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Hattab et El Para appellent les groupes armés à se rendre : Des ex-chefs terroristes tentent de sauver leur tête
Publié dans El Watan le 10 - 05 - 2009

Hassan Hattab, Abderrazak El Para et Mossab Abou Daoud, les maîtres du terrorisme, aujourd'hui entre les mains des services de sécurité, accusent leurs disciples restés dans les maquis de ternir la religion et leur patrie. Pourtant ils n'ont ni le poids ni l'aura qui leur permettent actuellement d'influer sur le maquis du GSPC. Leur seul souci est d'arracher un statut d'immunité dont ont bénéficié les anciens chefs terroristes de l'AIS. Quel impact peuvent avoir les appels à la repentance lancés ces derniers jours par Abderrazak El Para, Hassan Hattab, Omar Abdelberr ou Mossab Abou Daoud, d'ex-responsables terroristes, sur les troupes du GSPC ?
Aucun, diront les plus avertis, dans la mesure où ces anciens tueurs n'ont plus aucun pouvoir sur leurs anciens compagnons. Si Mossab Abou Daoud s'est effectivement rendu aux autorités, Hassan Hattab, El Para et Omar Abdelberr n'ont jamais remis en cause la « guerre » qu'ils ont menée depuis des années, et encore moins pensé à déposer leurs armes. Les circonstances dans lesquelles ils sont revenus à « la vie civile » laissent croire qu'ils ont négocié leur statut de repentis en contrepartie de leur coopération dans le démantèlement des réseaux du GSPC pour certains, et leur implication dans la guerre psychologique menée par les services de sécurité pour « vider » les rangs de l'organisation terroriste, pour d'autres. A l'arrivée de Nabil Sahraoui (abattu par les forces de sécurité en 2004) à la tête du GSPC, Hassan Hattab a été condamné à mort par ses proches collaborateurs qui ont pris le « pouvoir ». Gardé en détention pendant une longue période, il a réussi à prendre la fuite avec quelques-uns de ses proches. Se savant menacé d'exécution, il a préféré se mettre en stand-by et entreprendre des négociations avec les autorités en vue de bénéficier d'un statut particulier, à l'image de celui dont ont bénéficié les chefs terroristes de l'ex-AIS. Des négociations qui n'ont pas abouti du fait que Hassan Hattab n'avait ni une organisation derrière lui ni l'armement qu'il était censé détenir, et encore moins l'aura qu'il prétendait avoir sur ses troupes. Celles-ci avaient été accaparées par une nouvelle « direction » qui s'est inscrite dans une logique d'internationalisation du terrorisme à travers son ralliement à El Qaïda. Isolé, Hattab n'avait plus de pouvoir sur l'organisation qu'il a lui-même créée, sur les cendres du GIA, le plus sanguinaire des groupes terroristes. Les événements vont se précipiter avec l'opération avortée de son exécution par « un commando » dépêché par Droukdel.
Statut de repentis
Obligé de quitter son lieu de refuge, Hassan Hattab a tenté de reprendre les contacts avec les autorités par le biais de sa belle-famille et un avocat. Sa visite nocturne à celle-ci lui a été fatale. Il a été arrêté quelque temps seulement après son arrivée au domicile, à la suite d'une descente policière. Quelques mois plus tard, il a lancé un appel contre les attentats kamikazes, en exhortant ceux qu'il a lui même recrutés et formés à déposer les armes. Cet appel est suivi par un autre, et encore un autre, puis par celui de cette semaine. Abderrazak El Para, de son vrai nom Amari Saïfi, a été arrêté au Tchad, en avril 2006, par les rebelles tchadiens. Après avoir reçu la somme de 5 millions d'euros, payée par le gouvernement allemand pour la libération de 17 otages, enlevés au sud de l'Algérie, El Para s'est installé au nord du Mali et devait aller négocier une transaction d'achat d'armement au Tchad, lorsqu'il est tombé dans une embuscade tendue par les rebelles du Nord. Il n'avait pas l'intention de se rendre et encore moins de remettre en cause la logique guerre dans laquelle il était impliqué lui et une dizaine de ses proches compagnons. Remis aux autorités algériennes, après une longue négociation, il est maintenu en détention depuis plus de deux ans, durant lesquels des condamnations à la peine capitale ont été prononcées à son encontre par les tribunaux. En lançant un appel à la repentance à partir, de son lieu de détention, ne veut-il pas s'assurer lui aussi d'une immunité sachant que les dispositions de la charte pour la réconciliation ne s'appliquent pas à sa personne, sinon il aurait été élargi avec tous les autres terroristes qui ont bénéficié de l'extinction des poursuites judiciaires. Abderrazak El Para sait pertinemment qu'il n'a pas d'autre choix que celui de montrer « patte blanche » en acceptant tous les compromis possibles, pourvu qu'il bénéficie du statut de « repenti » avec tous les privilèges que cela sous-entend, lui qui est poursuivi par la justice allemande dans le cadre de l'affaire liée à l'enlèvement des touristes en 2003. Que peut-il donner en contrepartie ? Rien. Depuis son départ au nord du Mali, beaucoup de choses ont changé au sein du GSPC.
De plus, ceux qui lui étaient proches à cette époque, ne le sont plus aujourd'hui. Droukdel les a mis sous sa coupe. Son appel se perdra certainement dans l'immense désert qu'il a tant souhaité contrôler, même si c'est son ancien compagnon, Mossaab Abou Daoud, ex-émir de la zone 9, qui s'est rendu, il y a quelque temps, qui l'a diffusé à travers les médias publics. L'ex-émir avait même précisé que cet appel a été lancé, il y a deux ans, mais il a affirmé ne pas détenir de « données précises sur la question ». Néanmoins, un élément de taille, présenté par l'ex-terroriste comme « un facteur nouveau » a été précisé. Dans leur prison, Abderrazak El Para et un de ses co-détenus, Samir Sayoud, « éprouvent un sentiment de responsabilité et la nécessité de renoncer à leurs convictions terroristes ». El Para a même appelé ses anciens compagnons qui évoluent dans la région du Sahel, Abdelhamid Abou Zeid et Abdelhaq Abou Khabab, à renoncer aux enlèvement des étrangers, une pratique qu'il a lui-même instaurée contre l'avis de son chef qui était à l'époque Hassan Hattab. Mieux, il est allé jusqu'à éjecter Mokhtar Belmokhtar de son poste, pour prendre sa place et avoir le contrôle de la katibat Tarek Ibn Ziad, et celle des enturbannés (al moulathamoune), pour en faire une grande organisation qui englobe toute la région sahélo-saharienne, du fait de l'immensité de la zone des opportunités qu'elle offrait en matière de disponibilité non seulement de l'armement, mais aussi de la logistique, grâce aux enlèvements suivis de rançons, dont il était l'initiateur.
Il est donc certain que les appels lancés subitement par les anciens terroristes n'ont d'objectif que celui de trouver une sortie à leur propre situation. Une situation très compromettante, dans la mesure où pour au moins deux d'entre eux, Abderrazak El Para, Hassan Hattab sont portés sur la liste noire des terroristes établie par l'ONU. El Para et Sayoud sont pour leur part également demandés par la justice allemande, qui a ouvert une information judiciaire, dans le cadre de l'affaire de l'enlèvement des touristes en 2003. En accordant autant d'importance à des terroristes qui n'ont aucune chance d'être écoutés par leurs acolytes, n'y a-t-il pas, quelque part, une volonté de les blanchir en passant l'éponge sur les nombreux crimes qu'ils ont commis et commandités ? Force est de croire que c'est le cas, parce que le maquis de 2009 est contrôlé par des irréductibles qui ne croient pas au dialogue et encore moins à la repentance. Leur seul but est de poursuivre leur logique qui a tendance à basculer de plus en plus vers le grand banditisme et la criminalité sous toutes ses formes, sous la bannière d'El Qaïda. Les demandes de rançon et les trafics de tout genre qu'ils pratiquent dans le sud-est au nord du pays sont une preuve flagrante.


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