitaire. Elle espère lutter contre la fuite des cerveaux en révisant les salaires à la hausse et combler, par-là même, le déficit des postes de professeurs à l'université Rebaïne s'engage à protéger l'école des influences et des enjeux politiques et idéologiques qui le minent et le menacent et d'instituer le statut propre à ce secteur et à la corporation en charge de sa gestion. Le système de formation et les programmes doivent répondre à la demande sociale et celles des agents économiques. Bouteflika veut mettre en place un schéma directeur unifié de la formation et de l'enseignement qui sera arrêté pour la prochaine décennie. Cela réduira, d'après le président de la République, la déperdition scolaire et le chômage des diplômés. Djahid Younsi plaide pour le lancement d'un programme de formation conséquent, afin de permettre l'émergence des cadres aptes à prendre en charge le développement économique du pays.
Z comme zaoualia
Le FNA, le PT et Ahd 54 se définissent tous comme le parti des « zaoualia ». A chaque rencontre avec les citoyens, Ali Fawzi Rebaïne scande qu'il est « le candidat des pauvres. » Mais la pauvreté, la vraie, se trouve visiblement dans les programmes des candidats.


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