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Après 1962, le FLN a-t-il une raison d'être en tant que tel ?
Publié dans El Watan le 29 - 05 - 2007

Ce but étant atteint en 1962, dès lors, la mission du FLN est considérée objectivement comme terminée, car, en dehors de la libération de la patrie, il n'y a pas, à notre avis, d'autres territoires à libérer. Cependant, eu regard au contenu du programme de Tripoli, l'Algérie s'assigne une nouvelle mission, laquelle doit traduire, dans les faits, les idéaux pour les lesquels se sont sacrifiés un million et demi de chouhada, à savoir l'édification d'une société démocratique et libre dans le cadre des principes de l'Islam (1). Cette société, libre de son destin, ne doit pas obéir aux influences capitaliste ni socialiste. Elle doit être une société du juste milieu, selon le contenu du programme de Tripoli.
Sur le plan économique et social, la mission porte sur la réalisation d'une économie indépendante durable, appuyée sur nos propres forces. Cette recommandation est en adéquation avec le résultat des expériences vécues à travers le monde. En effet, il est prouvé, universellement, qu'une indépendance politique non consolidée par une indépendance économique est vouée à l'échec. Elle perdra, inévitablement, sa souveraineté et tombera dans la dépendance, une autre forme de recolonisation qui ne dit pas son nom. Pour satisfaire aux exigences de la nouvelle mission, le FLN se devait, dès 1962, de faire sa mue, sa mise à niveau mentale. Il doit, en d'autres termes, changer de sigle, de statut, de stratégie, afin d'orienter les différentes couches sociales autour du nouvel objectif : l'indépendance économique par ses propres forces. A ce titre, le parti devait prendre l'appellation de Front national de libération économique(FLNE). De ce fait, son existence sera amplement justifiée et légitimée. Malheureusement, dès l'indépendance politique, le FLN a rongé son frein et son accélérateur. Il a perdu son âme, et il a perdu aussi son éthique. Succombant à la course scandaleuse et effrénée à l'avoir et au pouvoir, le FLN a sombré dans l'archétype des partis uniques institutionnalisés du Tiers-monde. En psychanaliste avisé, Frantz Fanon a mis en garde sur les signes avant-coureurs de ces partis après l'indépendance, dans son ouvrage les Damnées de la terre (2). Au lieu de mobiliser le peuple autour de la reconstruction du pays, dévasté par l'OAS, la composante du FLN ne s'est préoccupée que de remplacer le colon en occupant les hauts postes de fonction de l'Etat, le pouvoir de l'Etat, les fermes, les commerces, les usines, de coucher même dans le lit du colon, à voir plus de 90% des villas et des logements meublés accaparés par ses militants. Le FLN s'est érigé en un système kleptocratique. En cultivant la corruption, le tribalisme, le régionalisme, le passe-droit la «maarifa», le «piston», la rapine, la scélératesse, l'accaparement du foncier agricole, les constructions illicites, la malversation, la hogra, la délinquance, le mensonge, la malhonnêteté, le clientélisme, le népotisme et la liste est longue la société a perdu ses repères. Elle est en proie à une crise morale et spirituelle alarmante, à voir le nombre accablant de suicides, de «harragas» et de terroristes qui place l'Algérie en très mauvaise position dans la scène mondiale.
En tant qu'instrument du pouvoir, le FLN a légitimé les pouvoirs autoritaires successifs. Il a privilégié la politique sur l'économie, la médiocrité sur le talent, les barons du trabendo et des «containers» sur les entrepreneurs honnêtes, les monopoles sur la petite activité, l'économie de la rareté sur l'abondance, l'appel et l'utilisation du savoir étranger au mépris des compétences nationales. Comme le souligne le poète Octavio Par, «le retard économique de nos pays n'est pas dû au capitalisme mondial, mais à notre système de gouvernance basée sur des appareils et un parti unique dominant qui ont bloqué la dynamique sociale de croissance et l'esprit d'entreprise de nos peuples».
Sous les apparences, d'une démocratie à la bolchevique, ce parti, alimenté par ses propres contradictions, se reproduit d'une manière héréditaire. Il gagne toutes les élections présidentielles et les législatives.
Tous les présidents, les ministres, les membres du sérail sont désignés parmi les dignitaires du parti au pouvoir. Octavio Par ajoute un critère simple qui permet de distinguer si une nation appartient ou non au Tiers-monde : la corruption publique. Partout, estime-t-il, où les représentants du parti et de l'Etat, fonctionnaires ou politiques, de haut jusqu'en bas de l'échelle de la hiérarchie, sont corrompus. Cette pratique est quasi officielle, conclut-il.
Le parti FLN se targue de s'ériger en «famille révolutionnaire», alors que, pour avoir ce prévilège, il aurait fallu faire passer l'économie nationale du stade de l'économie sous-développée à celle du niveau du Japon. Le mot «famille» est devenu un «in» si bien, qu'à cette allure, l'Algérie va devancer l'Inde par le nombre de castes et d'intouchables.
Dans les pays du Tiers-monde, dont l'Algérie, c'est le parti qui fait et défait les hommes au pouvoir. Il est un laboratoire où s'élaborent toutes les stratégies qui mènent à la dépendance et au sous-développement, sachant que ce dernier reflète un état d'esprit. Il a joué le rôle de la CIA du pouvoir despotique. En dehors de la Chine, existe-t-il un parti unique dont la stratégie a conduit à l'indépendance économique, seul indice de valeur d'une souveraineté d'un pays parmi les puissances économiques actuelles ?
Selon Kemal Mahmoud, politologue égyptien : «C'est la parti unique qui a détruit l'Allemagne, qui a brisé l'échine de l'Italie, qui a ridiculisé le Japon. Il a détruit le grand empire de l'ex-URSS et a défait tous les pays socialistes de l'Europe centrale.».
Dans son livre la Révolution d'hier, d'aujourd'hui et de demain, Louis Mario a bien résumé le sort des pays dirigés par le parti unique, en disant ceci : «La révolution est faite par les naïfs, elle est poursuivie par les intrigants et elle est consommée par les scélérats.».
Si toutes les religions sont contre le parti unique, les Etats démocratiques sont encore ses farouches adversaires. Le FLN, qui a guidé depuis 1962 le destin de l'Algérie, n'est-il pas responsable de la crise multidimensionnelle et de la dépendance économique que nous vivons, alors qu'il a reçu mandat de réaliser l'indépendance économique nationale, conformément à l'esprit de Novembre 1954.?
En tant que musulman, nous croyons en le Jugement dernier. Que doit-elle avancer cette famille «révolutionnaire» comme argument devant le Président du tribunal divin pour convaincre et avoir le pardon de ceux les vrais moudjahidine qui ont versé leur sang pour que avant tout vive l'Algérie, pour une Algérie digne, libre et souveraine économiquement, politiquement et culturellement.
Ce que la mémoire collective a retenu de l'actuel FLN, est que ce parti a vécu dans une léthargie spectaculaire comme l'a si bien dit Frantz Fanon. Durant tout son règne, il ne fait mobiliser les militants qu'à l'occasion des fêtes de l'indépendance ou pour applaudir les chefs d'Etat en visite dans le pays. Les trois «révolutions» que le pouvoir a initiées sous son égide ont été un fiasco incommensurable. Ce triste bilan a été synthétisé d'une manière objective par Benyoucef Benkhedda dans son ouvrage la Crise de 1962. Il soulignait que «les trois révolutions ont été un désastre : La «révolution agraire» a miné l'agriculture, «la révolution industrielle» a hypothéqué l'avenir de nos enfants et «la révolution culturelle» a sapé les principes de l'Islam du 1er Novembre». Il y a lieu de noter que, depuis 1962 jusqu'à 1988, les budgets de fonctionnement et d'équipement du FLN sont de l'ordre d'une fois et demie ceux de l'Etat, non comptabilisés le montant des cotisations de ses militants et les quotes-parts (50%) des organisations de masses(UNFA, UNJA, UNPA) placées sous son égide. La Cour des comptes, chargée de contrôler les derniers de l'Etat, a subi une fin de non-recevoir, en 1984, de la part du parti, prétextant que le FLN n'a pas mis sa comptabilité à jour. Le pays a vécu plus de la rente et de la gabegie que de l'effort. Le passé est passé. C'est en tirant les leçons du passé que se fait le présent et s'envisage l'avenir.
Nous ne sommes pas pour la mort du FLN ou d'un autre parti quelconque d'ailleurs, car, la démocratie est fille de la pluralité.
Notre souhait est que le FLN, répétons-le, se remette en cause, fasse son autocritique, se révolutionne idéologiquement de fond en comble, afin d'éliminer en son sein les forces rétrogrades (des opportunistes et des despotes), qui ont maintenu notre pays dans la dépendance, l'injustice et la corruption.
Que l'indépendance politique est réalisée par les «naïfs», ceux-là qui ont la foi et la confiance en leurs propres forces, l'indépendance économique ne peut échapper à cette règle. Pour reprendre sa crédibilité, il faut qu'il se repente de ses erreurs, se démarque du verbe creux et des promesses non tenues. Celui qui reconnaît ses erreurs est le meilleur des hommes, dit le Prophète Mohamed (qsSsl). Le FLN fut, hier, le symbole de la lutte de libération et de l'indépendance politique. Aujourd'hui, il doit être celui de l'indépendance économique. Faute de quoi, il sera relégué à la périphérie de l'Histoire. Il endossera la responsabilité du vide qu'il laissera devant lui.
Pour répondre au défi, il doit se métamorphoser en un véritable front politique, économique, social et culturel, réunissant tous les Algériens par la probité, la confiance et imbus par le même objectif : la construction d'une économie indépendante par nos propres forces. L'instauration de ce nouveau front, tel que nous le souhaitons, et son engagement dans le pouvoir pourront assurer plus de liberté et de démocratie. Il suscitera l'enthousiasme du peuple et sa cohésion autour de la réalisation de cet objectif noble et à la dimension de notre Histoire.
Notes de renvois :
– (1) Ces principes ont été édictés dans la Déclaration du
1er Novembre 1954, la plate-forme de la Soummam, le programme de Tripoli et dans les différentes chartes et la Constitution.
– (2) Lire le chapitre : Les mésaventures de la conscience nationale
L'auteur est enseignant universitaire retraité
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