La «reddition» de cheb Mami intervient à la veille de son procès s'ouvrant demain au tribunal correctionnel de Bobigny, dans la région de Seine-Saint-Denis, pour répondre de l'acte délictuel de tentative d'avortement forcé commis sur son ex-compagne, photographe de presse de 43 ans, avec qui il entretenait une liaison. Tard dans la nuit, Mami a été présenté à un magistrat puis placé en détention à la prison de la Santé, près de Paris. Cheb Mami doit comparaître pour «complicité de violences» avec circonstances aggravantes après une tentative d'avortement forcé subi en 2005 à Alger par son ex-compagne, qui a cependant donné naissance à une fillette aujourd'hui âgée de 3 ans. Le chanteur encourt une peine de 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende. Son ex-manager, Michel Lévy, sous contrôle judiciaire, doit aussi comparaître pour les mêmes motifs, ainsi que son homme de confiance Hicham Lazaâr et Abdelkader Lallali, soupçonné d'être son homme de main. Maître Khaled Lasbeur, avocat de cheb Mami, contacté hier par téléphone, nous a indiqué : «J'ai déclaré qu'il allait venir et il est venu. Il s'est livré. Je préfère que nous ne fassions pas de déclaration. Demain (2 juillet), cheb Mami se présentera devant le juge. On va expliquer tout ça…» Dans une interview datant de juillet 2007, cheb Mami, alors en fuite à Oran, nous avait déclaré : «Je fais confiance à la justice française, elle a fait son travail (…). J'ai été incarcéré. Il est vrai que je ne m'y attendais pas, mais j'étais confiant. L'enquête a été très longue dans ma situation. Je n'ai jamais eu affaire à la justice ni française ni d'aucun autre pays d'ailleurs. Bien sûr ! Quand j'ai vu la réaction des médias… On sent la volonté de vous détruire et vous nuire. Et de surcroît, l'on a voulu transformer cette histoire en affaire d'Etat.»
