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Timimoun : L'incroyable épopée des Meharistes déserteurs
Publié dans El Watan le 19 - 02 - 2010

«Pour la première fois, le 17 octobre, s'est produit un incident grave au Sahara, au sud de l'Erg occidental. Les montures de réserve de la Compagnie méhariste du Touat étaient au pâturage dans la région de Hassi Sakka, à 80 km au nord-est de Timimoun. Le groupe chargé de garder les montures était composé d'une cinquantaine de musulmans encadrés par huit Européens qui ont été retrouvés assassinés. Tous les méharistes indigènes ont disparu.» C'était là le titre de la manchette du Figaro du 21 octobre 1957. Cette mutinerie de Hassi Sakka du 15 octobre 1957, où ont été impliqués 63 méharistes, a marqué le début d'une épopée de combats de résistance, dans la région de Timimoun, baptisée la «Bataille de l'Erg», de 1957 à 1962, durant la guerre de Libération nationale. Toutes les étapes qui expriment cette grande bataille sont scrupuleusement reproduites au musée du Moudjahid d'Adrar avec dates, photos, images… et la liste des moudjahidine et des chaouhada qui ont pris part à ces opérations militaires.
En effet, cette magnifique exposition historique retrace l'une des grandes offensives de l'armée française lancée dans le grand Erg occidental, le 13 novembre 1957, sous le commandement du général Bigeard avec la mobilisation de toute une division composée de 1570 soldats, dont 1000 parachutistes, 200 légionnaires, 100 commandos, 100 méharistes avec des Land-Rover, 11 avions de chasse et bombardiers et 6 hélicoptères. Cette importante offensive fait suite à l'action héroïque perpétrée, le 15 octobre 1957, par 63 méharistes musulmans (Algériens enrôlés dans l'armée française), stationnés dans la caserne de Hassi Saka, à 84 km au nord-est de Timimoun. «Le 17 Octobre 1957, ce groupe de méharistes «travaillé» depuis plusieurs mois par des militants FLN-ALN de la région sud et stationné entre Timimoun et El Goléa, au lieudit Hassi Sakka désertent des rangs de l'armée française après avoir éliminé les huit officiers et sous-officiers français qui les commandaient. Ils se dirigèrent par la suite vers El Goléa suivant la ligne des points d'eaux, explique Abdelkader Hani, historien à l'université de Sidi Bel Abbès.
Les autorités françaises mettront deux jours pour s'apercevoir de la disparition de leur unité de méharistes. Ce qui donnera le temps aux soixante méharistes de disparaître dans les profondeurs de l'Erg occidental avec leur butin de guerre… En fait le groupe se retire au lieudit Hassi Djedid où ils se joignirent à un autre groupe de l'ALN chargé de les recevoir.»A Adrar, nous avons rencontré l'ancien moudjahid Miloud Belaâgoun, soldat de la Compagnie méhariste du Touat, secrétaire général de l'Union de wilaya des anciens moudjahidine, en position à cette époque à la caserne de Hassi Sakka, et qui a aussi pris part à cette rébellion. Selon lui, cette opération n'était pas fortuite ni improvisée mais le résultat de plusieurs mois de préparation par le commandement du FLN, de la Wilaya V – zone 8- région 2 de Béchar. «Nous faisions partie de la Compagnie du MT, commandée par le capitane Soyer, composée de 210 soldats entre Européens et musulmans répartis en cinq pelotons dont une motorisée et une monture… Nous étions 70 méharistes.
Dès le mois de février, nous avions entamé les préparatifs pour déserter et rejoindre tous ensemble les rangs de l'ALN… Puis au mois de mai, nous avons reçu la visite de notre contact avec le Front en la personne de Ferhat Bélaïd dénommé ‘‘Si Omar''. Il nous annonça que l'opération était programmée pour octobre sans toutefois nous préciser la date exacte…, raconte le moudjahid qui avait 24 ans à l'époque. Le mot d'ordre était passé entre nous. Les méharistes les plus vieux, qui ne pouvaient physiquement pas prendre le maquis, ont demandé à être affectés au PC de la compagnie à Adrar.» Quelques jours avant l'opération, ces six méharistes ont rejoint Adrar par convoi en compagnie de deux lieutenants — chanceux — de notre unité partis en permission.
«Le 15 octobre, juste quelques minutes après la descente des couleurs avec le coucher du soleil, l'opération commença, poursuit-il.
Chacun de nous se chargea d'exécuter chacun des soldats français. Trois soldats ont été abattus par balle alors qu'ils dressaient un barrage sur la route qui relie Timimoun à El Goléa. Et les cinq autres de la même manière, mais au niveau du campement. Puis nous avons pris la direction de l'est vers Hassi Chergui sur 90 km, pendant deux nuits et trois jours de marche, en emportant avec nous 250 chameaux, 120 fusils , 3 pièces de mitrailleuses et une importante quantité de munitions, des vivres et de l'eau. Le troisième jour, vers 10h du matin, le troupeau de chameaux a été repéré et pris pour cible, par deux avions de chasse à Hassi Djeddid que nous avons abattu. Le quatrième jour, c'était autour d'un autre avion d'achever le reste des montures. Nous l'avons aussi abattu en vol. A la fin de cette boucherie, il ne nous resta que 18 chameaux avec lesquels nous avons rejoint le reste des éléments de l'ALN à Hassi Tasselgha, situé à 60 km au nord de Timimoun.»
Les autorités françaises ont érigé une stèle au point de Hassi Sakka sur laquelle étaient inscrits les noms et grades suivants : sergents chefs Michel Lesars et Albert Pruvost, sergent Yves Jean, caporal chef René Boyer, caporal Marcel Crevon, soldats 2e classe Jean-Pierre JeanJean, Bernard Gicquaud, Bernard Toubin. Cette stèle a été remplacée après l'Indépendance par une autre où sont gravés les noms de 79 chaouhada, âgés entre 16 et 45 ans, tombés au champ d'honneur dans cette même zone.
Le contexte :
1956. La guerre d'Algérie fait rage. En janvier de la mémé année, le pétrole est découvert pour la première fois au Sahara, à Edjeleh, dans la région d'In Amenas, Fort Polignac à l'époque. En juin, on enregistra la découverte du plus grand champ pétrolier algérien, Hassi Messaoud. Tout de suite après, on se mit à réfléchir au niveau des plus hautes instances de l'Etat français sur la manière de séparer le Sahara du reste du territoire algérien et d'en faire une entité à part. C'est Houphouët Boigny, futur président de la République de Côte d'Ivoire, alors ministre d'Etat du gouvernement Guy Mollet, qui élabora un projet, approuvé par l'Assemblée et qui fait l'objet d'une loi, promulguée le 10 janvier 1957, portant création de l'Organisation commune des régions sahariennes. Le 10 mars, le général de Gaulle arrive à Colomb Béchar pour une tournée privée au Sahara. A Hassi Messaoud de Gaulle déclare : «Ces richesses pétrolières vont changer les conditions matérielles et morale de la France.» Le 7 août 1957 allait intervenir, au plan juridique et administratif, la séparation définitive du Sahara du reste de l'Algérie et l'érection des deux départements de la Saoura et des Oasis, départements sahariens de la République française.
Réaction à Paris :
Cette attaque fait l'effet d'une bombe à Paris et à Alger. Gros titres dans la presse parisienne : «Le pétrole saharien menacé !». Paris-Match à l'affût du sensationnel, rapporte : «Sahara : l'attaque de la colonne pétrole.» Le Monde tente de rassurer : «Les rebelles et les méharistes musulmans ont été rejoints et mitraillés par l'aviation.» Mais tout cela n'est pas très rassurant, les milieux pétroliers sont inquiets et la presse algéroise se fait leur porte-parole : l'Echo d'Alger avertit : «Les compagnies de recherches pétrolières demandent la protection de l'armée.» A Paris en effet, dans les milieux pétroliers c'est la panique : «Le pétrole saharien est en danger !» Les milieux pétroliers sont affolés. Ces compagnies qui jusqu'alors avaient évité d'établir des contacts avec les autorités militaires pour garder «un certain secret autour de leurs recherches réclament la protection de l'Etat. Le pouvoir français est sommé de protéger les installations et chantiers de recherche des sociétés pétrolières. Le gouvernement doit réagir, réagir vite et avec force ! Aussi pour éradiquer au plus vite ce maquis saharien, il fut décidé de porter un grand coup. On fit alors appel à l'un des plus prestigieux officiers français, le lieutenant-colonel Bigeard et ses paras du 3e RPC…»
Abdelkader Hani, historien, université de Sidi Bel Abbès.


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