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Parution. Biographie d'Ernesto Che Guevara
Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2008

C'est au cours du périple qu'il accomplit en 1953 en Amérique du Sud, à 23 ans, diplôme de médecin en poche, qu'il prit la mesure de la misère terrible qui sévissait sur son continent. Au cours de ce périple, il adhère brièvement aux Jeunesses communistes du Guatemala et s'engage également comme médecin bénévole auprès des syndicats révolutionnaires, ceci en soutien au régime progressiste guatémaltèque de Jacobo Arbenz Guzman, qui fut rapidement renversé, en juin 1954, par une invasion militaire américaine.
Il fait aussi la connaissance de Hilda Gadea Ontalia, militante péruvienne de l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA), qui contribue à sa formation politique et le met en contact avec les guérilleros auteurs de la célèbre attaque, le 26 juillet 1953, de la caserne La Moncada, à Cuba. Parmi ceux-ci, figure Nino Lopez qui lui donne le surnom de Che, interjection employée en Argentine, en Uruguay et dans le sud du Brésil, et qui signifierait « Tiens ! » (d'autres sources attribuent la signification d'«homme»).
C'est toutefois le 8 juillet 1954, à Mexico, qu'un événement capital scelle son destin : sa rencontre avec les frères Castro : Ruiz, Fidel et Raul. Il suit, quelque mois plus tard, en même temps que plusieurs dizaines de castristes, un entraînement aux techniques de la guerre révolutionnaire, dans une ferme achetée par Fidel dans la lointaine banlieue de Mexico. Mais, en juin 1956, Fidel Castro et quelques uns de ses camarades sont arrêtés en ville, officiellement pour «expiration de titre de séjour», puis relâchés quatre jours plus tard. Le jour-même de cette libération, Fidel Castro est à nouveau arrêté avec Che Guevara.
Ils ne sont relâchés qu'au bout de 57 jours. Ces deux incidents hâtent leur départ vers l'île de Cuba. Ils sont 81 à embarquer, le 25 novembre 1956, sur le Granma (ndlr qui donnera son titre au journal cubain), un vieux yatch prévu pour 25 personnes. Ils accostent une semaine plus tard sur le littoral cubain, après une violente tempête qui leur fit perdre une part notable de leurs équipements. Mais c'est l'armée de Batista et les B-26, bombardiers géants US, qui les attendaient, et non pas leurs camarades comme prévu.
Douze d'entre eux réussissent à s'échapper vers les montagnes de la Sierra Maestra, où ils créent l'Armée rebelle, branche militaire du Mouvement du 26 Juillet (M26-7). Les maquisards mènent de front des actions armées contre les forces gouvernementales et un travail politique en direction de la paysannerie pauvre ou sans terre et des populations des villes en coordination avec la branche civile de l'Armée rebelle, le Parti socialiste populaire, l'organisation Autentica, le Directoire révolutionnaire des étudiants et les syndicats ouvriers.
Le Che, premier commandant nommé dans l'Armée rebelle après Fidel Castro, devient un personnage légendaire chez les paysans et leur famille qu'il soignait, grâce aussi à l'alphabétisation qu'il leur prodiguait et surtout à ses faits d'armes. Chargé par Fidel Castro d'intensifier la propagande, il crée le journal, Cubano Libre et Radio-Rebele. Il assume ces tâches en même temps que son commandement d'une unité combattante et sa liaison amoureuse avec Aleïda March, guérillera avec laquelle il aura une fille, Hilda.
Les USA font parvenir discrètement, par l'intermédiaire de la CIA, d'importants fonds au mouvement castriste, certainement pour éviter qu'il ne tombe sous l'influence des pays communistes. Les dirigeants du Mouvement croient, quant à eux, que ces sommes proviennent de riches patriotes cubains. A la fin du premier semestre 1958,
l'annonce par un groupe d'exilés cubains à Miami d'un pacte d'opposition à la dictature et de son projet de mise sur pied d'une junte de libération fait craindre aux barbudos la confiscation du fruit de leur combat, par ceux qu'ils considèrent comme un clan du pouvoir antipopulaire cubain. Ils décident alors de déclencher l'offensive sur La Havane, qu'ils coordonneront avec une grève générale.
Six mois après, Che Guevara est parmi les premiers à entrer dans la capitale conquise. Proclamé citoyen cubain, il occupe successivement les postes d'ambassadeur itinérant de Cuba, de responsable de l'Institut de la réforme agraire puis de la Banque nationale de Cuba. C'est aussi lui qui négocie, en février 1960, le premier plan quinquennal de coopération économique et commerciale soviéto-cubaine, qui comprend la clause secrète relative à l'installation dans l'île de rampes de lancement de missiles soviétiques.
Il est toutefois très vite déçu par la réalité du socialisme dans les pays concernés et par le fait que ces pays n'aient pas rempli de façon satisfaisante leurs obligations envers Cuba. Il n'hésite d'ailleurs pas à le déclarer publiquement, en décembre 1963, au siège de l'ONU, et au cours du «Séminaire afro-asiatique» tenu à Alger, en février 1964, à Alger. (Ahmed Ben Bella parle de Conférence afro-asiatique dans son article Ainsi était le Che , in Monde diplomatique, oct. 1997). Persuadé de sa vocation de guérillero internationaliste, il répond favorablement à la demande d'aide de l'opposition armée progressiste au Congo.
Il s'y rend en mai 1965 avec 150 volontaires cubains. Mais, au bout de dix mois, il y renonce avec amertume car les maquisards africains étaient, selon lui, peu motivés à cause de leurs chefs qui se tenaient éloignés de l'inconfort et des combats. Pas découragé pour autant, il implante en novembre 1966 en Bolivie un maquis révolutionnaire avec 10 volontaires cubains. C'est là qu'il élabore sa stratégie des focos (foyers, incendies) révolutionnaires, censés s'étendre de proche en proche à toute la Bolivie, puis aux pays alentours.
En octobre 1967, à l'âge de 39 ans, il y laissera la vie et son cadavre exposé comme un trophée deviendra une relique qui se retournera symboliquement contre ses vainqueurs. En offrant à lire cette vie exceptionnelle, Djamel Benmerad, avec de nombreux détails, parfois peu connus ou négligés, s'efforce de dépasser l'imagerie romantique qui s'est attachée à son sujet.
* « Che ! » de Djamel Benmerad. Editions Aleas, Lyon, Mai 2008.


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