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Tassadane Haddada (Mila) : Une commune martyrisée
Publié dans El Watan le 25 - 08 - 2008

Le mal-être, le désespoir et l'absence de perspectives se conjuguent à tous les temps dans cette localité enclavée qui abrite 17 311 âmes au dernier recensement général de la population et de l'habitat (RGPH). Le chômage proverbial, attisé par l'absence totale de la moindre entité industrielle, la pauvreté indicible laminant la population, la défectuosité du réseau routier, l'isolement et le relief accidenté, qui est la caractéristique de cette partie de la wilaya, ont plongé les riverains dans un sous-développement oppressant. Municipalité déshéritée s'étendant sur une superficie de 108 km2, où tout manque, du simple terrain Mateco au complexe sportif de proximité (CSP) et aires de détente et de loisirs les plus élémentaires, jusqu'aux infrastructures socioéconomiques les plus vitales, Tassadane Haddada, avec ses 32 mechtas est une commune martyrisée qui souffre en silence. Des souffrances ravivées par la barbarie terroriste qui a pratiqué dans cette région une véritable politique de la terre brûlée, contraignant les habitants à un exode rural massif. Selon certains témoignages, il y a eu des morts, des blessés, deux écoles brûlées à douar Lemmar et l'antenne administrative de Chouarfa en plus du parc communal ont été à leur tour incendiés, et près de 6 000 habitants ont, en désespoir de cause, fui les lieux entre 1990 et 1998.
Une existence primitive, un quotidien éprouvant
Mettre le marasme socioéconomique poignant et le manque patent d'équipements publics au seul registre des hordes terroristes, qui ont laissé des séquelles indélébiles dans cette zone reculée de la wilaya, serait aller vite en besogne. Force est de reconnaître donc que Tassadane Haddada n'a pas bénéficié jusqu'ici de sérieux projets structurants. Le coût financier d'une relance économique effective serait exorbitant au regard de la topologie des lieux. Car, selon des spécialistes de la question, lancer de grands chantiers hydrauliques, éducatifs, routiers et culturels dans cette commune supposerait des budgets phénoménaux. Raison qui justifierait en partie le statu quo omniprésent dans l'ensemble des mechtas telles que Tassadane-centre, Lantia, Touta-Est et Ouest, Oum Rabaâ, Chouarfa, S'tah, D'har, Mazlia, Mirhoum, comme à Akdayène, Ayermane et Bouchekouf (à ne pas confondre avec Bouchegouf de la wilaya de Guelma). Dans tous ces douars, la majorité de la population ne vivote que grâce aux cultures maraîchères pratiquées le long de Oued El Kebir et à un degré moindre, à l'élevage ovin, bovin et quelques commerces de proximité. Par ailleurs, le tissu industriel y est inexistant, exacerbant ainsi le fléau du chômage qui lamine les jeunes villageois. «Mus par l'absence de perspectives, quête de survie oblige, des centaines de riverains émigrent tous les jours vers les grands centres urbains tels Sétif, Alger, Constantine et Ferdjioua dans l'espoir de dégoter un job aussi précaire soit-il», raconte Mouloud Yekhlef, 1er vice-président de l'APC. Et de poursuivre : «Certes, les responsables concernés nous ont manifesté leur réelle volonté de prise en charge des nombreuses préoccupations citoyennes, mais nous souhaitons des efforts supplémentaires de la part de ces derniers car la population a surtout besoin de quotas supplémentaires de logements sociaux et d'habitats ruraux, et ce, dans le but de favoriser la stabilisation des habitants et encourager le retour de ceux qui ont abandonné leurs chaumières».
Santé, éducation : le défaut de la cuirasse
«Notre vœu le plus cher est de voir les autorités assister et aider effectivement les jeunes désireux s'investir dans la microentreprise dans le cadre des dispositifs de l'Ansej, la Cnac et l'Angem», renchérit Yacine Boukriba, 1er magistrat de la commune. «Mais ceci ne devra pas pour autant occulter les problèmes majeurs relatifs à la santé et à l'éducation», a-t-il ajouté. Pour le premier secteur cité, le constat dressé est loin d'être gratifiant d'après nos interlocuteurs. Preuve en est que le chef-lieu de commune ne compte qu'un centre de santé réhabilité en polyclinique mais fonctionnant 8h/24 sur le régime d'un centre de soins confié à deux médecins généralistes, une salle de soins en voie de lancement à D'har, deux structures sanitaires fermées à Lantia et Oum Rabaâ, alors que le centre de soins de S'tah, censé être opérationnel, n'assure que de modestes prestations telles que vaccin et injection.
«Faut-il pavoiser lorsque nos parturientes, pour un simple accouchement, sont évacuées vers Ferdjioua (18 km vers l'Est) et que l'aspect relatif à la défaillance d'un corps médical qualifié, notamment les médecins spécialistes, est relégué aux calendes grecques ?» s'est encore interrogé le maire qui, comme pour bien illustrer la sourde oreille opposée par le secteur à leurs revendications prioritaires concernant un service d'urgences et une maternité, a tenu à préciser ceci : «La direction de la santé publique ne nous a rendu aucune visite depuis notre installation à la tête de l'APC et continue à faire le dos rond à nos doléances légitimes». L'éducation n'est pas en reste. Le problème du transport des écoliers vers les lieux du savoir se pose avec acuité, surtout que de bout en bout du territoire de la commune, les accès routiers desservant les 32 mechtas sont dans un état déplorable. «L'acheminement au quotidien de 480 collégiens vers les deux CEM de la commune est un véritable casse-tête, car nous ne disposons que de 4 bus affectés au ramassage scolaire», a indiqué Attallah Djamel, 2e vice-président.
Ajoutez à ces énormes contraintes le parcours du combattant auquel sont soumis, tous les jours que Dieu fait, des dizaines de lycéens pour rallier leurs établissements respectifs à Ferdjioua. Les représentants du peuple déplorent le niet de la direction de l'éducation quant à l'implantation d'un CEM à l'ouest de la commune, et qui devrait englober les mechtas de Oum Rabaâ, S'tah et Chouarfa, mais l'ouverture projetée d'un lycée de 1 000 places pour l'année scolaire 2009/2010, et un autre CEM dont le lancement est prévu en octobre prochain, ne manquera certainement pas d'alléger la pression sur les institutions pédagogiques et d'atténuer un tant soit peu la souffrance des étudiants. Par ailleurs, 1 000 dossiers d'aide à l'habitat rural ont été déposés devant la commission de daïra, 600 demandes de logements sociaux en instance, et des routes, à l'est comme à l'ouest de la commune, en passant par les chemins vicinaux reliant les différents douars, attendent leur réhabilitation ; la quête inassouvie de réalisation d'une bibliothèque communale et d'un centre culturel, c'est aussi cela l'image de Tassadane Haddada, une contrée sans aucune ressource communale, et dont la survie dépend des seules subventions providentielles de l'Etat.


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