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Le tigre de la Soummam
Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2008

A l'âge de neuf ans, il rejoint son frère Amar(1) à Annaba. Il fait le va-et-vient entre cette ville et le douar des Aït Mellikèche pendant quelques années.
Après son service national passé à El Asnam, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il se rend pour la première fois en France à cette époque. Il s'installe d'abord à Nancy comme ouvrier métallurgiste, puis dans la région parisienne au début des années 50, précisément à Pantin et à Aubervilliers.
Les évènements du 8 mai 1945 le surprirent en Algérie. Il en sera profondément affecté et bouleversé. Combiné au constat du décalage social et économique entre la colonie et la métropole, cette tragédie décidera Abderrahmane Mira à adhérer au PPA (Parti du peuple algérien). Le futur commandant en chef de la Wilaya III fait partie de cette nouvelle génération du PPA, qui en viendra à faire de la lutte armée un principe absolu. Il se situe au centre de cette mutation qui amènera à maturation l'insurrection du 1er novembre 1954.
En septembre 1954, alors qu'il se trouvait à Tazmalt, il participe à une manifestation locale pour exiger la libération de deux militants du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques : nouvelle appellation du PPA), en l'occurrence Lakhdar Hadouche et Ali Benyahia, arbitrairement arrêtés. Il est alors victime d'un abus de pouvoir caractérisé de la part du caïd, Benhadad Mehdi, qui lui fait retirer sa carte d'identité. Il entre en clandestinité et établit rapidement le contact, dès novembre 1954, avec Krim Belkacem, à Alger, grâce à l'entremise d'un militant originaire de Tazmalt. Il sera épaulé à cette époque par Hamou Ghezali.
Le premier chef de la wilaya III le charge, dès lors, d'organiser pour le compte de l'ALN/FLN les maquis dans les vallées du Sahel et de la Soummam. Il lui demande d'entrer en contact avec le commandant Chikhi Amar (adjoint de Krim, tué au combat juste avant la tenue du congrès de la Soummam), le colonel Ali Mellah, dit Si Cherif (mort au combat début 1957, à la tête de la Wilaya VI), qui tentaient de faire franchir à la nouvelle organisation le versant sud du Djurdjura. En avril 1955, cette région reçoit en renfort une recrue de choix : Aït Hammouda Amirouche, un ancien de l'OS (Organisation spéciale). Abderrahmane Mira et Amirouche, qui se sont connus en France comme militants du PPA/MTLD, se retrouveront, à la mi-avril, au village d'Ivedjiouène, aux Aït Mellikèche, dans la maison de Meziane Mouhend Ouslimane, ancien responsable de l'OS à Tazmalt. Le soir même de leur rencontre, ils feront appel à un vieux militant des Bibans, précisément d'Aït Rzine, Akloul Ali.
De cette rencontre naîtra une symbiose qui fera définitivement basculer les deux vallées en faveur de l'ALN/FLN. Abderrahmane Mira est chargé du commandement de la future Zone II de la Wilaya III, qui va de Sidi Aïch à Bouira. Et, à ce titre, il aura la lourde tâche, sous les ordres du colonel Sadek (de son vrai nom Dehilès Slimane), d'affronter, à Haïzer, les troupes messalistes qu'il déloge de cet endroit. Il les poursuivra jusqu'à la wilaya VI. Dans son livre témoignage Au PC de la wilaya III, Salah Mekacher en fera référence en lui rendant hommage.
Cette confrontation fut d'autant plus difficile que l'aura de Messali Hadj restait intacte et que la rupture n'était pas connue du grand public de façon explicite.
De novembre 1954 jusqu'au Congrès de la Soummam, les faits d'armes plaident en faveur de Abderrahmane Mira. Sa combativité est reconnue.
Le 16 mars 1956, à la tête d'un détachement de 350 djounoud, il est l'artisan, près de Bou Saâda, de la première liaison entre les troupes des Zones III, IV et V, dénommées wilaya après le congrès d'août 1956. Il est décoré de «la médaille de la résistance», la première attribuée sur le champ de bataille, pour cette action qui vient couronner une suite de succès militaro-politique en faveur de l'ALN/FLN. Gradé capitaine, il assure la sécurité du Congrès de la Soummam qui se déroule, à Ifri (Ouzlaguène), dans sa zone de commandement.
Lors de ses premières assises, qui ont doté la nouvelle organisation d'une structure politico-administrative, l'hégémonie de la wilaya III est incontestable sur le cours de la révolution. Il a été décidé, entre autres, de déléguer Amirouche, alors commandant, en compagnie de Zirout Youcef (chef de la wilaya II), de rétablir l'ordre dans la wilaya I (Aurès). Et, dans la foulée, de dépêcher Abderrahmane Mira dans la wilaya VI (Sahara) afin de remplacer Mellah Ali et son adjoint Djouadi Abderrahmane, tous les deux assassinés dans des circonstances tragiques par les adversaires de l'ALN/FLN. C'est là qu'il est élevé au grade de commandant, début 1957, et fait son entrée au CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) comme représentant de la wilaya saharienne. Dans la wilaya VI, il endure les pires difficultés puisqu'il a affaire à deux adversaires : l'armée française et les colonnes de l'armée du MNA (Mouvement national algérien), commandé par le général Belounis (ancien et chevronné militant du PPA) qui, en certaines circonstances, collaborent directement. Sur les 116 hommes qu'il a emmenés avec lui de la wilaya III, très peu y survivront.
Lorsque l'affaire Melouza se déroula en mai 1957, il est déjà de retour en Kabylie, rappelé par le colonel Mohammedi Saïd, dit Si Nacer (deuxième chef de la wilaya III). Gravement blessé en juillet 1957, à Ighil Oumssed, où il perd ses deux secrétaires (Mouloud Ouyahia et Salah Hamimi), il est appelé par Krim Belkacem à le rejoindre en Tunisie où le CCE (Comité de coordination et d'exécution) s'est déjà installé. Si Nacer l'a déjà précédé. Dans la wilaya III, l'intérim est assuré pendant trois mois par Saïd Yazourène Saïd, dit Vrirouche, avant qu'Amirouche, élevé au grade de colonel au début de 1958, ne prenne les commandes.
En Tunisie, où il assiste à la proclamation du GPRA, il est nommé contrôleur aux frontières dès son arrivée en octobre 1958.
Les conditions de cet exil forcé ne lui conviennent pas. Il demande à rentrer dans la wilaya III, où Amirouche n'a plus de commandants pour le seconder.
A cette époque, seul le futur colonel Mouhend Oulhadj assurait la fonction d'adjoint au grade de commandant (début 1959).
Les retours conjoints et programmés des commandants Mira et Yazourène, à partir de Tunisie, permettraient à la wilaya III de compléter son commandement. Les statuts du congrès de la Soummam stipulent qu'un chef de wilaya est secondé de trois commandants.
Tombé malade en cours de route, Saïd Yazourène rebrousse chemin. Abderrahmane Mira arrive au PC de la wilaya III vers la mi-mars, alors qu'Amirouche était déjà en partance pour la Tunisie.
Pour arriver en Kabylie, Mira et sa compagnie — la dernière à rentrer dans Wilaya III — contourne la ligne Morice par Negrine, sud de la Tunisie, franchit la wilaya I (Aurès), où Hadj Lakhdar lui offre un poste émetteur, et rentre par le Hodna. Tous les combattants ayant effectué ce périple — si rare dans le sens Tunisie /Algérie — ont été décorés d'une médaille. Elle est spécialement dédiée au franchissement des frontières pour rentrer en Algérie. Dès son arrivée, alors que Mouhend Oulhadj assurait l'intérim, Amirouche apprend la nouvelle. Il était sans doute à la lisière sud de la Kabylie, à H'mam Fraksa, où il avait tenu une réunion avec le commandement local. Il envoie deux lettres : l'une destinée au conseil de la wilaya III ; l'autre, à Abderrahmane Mira. Datée du 21 mars 1959(2), cette missive stipule, entre autres, la désignation de Mira comme intérimaire. Constatant que la wilaya est renforcée par deux commandants ne sachant pas que Si Saïd n'est pas arrivé à bon port, Amirouche écrit brièvement ceci : «C'est le commandant Si Abderrahmane qui prendra le commandement.»
A cette époque, la situation des wilayas de l'intérieur s'est considérablement détériorée. C'est d'ailleurs le motif essentiel du départ d'Amirouche en Tunisie, afin de demander des explications sur l'asphyxie dont l'intérieur est victime. Le constat est même explicitement établi par la réunion du GPRA au mois de juillet 1959. Il est reconnu un affaiblissement général des wilayas de l'intérieur à partir de mai 1958.
En la wilaya III, la situation s'est compliquée avec l'affaire de «La Bleuïte». Une opération d'intoxication montée par le capitaine Léger fait croire que l'intelligentsia de la révolution collabore avec la France. Des purges sont déclenchées, emportant quelque 420 cadres. Dès le mois d'avril, le commandant Mira stoppe net cette machine infernale et rend responsable le capitaine Mahyouz Ahcène de cette funeste action. Dans son livre L'Imposture au pouvoir (aux éditions Arcantère), le lieutenant Mohamed Benyahia décrit avec émotion sa libération par Abderrahmane Mira. La radio de la wilaya III, Nouredine Belkhodja évoque, dans son journal de marche, la désapprobation des tortures par Abderrahmane Mira, dès le 31 mars 1959. L'on considère que 64 personnes ont été élargies et ont repris le combat. Selon les témoignages de plusieurs personnes, Abderrahmane Mira regrette de n'avoir pas pu arriver à temps pour sauver le capitaine Mustapha Nouri, trop atteint pour survivre aux tortures qu'il a endurées.
Au même moment, il libère les prisonniers français détenus dans l'Akfadou. Cet épisode est rapporté avec fidélité par René Rouby dans son livre Otage d'Amirouche(3). Voilà le témoignage de cet instituteur des Aït Yani enlevé par l'ALN, en mesure de représailles :
11 mai 1959 : nous venons de boire notre café du matin. Dehors un cri. Le garde se lève d'un bond, une silhouette s'encadre dans l'embrasure de la porte. C'est Abderrahmane Mira en grande tenue qui rentre : «ça y est les gars, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Dans huit jours, vous serez libérés !…
Je sais que vous n'avez rien fait de mal. Vous les soldats, vous obéissiez, vous les civils, vous aviez votre place… Mais vous êtes Français, vous représentez la France qui est notre ennemie… En fait ce n'est pas aux Français qu'on en veut, mais au colonialisme que nous voulons chassez de chez nous ! Quand l'Algérie sera indépendante, nous garderons les Français qui voudront rester sous la nationalité algérienne ou avec le statut d'étrangers !!! Quand vous serez rentrés chez vous, je veux que vous disiez la vérité ! Vous avez vu l'ALN, elle est très puissante. Notre cause est la bonne, la seule, la vraie… Nous gagnerons la guerre parce que, nous autres, nous avons un idéal. Le colonel Amirouche est mort, je suis là pour le remplacer… Quand je mourrai, un autre prendra ma place, nous combattons pour notre pays…Ce n'est pas comme vos soldats qui crient : Vive la quille. Vous penserez à nous et vous nous aiderez.» Dans cette brève allocution, Abderrahmane Mira fait preuve d'un grand doigté politique, acquis sans doute dans son parcours militant de la cause nationale. Il ne confond pas à dessein la force, si nécessaire, et la violence.
Dès la fin de cette douloureuse affaire, la wilaya III aura à affronter, à partir du 22 juillet 1959, la plus grande opération militaire jamais déclenchée en Algérie : l'opération «Jumelles».
Le général Challe, qui la dirige, installe 70 000 de ses hommes en Kabylie pour réduire ce bastion inexpugnable, considéré encore à cette époque comme le cœur de la lutte armée.
Lui-même place son PC, dénommé Artois, au col de Chelata, à 17 km au nord d'Akbou.
C'est au cours de cette opération de grande envergure que survient la mort de Abderrahmane Mira, le 6 novembre 1959, au confluent de la rivière séparant les villages d'Aït Hyani et d'Aït Mquedem, à un kilomètre à vol d'oiseau du fameux Pc Artois du général Challe.
L'opération est dirigée par le capitaine Tréguère, commandant de la première compagnie du 2e RIMA (Régiment d'infanterie marine aéroportée — Les Marsouins)
Contacté par l'entremise de René Rouby, Tréguère, devenu colonel et maintenant à la retraite en Bretagne, ne veut plus s'étaler sur ce fait d'armes qui l'a rendu célèbre malgré lui, dit-il. Cependant, j'ai pu récupérer la photocopie des papiers contenus dans la sacoche de mon père que le 2e bureau de l'armée lui a restitués après examen. Lors de la mort de Abderrahmane Mira, toute la presse quotidienne de l'époque (Le Figaro, L'Aurore, Le Monde, France Soir) a commenté ce triste événement à la une de ses journaux. Il en est de même de la presse coloniale. Au lendemain de sa mort, L'Echo d'Alger publie en titraille de sa une ceci : «Hier après-midi, dans la vallée de la Soummam, à 5 kilomètres au nord d'Akbou, Abderrahmane Mira, successeur d'Amirouche à la tête de la wilaya III, a été abattu au cours d'une embuscade dressée par le 2e RIMA. Il a été formellement identifié dans la soirée par un des membres de sa famille. Un des secrétaires de Mira a été tué au cours du même engagement.» En page 16, toujours en gros caractères, il est écrit : «L'insaisissable Abderrahmane Mira, successeur d'Amirouche, à la tête de la wilaya III, abattu avec l'un de ses lieutenants.*Placés en embuscade, les Marsouins ouvrent le feu sur un groupe de 5 rebelles. Parmi les cadavres, celui de l'homme au chien.» Le soir même, sa dépouille mortelle est transportée à la caserne de Tizi n'Slib, puis à Akbou, avant d'être exposée publiquement dans son village, Taghalat. Cette opération est destinée à la fois pour reconnaître le corps et démoraliser la population. Une fois celle-ci terminée, le corps d'Abderrahmane Mira est héliporté, partant pour une destination inconnue comme le furent les dépouilles mortelles des colonels Amirouche (Wilaya III), Haouès (Wilaya VI) et M'hammed (Wilaya IV).
Son corps a-t-il disparu à jamais ? Toujours est-il que l'Etat national souverain n'a pas engagé des recherches.
Les recherches familiales ont été infructueuses, quand bien même quelques informations peuvent nous indiquer l'endroit de l'enterrement. Les autorités françaises ont été officieusement saisies à ce sujet. En vain pour l'instant. L'Etat algérien le décorera de la médaille du martyr, le 1er novembre 1984 et de la distinction d'El Athir, le 1er novembre 1999. Et le 16 septembre 1987, la décision n°289 du ministère des Moudjahidine, assurant la continuité de l'Etat à la suite du Gpra, répare une injustice en l'élevant au grade de colonel, grade qui sanctionne les chefs de wilaya. A l'instar de centaines de milliers d'Algériens, Abderrahmane Mira fut victime de la bêtise et de l'injustice — le colonialisme — arc-bouté sur ses privilèges, ses discriminations, aveugle à l'évolution et à la marche de l'histoire. La violence générée par ce conflit est issue de l'un des plus formidables chocs culturels de ce siècle. Elle n'en finit pas de produire ses effets jusqu'à aujourd'hui. Abderrahmane Mira est entré dans l'histoire comme le symbole et le représentant de ce patriotisme rural dont l'Algérie combattante a tiré sa quintessence. Il lègue à ses compagnons l'image d'un téméraire et d'un altruiste que les aèdes de l'époque ont rimé en poésie.
(1) Amar, frère aîné d'Abderrahmane, est décédé en 1957. Il faisait partie de l'expédition de la Wilaya VI. Il était adjudant.
(2) SHAT (Service historique de l'armée de terre) : informations écrites par Amirouche lui-même dans son agenda personnel récupéré après sa mort, le 18 mars à 1h34????, évoqué également dans le dossier Mira Abderrahmane.
(3) René Rouby vient de rééditer pour la troisième fois, au mois de mai 2008, son livre, aux éditions Vauzelles.
(4) *Il s'agit de Yatha Mouloud, fils de Rabah, chef nidham du village d'Aït Hyani.


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