La Direction de l'action sociale (DAS) de Béjaïa mène activement, depuis quelques jours, une vaste opération de prise en charge des sans-domicile fixe (SDF) de la région. L'action lancée le 12 janvier dernier est sensiblement engagée dans le chef-lieu de wilaya et sur le littoral est, secteurs où sont plus présentes les équipes mises sur pied pour « ramasser » les malheureux indigents. Dans le reste de la wilaya, l'intervention se fait sur appel des citoyens et des présidents d'APC. Jusque-là, on dénombre 20 personnes soustraites à la rue et placées dans le foyer des personnes âgées. Repas et vêtements chauds, un lit et une visite médicale sont fournis à ces personnes. Les SDF n'en demandent pas plus en ces rudes journées d'hiver. Lorsque le médecin de la DAS diagnostique une pathologie mentale chez une personne recueillie, celle-ci est alors prise en charge par le secteur sanitaire. Jusqu'au début de la semaine dernière, le foyer a enregistré 105 nuitées au total ; le recours à la force étant exclu pour retenir les personnes secourues définitivement au niveau de l'établissement d'accueil, espérant plutôt susciter chez elles « un réflexe pour chercher à tout moment refuge au foyer ». Certains SDF finissent par retourner à la rue. A noter que l'opération de la DAS n'est pas menée en solo, elle compte pour autres acteurs la Protection civile, la sûreté de wilaya, le Croissant-Rouge, la Direction de la santé publique (DSP) et l'association Rahma. Une cellule de crise, coordonnée par le wali et dont l'objectif assigné est de parer à la situation née des dernières intempéries, a intégré dans son action le suivi de l'opération d'hébergement des SDF. L'action en faveur de cette frange de la société, bien que son entame coïncide avec une période dont les données météorologiques sont des moins clémentes, ne se veut pas conjoncturelle, à en croire le premier responsable de la DAS. Pour M. Rahmou, « aucun bilan ne pourra être tiré tant qu'il y aura un seul Algérien dehors ». Aussi, pour que l'action s'inscrive à la fois dans la durée et prenne davantage d'envergure, il est attendu « la participation de la société civile et de bienfaiteurs ». En ce sens, la direction de l'action sociale projette de se doter de nouvelles infrastructures d'accueil : trois établissements à Akbou, à Tichy et à Béjaïa. Assister les mères en détresse... L'accueil des SDF n'est pas le seul volet de l'action sociale mise en œuvre par cette institution de l'Etat. Le cas des mères en détresse se voit réserver un autre traitement, en collaboration avec les associations activant sur ce terrain. Elles sont soit hébergées à l'hospice, à Diar Errahma ou dirigées sur le centre des jeunes travailleuses de Tizi Ouzou. Un centre d'accueil, nous apprend-on à cet effet, est en projection pour la ville de Béjaïa. Une autre opération est vraisemblablement sur le point d'être lancée. Il s'agit cette fois, de recenser, d'identifier et d'accueillir les enfants livrés à la rue. Les soustraire à la délinquance est tributaire de leur réinsertion sociale et professionnelle. Quels sont les voies et moyens dont disposerait la DAS pour la mise en branle d'une telle ambition ? Le dialogue avec les parents est mis en exergue. Les commerçants de leurs côtés seront sensibilisés au danger que représente la vente des produits hallucinogènes et d'alcools aux mineurs. Si la voie du dialogue est privilégiée par le partenaire social, il n'est pas écarté, selon M. Rahmou, l'ultime recours à la justice avec les récalcitrants. Ces enfants seront placés dans des centres de formation professionnelle, le principe de leur admission sans condition d'âge et d'instruction étant acquis. Si tout ce programme vient à être appliqué c'est toute une face de la misère sociale qui viendrait à disparaître de nos rues.
