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Ecole : «Je suis un citoyen indigné»
Publié dans El Watan le 28 - 03 - 2010

L'intimidation, le mépris et la menace, quelle que soit leur origine, ne règlent pas les problèmes socioprofessionnels légitimes, ils reportent les revendications à plus tard. Réfléchissons à la mythique, farfelue et fabuleuse décision de rayer de la Fonction publique tous les enseignants de l'éducation qui ne regagneraient pas leurs classes, le dimanche 7 mars 2010 ! Le droit de grève est garanti par la Constitution ? L'Algérie a ratifié toutes les conventions internationales garantissant le droit de grève. L'éducation a pris une décision sage, disent ceux ne sachant que faire de leur progéniture cloîtrée à la maison ; c'est une menace, une intimidation, une humiliation contre une corporation dont le seul tort est d'avoir demandé des moyens pour promouvoir ce secteur stratégique, disent d'autres.
C'est une décision soutenue par l'équipe au gouvernement. La justice saisie par l'éducation a tranché : la grève est déclarée illégale. Je ne me rappelle pas de grèves déclarées légales par la justice en Algérie, c'est une décision nécessaire pour mettre au pas les enseignants sortis des rangs. L'agitation et la récréation sont terminées maintenant, semble tonner cette décision. Allez, soyez sérieux, rejoignez vos classes ! Les enseignants dans tout ça ne demandent pas la lune, mais quémandent, pour la énième fois, un minimum de dignité. La dignité limitée au pain et au lait ne tient plus, il faut plus. Cette décision, si l'on réfléchit bien, équivaut à «marche ou crève», ou encore «mange ton pain au lait et tais-toi et, surtout, ne perturbez pas les élèves, nos enfants».
Encore un investissement dans le paternalisme. Que deviendrait ce secteur stratégique sans ses principaux animateurs, les enseignants source de son énergie vitale ? Rien, moins que rien ! C'est une menace à la limite de l'absurde. Et si tous les enseignants avaient décidé à l'unisson, ignorant tout, dans un dernier sursaut d'orgueil ou de dignité, de remettre leurs blouses ? Le secteur stratégique baignerait dans une véritable ratatouille piquante ? Une ratatouille piquante, ça se mange chaude pour livrer tous ses arômes ! Il arrive qu'on prenne des décisions lourdes de conséquences à la légère dans certains pays, on peut même recruter 50 000 enseignants. Le temps d'étude des dossiers et des procès-verbaux d'installation consommera l'année scolaire, et bienvenue l'année blanche !
Ce n'était qu'une énième pirouette de la haute sphère républicaine. Mais il y a possibilité de renforcer les effectifs d'enseignants et alléger le sureffectif en élèves par classe, puisque l'éducation peut recruter 50 000 enseignants. A vos demandes, directeurs d'établissement ! A vos revendications, parents d'élèves ! Les conséquences, on les connaît déjà, l'année est à moitié blanche. Rien ne va plus dans ce secteur, disons-nous. Mais est-il le seul secteur où rien ne va plus, dites-vous. Les enseignants doivent regagner les classes comme s'ils étaient des moutons qui doivent regagner immédiatement la bergerie, car le loup s'est décidé à sévir.
Le dialogue serein dans la confiance mutuelle a quitté les lieux. Il y a impasse totale, mais y avait-il eu dialogue ? Le gouverné ne fait plus confiance au gouvernant, et ce dernier ne reconnaît pas le gouverné, le méprise même. Le blocage était prévisible. Qui l'a cherché ou voulu ? Le pourrissement qui s'ensuit a toujours été en défaveur des revendicateurs en grève. Le pourrissement dans l'éducation pénalise les élèves et l'avenir du pays. On oppose alors enseignants et parents d'élèves face à face, en position de combat stérile heureusement, malheureusement. Le gouvernement laisse faire. La tournure actuelle est en faveur de quelle partie ? Du gouverné ? Pas si sûr ! Du gouvernant ? Pas si sûr ! C'est du perdant-perdant ! C'est une partie à rejouer ? Pas si sûr ! Le bras de fer s'est joué sans arbitre indépendant.
Je suis un citoyen indigné et préoccupé et un enseignant rageur face à ce genre de décision qui ne sert point l'éducation ! Ça me rappelle le colonisé, sérieux travailleur devant le colon, gros propriétaire terrien. Je croyais que ces temps-là avaient été définitivement balayés à la fin du siècle dernier. Ne me dites pas que les lois coloniales ont été retirées des archives et sont appliquées à l'insu du citoyen ? Je suis un citoyen inquiet ! Le métier d'enseignant est noble ! Il n'accepte de sa part ou d'autre part ni retard, ni absence, ni laisser pourrir, ni laissés-pour-compte. Il ne peut être accompli pleinement que par un probe dans sa morale, dans son instruction, dans son éducation, dans son enseignement, dans son comportement, dans ses intentions ! Les menaces agitées sont d'une autre époque. Quelles sont les causes du conflit ? La date de prise d'effet d'un rétroactif et le retard inexpliqué dans le versement d'indemnités octroyées à l'enseignant par son Etat, mais aussi la retraite et la médecine du travail. Les commis de l'Etat ont mis beaucoup de retard à ficeler le dossier sur les indemnités, n'est-ce pas ? Où est la responsabilité des enseignants dans ce retard ? Ils sont victimes et on veut les punir ! Punir des victimes est vraiment innovant ! Nombreux sont les secteurs de la Fonction publique qui attendent encore leur régime indemnitaire. Mais ce n'est pas une raison pour punir les enseignants.
La médecine du travail est ce qu'il y a de plus normal dans un secteur stratégique. Le contrôle régulier de la santé des enseignants détectera certainement les cas prédisposés à la démence. Les services comptables devraient tenir compte de la dévaluation du dinar dans le versement des arriérés ! Apparemment, l'indemnité sera versée lorsqu'elle coûtera le moins possible au Trésor public ! Le trésor attendra vaille que vaille, mais je suis inquiet et écœuré. Je revendique un pays fort et digne, parce les martyrs, tous les martyrs de tous les devoirs, l'ont voulu ainsi, fort et digne. Tous les enseignants de tous les paliers sont interpellés, ce n'est pas fini. Le métier respecté d'enseignant, comme d'ailleurs celui de médecin spécialiste, est en chute libre dans le public, en danger réel. Qui veut être enseignant le devient facilement aujourd'hui ! Il y a d'ailleurs beaucoup de demandes chez les directeurs d'académie ! Ces demandes sont là, précieusement gardées parce qu'elles rendent service, et le demandeur d'emploi dans tout ça ? Qu'il attende !
L'enseignant et le médecin et pas mal de franges de notre société ont mis de côté beaucoup de belles choses d'ici-bas pour que notre pays participe ou, mieux encore, contribue au progrès humain. C'est vrai. Les meilleurs «étalons» des nombreuses promotions d'ingénieurs, de docteurs en sciences et de médecins spécialistes de l'école algérienne font le bonheur des meilleures écoles et des meilleurs laboratoires étrangers. Ils sont partout dans le monde, au Moyen-Orient, aux Amériques, en Europe et en Asie, comme rapporté dans de nombreuses contributions aux quotidiens nationaux. Ces diplômés de l'école algérienne n'ont pas voulu se sacrifier ici pour rien, alors ils ont décidé de servir ailleurs, et ils servent bien ; mais aussi, ils sont bien servis. Quant à ceux qui sont restés servir leur pays, en patriotes, ils attendent toujours la concrétisation des promesses qui leurs ont été faites par les dirigeants à tous les niveaux de responsabilité de l'Etat. Finalement et concrètement, les dirigeants leur ont promis, nous ont promis, l'usure du temps qui passe. Ils nous ont dénigrés. Ils nous ont dit que ce n'était pas le moment, que les caisses de l'Etat étaient vides. Nous les avons crus. Nous avons fait confiance. Nous avons ouvert toutes les écoles, toutes les universités que la «tragédie nationale» a fermées et empêché qu'elle en ferme d'autres. Une telle attitude forcerait le respect dans d'autres pays !
Pendant ce temps, les dirigeants roulaient en voitures blindées et habitaient une oasis en bord de mer, un havre de paix. Très nombreux sont les collègues (enseignants et médecins) tombés sous des balles «consœurs» de la tragédie nationale dans l'exercice de leur fonction. Je déteste l'oubli. Oubli, tu les tues pour la énième fois, et cette décision en fait autant ! Je suis interpellé et j'interpelle tous ceux dont le cœur est encore vivant, dont le cœur bat encore, pour que la solidarité ne soit pas un vain mot. Solidaires pour une éducation debout dans une Algérie de justice, une Algérie tranquille, une Algérie en marche où il fait bon vivre. Nous devons, pour ne pas faillir à notre devoir envers les générations futures, être solidaires de tout enseignant, de tout médecin et de tout citoyen à la conquête de la dignité spoliée.
Protégeons les institutions de l'Etat algérien d'une médiocrité durable, afin que nos petits-enfants trouvent en elles de la protection, de la sécurité, de la justice, de l'équité. Il y en a assez de la confiscation des institutions par des personnes qui ne cherchent qu'à se servir et servir leurs courtisans et leurs courtiers ou encore leurs frotte-manches. Il y en a assez de la médiocrité, de l'incompétence, des passe-droits ! Il y en a assez des commis dictateurs cloués, vissés, soudés à l'arc ou nommés à vie. L'Algérie est la patrie de celui qui la salue par l'effort, par le labeur, par le travail bien fait, bien accompli et reçoit la contrepartie en droits mérités et reconnus par une société active et vigilante ! Les misérables enseignants de l'éducation misérable partagent avec les enseignants misérables du supérieur les mêmes misérables problèmes qui durent dans la misère et qui durent et qui sévissent durement sans ménagement, avec froideur et sans scrupule.
Cela se passe en vase clos. Motus ! Silence ! La population, malmenée par le lait et le pain, roupille. Les associations, fort nombreuses, roupillent. Les partis politiques d'«opposition» roupillent. Les ligues de droits de l'homme et autres organisations non gouvernementales roupillent. Les élus du peuple roupillent. Les parents d'élèves roupillent. En avant toute, roupillez ! Les incompétents aux pouvoirs immenses ont fait de l'enseignant et bien sûr du médecin des personnes précaires «mais problématiques» devant le difficile avancement dans la carrière, le logement au compte-gouttes, la malvie, la cherté de la vie, l'absence de considération, le dénigrement quotidien y compris dans les gros médias. On nous a informés, par l'intermédiaire de l'UGTA, que le régime indemnitaire des enseignants du supérieur était ficelé et qu'il allait être incessamment appliqué. Soit.
L'éducation crie à qui veut l'entendre qu'elle est le premier secteur à avoir ficelé le dossier portant régime indemnitaire ! C'est de la diversion ? Qui croire ? Il me semble que les enseignants du supérieur attendront encore longtemps le… papa Noël. La confiance entre l'employé et l'employeur se doit d'être enterrée une fois pour toutes. Elle mérite une véritable sépulture, car elle est une véritable martyr et un repère mémorable. La confiance a été souvent, pour ne pas dire toujours, martyrisée par les pouvoirs en place. Dorénavant, elle doit être toujours là pour nous le rappeler, être là contre l'oubli. Il en est de même pour l'indemnité des laboratoires de recherche. On nous dit que le dossier est sur le bureau du Premier ministre depuis deux années. Deux années ! C'est la durée d'exercice d'un ministre qui sert correctement son pays. Au-delà, il n'apportera plus rien. Il tournera en rond et collectionnera les errements, les égarements ; et avec les errements et les égarements, il accumulera d'énormes erreurs sur des générations entières.
L'éducation est fatiguée de tourner en rond, fatiguée du manque d'idées innovantes porteuses de solutions durables, fatiguée d'idées mal conçues qui se retournent farouchement contre la société et retardent le développement du pays et des personnes. Et puis, comment appliquer un programme qui vise à déformer des «qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter». L'université reçoit des milliers de bacheliers chaque année. Beaucoup d'entre eux ne savent pas lire, ne savent pas écrire, ne savent pas compter, ne savent pas raisonner et, dans toutes les langues. Ils ne savent pas non plus parler correctement. Ce n'est pas de leur faute, ils ont été forgés comme ça par l'école de l'Algérie d'aujourd'hui ! L'enseignement supérieur n'est qu'un atelier de rattrapage des malfaçons commises sur des personnes dans les paliers précédents.
Un enseignant du supérieur a une tout autre mission, celle de faire des bacheliers des bâtisseurs de l'intelligence de demain. Un peu de méditation ! Il fut un temps où la politique était l'art de gouverner de façon adroite, habile, émérite. Qu'en est-il maintenant ? La politique est devenue l'art de mentir à ceux-là mêmes qui éprouvent le besoin d'écouter, le besoin de s'informer. Mentir sans rougir et, gare à celui qui ose démentir ou proposer le contraire. C'est ce qui rythme le champ politique en Algérie. Moi, je dis vrai. Toi, tu dis faux. «Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute», dit le poète. On vous dit, à haute voix et à tue-tête, ce que vous aimez réellement
entendre ! C'est de l'autosatisfaction par l'écoute ! Merci, mes oreilles d'avoir entendu ! Je suis satisfait ! D'ailleurs, les naïfs ont toujours tort ! L'on a tous entendu dire publiquement : «Ce n'est pas ce que vous m'avez dit en conseil des ministres.» On peut donc mentir même en conseil des ministres.
Donc, on peut faire plus que mentir à une corporation d'enseignants. Plus, y a-t-il plus que «marche ou crève» ? Il n'y a pas plus que «rejoignez vos classes, sinon vous êtes radiés !» Un peu de dignité par amour pour la patrie ! Et que les incompétents aux pouvoirs immenses quittent la sphère de la décision silencieusement ou dans le vacarme assourdissant de leurs somptueuses voitures avant que l'Algérie guérie, forte et digne ne fasse leur jugement. Mais peut-elle le faire ? Sans alternance au pouvoir, j'en doute ! Ce n'est qu'un vœu pieux. Le vœu des gueux. On continuera à avaler l'éternelle soupe de l'éternel cuisinier. Je sais qu'ils n'ont pas le courage de quitter la sphère bénie, la sphère chérie. Ça fait partie de la bonne gouvernance dans mon cher pays. On efface tout et on recommence.
Pas de bilan ! Pas d'audit ! H'na n'mout sidi ! Je ne sais pas aussi si l'histoire prendra la peine de les juger, mais je sais et je n'en doute pas que le temps use aussi et irrémédiablement les actionnaires de pouvoirs immenses. Que le temps use aussi bien les corps professionnels que les porteurs de portefeuilles. Entre-temps, le pays, le mien et le vôtre, paiera leurs immenses dégâts, leur incommensurable gâchis sur des générations entières ! Mais je vois qu'il y a de nombreux supporters dehors. Ils ne savent pas que les marches sont interdites à Alger ? C'est rien, ils sont en voiture, ils peuvent rouler, ils supportent quoi ?
Supportent-ils seulement pour supporter, faute d'occupations ou encore faute de loisirs ? «One, two, tree, viva l'Algérie !…» Mon cœur se serre, se réchauffe ! Que ça fait du bien, mais savent-ils au moins pourquoi et comment supporter ! Mais ils supportent quand même, scandant à s'arracher les cordes vocales «One, two, tree, viva l'Algérie !…» !
Je reste calme. Je rêve d'une Algérie forte et digne où tous les enfants, d'ici et d'ailleurs, apprendront à lire, à écrire, à dessiner, à compter et à raisonner, à jouer, mais aussi à rêver de bonnes choses concrètes utiles pour eux-mêmes et pour les autres. Je rêve d'une Algérie forte et digne, respectueuse et respectée, protectrice et protégée. Ce n'était finalement qu'un cauchemar, pas de révolution dehors ! Pas encore ! Il règne une paisible et sereine accalmie dans la bergerie. Le loup est repu. On a sacrifié encore une fois, et probablement pour rien, des agneaux, faute de moutons. Les agneaux n'étaient pas concernés par la décision de l'éducation. Ils n'ont vraisemblablement pas tous rejoint vite la bergerie. Mais les agneaux épargnés aujourd'hui seront les moutons de demain. Comment seront-ils forgés, et comment à leur tour ils forgeront d'autres agneaux qui deviendront d'autres
moutons ? Et l'on recommencera la grève quand ? A quand le prochain bras de fer ? A quand le match de la revanche ? Que cela ne se reproduise plus !
Que cela se reproduise, diront les autres. Résolvons nos problèmes en adultes dans le respect de la Constitution. Faisons qu'elle soit notre arbitre. Que celui des deux équipes qui faute reçoive un carton jaune, et s'il récidive reçoive le carton rouge. Ne dit-on pas : «Il n'y a pas de justice sans sécurité et pas d'Etat sans justice !» La sécurité à l'échelle du citoyen, c'est subvenir dignement aux nombreux besoins de sa famille. Il doit la nourrir, la vêtir, la loger, la soigner, l'éduquer et l'instruire, liste limitée pour ne pas effrayer ceux qui ne le savent pas encore. Un citoyen se doit d'être sécurisant et juste envers sa famille ; un salaire digne est une sécurité et un acte de justice sociale ; la médecine du travail contribuera à faire de l'enseignant «un esprit sain dans un corps sain», slogan cher à certains tant qu'il reste slogan. Ils témoignent tous de la santé et de la grandeur d'un Etat républicain.
H. M : Enseignant-chercheur – USDB


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