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Rédha Malek. Secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR)
Publié dans El Watan le 25 - 09 - 2007

– L'ANR organise depuis le début de ce Ramadhan une série de conférences. Quel est l'objectif d'une telle initiative ?
– C'est une initiative qui entre dans le cadre de la coordination républicaine. Un certain nombre de personnalités avaient signé l'appel de «l'espoir pour l'Algérie», et ces conférences font partie de notre animation républicaine. Nous faisons ce que nous pouvons pour faire avancer l'idée républicaine. Nous voulons que l'Etat républicain soit consolidé de plus en plus et débarrassé de tous ces obstacles qui l'empêchent de s'assumer complètement. Nous envisageons de continuer ces débats après le Ramadhan. Il y aura d'autres conférences sur l'économie, sur la jeunesse, sur les privatisations et d'autres thèmes encore.
– Permettez-moi de revenir sur le premier thème traité par ce cycle de conférences. Qu'est-ce que pour vous l'Islam des lumières ?
– L'Islam des lumières c'est simplement l'accent qui est mis sur la rationalité de l'Islam. Il y a une rationalité qui est méconnue et qui a été occultée. Nous disons que l'Islam c'est d'abord la croyance en Dieu et en son unicité, ce qu'en arabe on appelle «Ettawhid», et deuxièmement c'est aussi la raison. Selon l'ordre théologien, et là nous nous appuyons sur Mohamed Abdou avec Djamel Eddine El Afghani, qui sont les initiateurs de la renaissance islamique au XIXe siècle, qui ont été frappés par la puissance de l'Occident et l'expansion coloniale, au moment où la société musulmane était encore enfermée dans un traditionnalisme, voire même dans l'assoupissement. Le contexte de l'époque a été marqué par la colonisation de l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie, ce qui a amené certaines élites traditionnelles comme Abdou et Afghani à réfléchir sur cette situation de domination occidentale. Le livre de Chakib Arselane qui avait fait mouche à l'époque s'est demandé pourquoi les musulmans sont-il restés en retrait du développement et pourquoi les autres ont progressé. El Afghani trouve la réponse dans le Coran qui dit que «Dieu ne change pas l'état d'un peuple si ce peuple ne le change pas de lui-même». Donc il y a cette notion de changement qui a une base dans le texte coranique, qui devient la devise des réformistes. Les réformistes, j'entends El Afghani, Abdou, et bien d'autres, mais ces deux-là sont les plus significatifs de l'époque. Pour eux, si l'Occident a évolué c'est grâce au développement scientifique et grâce au développement de la pensée démocratique. Si les musulmans sont restés dans la stagnation et la décadence, c'est parce qu'ils sont en dehors de la démocratie, ils sont sous des régimes despotiques et ont oublié la science qu'ils avaient développée. Les réformistes ont plaidé pour que soient repris les efforts de nos ancêtres qui étaient de grands scientifiques. Alors mettons-nous à l'école de la science moderne et en même temps éliminons tous les obstacles et ramifications qui se sont greffés sur le Coran.
Pour Abdou il faut revenir au Coran en tant que texte indépendant de tous les commentateurs de l'époque et même des grands moudjtahid qui ont été à l'origine des différents rites, malikite, chafiîte et hanafite. De façon à revenir à la source, à la vulgate proprement dite et ne rien mettre entre le Coran, la société et la science.
Pour la pensée de Abdou, il y a le couple «raison et Tawhid» qui permettra aux sociétés musulmanes d'avancer. J'ai appelé cette démarche de Abdou d'Islam des lumières en empruntant le concept philosophique de l'Europe du XIXe siècle ou les lumières plaidaient pour l'utilisation du raisonnement. L'homme est un être raisonnable, il faut qu'il utilise sa raison indépendamment de tout autre autorité et développer l'esprit d'indépendance, parce que la raison permet à tout un chacun de réfléchir de façon indépendante ; c'est ce qu'on appelle développer le jugement libre. Abdou va jusqu'à dire que si contradiction il y a entre la raison et la tradition, c'est la raison qui doit l'emporter. Je pense que c'était ça le ressort même du réformisme, et c'est ce qui a permis l'émergence de cette doctrine très ouverte qui doit être comprise par notre jeunesse.
– Une doctrine qui reste d'actualité…
– Il faut qu'elle soit adaptée surtout au niveau de l'éducation. Il faut apprendre à l'enfant à observer les faits. Deuxièmement, lui permettre de raisonner et de réfléchir par lui-même, développer le jugement libre chez l'enfant et non pas lui imposer une autorité. Le principe d'autorité doit être banni de notre pédagogie. C'est cela qui permettra la vraie modernisation selon la doctrine développée par Abdou dans son ouvrage «rissalet ettawhid», qui doit être mise face à la situation actuelle en Algérie ou dans le monde musulman de manière générale, où la violence et l'obscurantisme sont assimilés à l'Islam. Ce n'est pas ça l'Islam, et pour le connaître il faut nous remettre en mémoire ce qu'ont fait des gens comme Mohamed Abdou. Nous proposons une alternative sérieuse et fondée face à ce fondamentalisme qui est tout à fait basé sur la volonté de prendre le pouvoir et d'utiliser la religion comme un véritable commerce.
Nous considérons que la religion est respectable dans la mesure où elle est une religion basée sur la foi, une foi qui est dans le cœur avant d'être dans des manifestations extérieures, ni dans l'habit ni dans la barbe. Le vrai Islam est celui du Prophète et de ses compagnons, un Islam qui n'est pas basé sur ces imageries externes qu'on utilise aujourd'hui. C'est même pas sur le voile qu'on veut imposer à la femme, il n'y a aucune obligation pour imposer le voile, le Coran ne nous oblige pas à demander aux femmes de porter le voile, seules les femmes du Prophète étaient tenues de porter le voile. On ne peut pas vivre en Europe et essayer de s'imposer aux mœurs du pays hôte. Nous avons une vraie alternative en revenant au vrai Islam, une alternative à toutes ces conceptions intégristes qu'on veut nous imposer aujourd'hui.
– Mohamed Abdou a donc été le précurseur dans la défense du principe de laïcité…
– Inutile de trop parler de laïcité. Tout d'abord, il faut prendre le Coran et développer la rationalité qui est elle-même dans le Coran, il suffit de la mettre en relief, la développer et en faire une pédagogie. Il faut développer la pédagogie de la raison et c'est petit à petit que les gens vont comprendre qu'ils peuvent vivre dans le monde contemporain sans complexe d'infériorité.
– Mais ce qui est malheureux de constater c'est qu'après des années de violence, la doctrine intégriste trouve encore un auditoire important parmi les populations…
– L'Islam est une donnée historique, culturelle, religieuse, il faut la prendre en compte et surtout la comprendre. Et nous avons la possibilité de mieux la comprendre, de mieux l'orienter vers des perspectives, des horizons valables pour notre époque. Et c'est là un souci qu'il faut faire partager par notre jeunesse, par les écoles, par l'enseignement pour dépasser cet intégrisme primaire et obscurantiste qu'on veut nous imposer. Il y a une alternative maintenant. Combattre le terrorisme par les moyens sécuritaires oui, mais combattre aussi la source idéologique du terrorisme par cette alternative d'un Islam des lumières.
– Selon l'aveu du ministre des Affaires religieuses, certains imams et mosquées échappent au contrôle de l'Etat. Quel commentaire faites-vous ?
– C'est au ministère de faire un véritable contrôle. Il faut savoir ce qu'on veut, ou on est des intégristes ou on est des républicains, ou nous avons un gouvernement intégriste ou pas. Si on a un gouvernement républicain et éclairé, dans ce cas il faut développer cette conception d'Islam éclairé, ouvert, tolérant, qui respecte les autres, qui ne veut pas s'imposer à eux par une sorte de violence verbale. Donc au niveau du gouvernement lui-même, il faut qu'ils se mettent à l'école de l'Islam éclairé. Qu'ils cessent d'être dans une situation mi-figue mi-raisin.


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