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La liberté d'expression dans un ghetto
Publié dans El Watan le 06 - 05 - 2009

La liberté d'expression a bon dos depuis que le président de la République s'est exprimé sur le sujet. Son interprétation a même frisé le galvaudage. Tous les fossoyeurs « avérés », voire censeurs patentés de la liberté de la presse, sont subitement montés au créneau pour aller dans le sens du poil et défendre avec leur zèle coutumier, du moins en théorie, le « nouveau » statut accordé au pluralisme médiatique qui, selon Bouteflika, ne doit plus rester à l'état d'une simple vue de l'esprit.
Le premier magistrat du pays a livré ses impressions sous forme de détermination – dont on espère qu'elle ne sera pas démentie – sur l'importance du rôle que doit jouer la presse libre dans la construction démocratique du pays, mais on ne sait si le message qu'il a délivré en ce sens a valeur d'orientation politique ou pas, destiné à transformer réellement le champ médiatique dans toute sa diversité. Quand on voit la manière avec laquelle ce message a été récupéré par les gens du sérail, on ne peut qu'émettre des doutes sur le sort qui est réservé à l'action préconisée par le chef de l'Etat pour sortir la liberté d'expression de son ghetto. En effet, les seuls interlocuteurs, qui ont eu le privilège de passer à la radio ou à la télé pour donner leurs avis sur la question, sont de purs produits du système, les premiers à enfourcher la selle et à sauter sur l'occasion pour s'épancher sur un thème qui, pas plus tard qu'hier, était en complète contradiction avec leurs convictions et qui, par conséquent, ne faisait pas partie de leur lexique courant. Ils se sont donc complu avec le plus grand sérieux à nous faire la leçon sans la moindre honte de paraître... plus royalistes que le roi. Alors que l'opportunité était, avec la célébration de la journée du 3 mai –, doublement idéale pour les médias publics de donner, pour une fois, la parole aux journalistes qui ont mené, depuis octobre 1988 et même avant, c'est-à-dire pendant les années de plomb qu'a connues l'Algérie, un long et dur combat pour la liberté d'expression, c'est vers les hommes du système que la télévision et les radios se sont tournés pour recueillir un discours langue de bois façon Azzedine Mihoubi invité sur le plateau de l'Unique pour venir réciter des banalités du style « la liberté d'expression est un acquis qu'il faut consolider » ou « que la presse joue un rôle fondamental pour la démocratie ». Jamais l'actuel secrétaire d'Etat à la communication n'a été aussi prolixe sur un sujet qui paraissait tabou pour beaucoup d'officiels. A-t-il un jour manifesté sa solidarité avec les journalistes brimés par la censure, crié sa colère quand ces derniers sont traînés abusivement devant les tribunaux et font de la prison, déclaré son opposition à la mise à mort du journal Le Matin... ou milité pour que les médias lourds s'ouvrent aux débats pluralistes et contradictoires ? Mais quand Bouteflika libère la voie, tout devient possible... Et pas seulement pour Mihoubi, puisque le président de l'APN, le patron de l'UGTA, les leaders des partis de l'Alliance présidentielle, le président de l'Observatoir des droits de l'homme qui a eu droit à une émission spéciale et la plupart des walis, qui ont tenu à fêter cette année la journée de la liberté de la presse, se sont déclarés tous prêts à œuvrer pour promouvoir une presse libre digne de ce nom. Cela fait rêver et en même temps peur de voir tous ces représentants du système qui ont combattu avec acharnement cette même presse s'affranchir aussi allégrement de leur idéologie politico-bureaucratique pour devenir des partenaires d'un concept médiatique pluriel et indépendant qui risque de se retourner contre eux si tant est que la liberté de presse doit être considérée comme une valeur d'éthique et non comme une monnaie d'échange. Cela dit, il ne faut pas trop se fier aux déclarations de circonstances émanant du sérail qui restent toujours sans suite. Le système produit, il ne faut jamais l'oublier, des idées qui lui sont d'abord profitables, à l'image de tous ces officiels qui se sont exprimés pour valoriser davantage leur image que celle d'une corporation qui n'a d'ailleurs compté que sur elle-même pour faire entendre sa voix. Entre les représentants de la presse indépendante qui demeurent sur la brèche depuis l'historique Mouvement des journalistes (MJA), la première et vraie semence de la liberté d'expression, et les tenants du pouvoir pour qui une presse libre reste toujours synonyme de danger face aux immenses intérêts que procure la rente, le combat reste en fait d'actualité. Et ce ne sont pas les déclarations d'intention fracassantes comme celles proférées par Ouyahia qui feront baisser la garde à la famille des journalistes qui croit plus que jamais au dicton qui dit que « la liberté d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert pas... ». Le Premier ministre après avoir qualifié de « traîtres » les partis d'opposition, qui avaient appelé au boycott de la dernière élection présidentielle, pense désormais que « la divergence d'opinion est une chose normale qui accompagne l'information plurielle adoptée définitivement par le pays comme un des piliers essentiels dans ses mutations démocratiques... » Comment peut-on faire confiance à un responsable politique qui dit une chose et son contraire ?

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