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Pour en finir avec le « harraguisme » : Que l'Etat ose !
Publié dans El Watan le 25 - 07 - 2009

Le harraguisme en Algérie n'est rien d'autre qu'une tentative désespérée d'émigration clandestine. Ce phénomène s'explique en apparence par le besoin de chercher des conditions socioéconomiques plus avantageuses. En général, les guerres, la famine ou la malvie, l'intolérance, notamment religieuse, et les persécutions politiques sont les principaux facteurs déclenchants de ce phénomène totalement humain.
L'émigration clandestine à travers l'histoire des flux et mouvements migratoires a donné naissance à des situations nouvelles, notamment de réfugiés politiques, d'apatrides, de demandeurs d'asile et en bout de course de travailleurs clandestins exploités à outrance rappelant le sinistre souvenir de l'esclavagisme. Ce phénomène, comme l'émigration officielle, relève de la géographie humaine où les flux et solde migratoires prennent en compte, pour une période et un territoire donnés, les déplacements de longue durée, définitifs ou temporaires (migration économique, afflux de réfugiés, regroupement familial, etc.). Il existe une balance migratoire dont le solde peut-être positif ou négatif : la croissance d'une population comprend l'addition du solde naturel (naissance moins décès) et du solde migratoire (départs moins arrivées).
En Algérie, il ne serait pas faux de constater que le phénomène du harraguisme est né de la décennie noire assimilable à une « guerre civile ». A laquelle, on peut ajouter les retombées sociales néfastes du programme d'ajustement structurel et du désengagement économique de l'Etat qui a amoindri le champ de l'emploi public auquel le secteur privé national n'a pas su ou pu se substituer pour offrir des chances de travail aux demandeurs d'emploi. Les harragas avancent comme première explication à leur tentative suicidaire l'absence de perspectives d'avenir en raison du chômage ambiant. C'est donc une communauté consciente de son avenir perturbé qui cherche à l'assurer au péril de sa vie, mais à des fins légitimes : s'établir dans les pays à fort potentiel de richesse dans l'espoir de décrocher un emploi, clé de sésame de cet avenir perdu dans son propre pays.
Les dessous du phénomène en Algérie
Notre pays a payé et continue de payer ses prises de position historiques durant la guerre froide dite des superpuissances et des blocs idéologiques. L'islamisme armé a été le jouet favori des puissances ennemies, qui l'ont manipulé à leur guise pour en faire une arme d'autodestruction massive de l'Etat et du peuple algériens. Notre isolement international pendant le déroulement de cette sale guerre explique à lui seul l'existence de parties belliqueuses tapies dans l'ombre des marchands de la mort qui fournissent l'argent et les armes nécessaires à la subversion qui a pu à ce titre durer dans le temps. Au moment où l'Algérie allait définitivement battre l'hydre monstrueuse (dès 1997), voilà qu'un nouveau phénomène dit de harraguisme vient poser à nos autorités publiques un nouveau défi sécuritaire en prolongement international de la sécurité intérieure du pays. En ce sens, il ne faut pas ignorer que le harraguisme a ses mentors politiques et financiers d'ici et d'ailleurs, qui testent la sécurité des frontières maritimes de l'Algérie et les capacités de ses forces navales à déjouer les plans diaboliques des vendeurs des « visas pour la mort » sur une côte longue de 1200 km.
En tout cas, une bonne partie de ces forces et capacités est occupée à traquer ce phénomène périlleux qui renseigne sur son engagement patriotique au détriment de ses missions originelles. Le harraguisme donne de notre Etat, l'image d'un pays déstabilisé par des phénomènes sociaux sans doute anormaux au regard des moyens servis au développement socioéconomique se chiffrant à coups de milliards de dollars. Le résultat en est que nos plans de défense navale sont perturbés par les harragas qui sont loin de penser qu'ils ne sont que la partie visible d'un jeu dont les règles sont créées dans des laboratoires dont ils ignorent même l'existence. Sinon, comment comprendre qu'un être humain doué de raison puisse un instant croire qu'avec une barque de plaisance et un moteur de 85 chevaux (avec combien de nourrices) il puisse rejoindre les rivages sud des pays du nord convoités, distants de centaines de miles marins ?
On a dû faire croire à ces pauvres citoyens qu'ils étaient attendus en milieu du trajet pour les embarquer sur de vrais bâtiments de secouristes tenant la route de leur fol espoir pourvu qu'ils permettent la prise d'images déshonorantes pour un peuple et un Etat de voir leurs propres enfants désirer les quitter même dans une bassine ou sur un radeau de fortune. Si les autorités ont été promptes à pénaliser ce nouveau délit, du reste condamné par le code pénal en vigueur traitant des entrées et sorties frauduleuses du territoire par quelque voie possible, il n'en demeure pas moins étrange que les fournisseurs de visas pour la mort ne sont pas suffisamment traqués et punis pour leurs actes que nous pouvons aisément qualifier de trahison nationale et nous pesons nos mots devant leurs conséquences irrémédiables sur l'image de chacun de nous et notre image collective. Il faut absolument les dissuader par des châtiments exemplaires pour éradiquer à la base l'offre de la mort certaine et garantie à tout candidat potentiel rêvant d'un ailleurs meilleur, sans leur interdire une émigration par les voies légales en la réclamant aux pays concernés.
Rôle des Etats dans l'éradication du phénomène
Les Etats, qui luttent contre ces flux migratoires clandestins avec des fonds publics affectés, peuvent développer une bourse mondiale de l'offre de travail à destination de ces candidats selon un circuit officiel qui les engage vis-à-vis de leur Etat national et l'Etat d'accueil. Tout le monde trouvera son compte si le phénomène n'est pas volontairement entretenu par des puissances de l'ombre pour nourrir des espaces de subversion ou de manipulation à but inavoué, mais autour duquel se nourrissent les pressions et les intimidations internationales. Aujourd'hui, les principales zones d'accueil sont les pays développés du Nord (Europe de l'Ouest, Amérique du Nord), les Etats pétroliers du golfe Persique ou encore certains pays en développement plus riches que leurs voisins immédiats (Argentine, Afrique du Sud, Nigeria, etc.). Les terres d'émigration présentant un déficit migratoire chronique concernent essentiellement les pays pauvres du Sud, divers pays d'Europe de l'Est ou encore des Etats déchirés depuis de longues années par un conflit intérieur ou frontalier.
Il existe bien des pays comme le Canada et la France d'avant 1974, qui ont expérimenté et réussi ces systèmes de quotas d'émigration officielle pour ne pas voir d'autres pays, potentiellement demandeurs de main-d'œuvre étrangère, s'organiser à cet effet, en vue de barrer la route à l'émigration clandestine ou du moins ramener ce phénomène à des proportions insignifiantes (banditisme, criminalité). Si d'anciens pays d'émigration de l'Europe méridionale (Italie, Espagne et Portugal) affichent désormais un solde migratoire positif, sans doute très en dessous de la réalité compte tenu de l'importance de l'immigration clandestine (Turcs, Marocains, Yougoslaves, Albanais, Algériens, etc.), des pays nouveaux à économie émergeante ou à population vieillissante peuvent ouvrir leurs frontières à l'émigration officielle et contrôlée susceptible de contribuer à l'éradication de l'émigration clandestine qui reste alimentée par les marchés d'emploi informels locaux qui, quoi que l'on dise, ont leur responsabilité dans la pérennité du phénomène.
Le phénomène semble en expansion dans les pays industrialisés et connaît une diversité de formes. En période de difficultés économiques et de chômage, les travailleurs clandestins fournissent une main-d'œuvre bon marché, contrainte d'accepter des conditions de salaires, de sécurité et d'hygiène précaires. Les principales branches d'activité concernées sont celles qui utilisent fréquemment une main-d'œuvre occasionnelle faiblement qualifiée, et où la sous-traitance est répandue. Il s'agit principalement du secteur du bâtiment et des travaux publics (27% du travail clandestin constaté), du commerce (18%), de l'hôtellerie et de la restauration (15%), de l'agriculture (8%) et de l'industrie de confection (4%). (Statistiques françaises 94-2000).
Que doit faire notre Etat ?
D'abord prendre conscience qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale qui nous interpelle tous. Il ne suffit pas d'emprisonner les rescapés pour dissuader d'autres à emprunter leur chemin, la réalité démontre l'inefficacité de ces mesures au demeurant non dissuasives. Il faut absolument mobiliser quelques départements ministériels pour venir à bout de cette honte nationale : la défense, les affaires étrangères, l'intérieur, la solidarité, les affaires religieuses, la culture. Nous devons coordonner les efforts des uns et des autres à partir des communes et wilayas pour recenser les candidats potentiels selon un régime déclaratoire libre de toute contrainte (mise en confiance des citoyens) pour les écouter et répondre à leurs doléances, principalement leur procurer des emplois chez tous les opérateurs industriels et commerciaux qui acceptent de les embaucher en urgence de premier emploi pour parer au plus pressé.
Sont-ils des centaines ou des milliers à vouloir tenter l'aventure ? L'Etat est en devoir de savoir la réalité des chiffres pour envisager une riposte digne de ses moyens incommensurables avec l'aide des pays amis dont l'offre d'émigration légale peut endiguer, un tant soit peu ce phénomène qui nous dérange et que nous ne pouvons ni taire ni occulter. Mais d'abord, nous devons fournir l'effort national d'offrir à nos désespérés de la vie les occasions d'entrevoir leur avenir parmi nous, avec nous, pour le meilleur et pour le pire de la destinée nationale. Nous sommes sûrs que tous les Algériens qui ont la chance de vivre normalement en Algérie, et c'est la bonne majorité, nom de Dieu, qu'il faut valoriser (la presse nationale a un grand rôle à jouer dans ce domaine), mettront la main à la poche pour offrir une ou deux ou trois journées de salaire à nos compatriotes en détresse dans une espèce de Fonds national anti-harga (chaque mois s'il le faut jusqu'à disparition de ce phénomène révoltant). Aux bons souvenirs de ce peuple combatif face aux malheurs de la vie (lutte anti-terroriste, Bab El Oued, séisme de 1980 et 2003... ), il faut absolument lui démonter que nous l'aimons et jamais nous ne le laisserons mourir ni en mer ni sur terre d'El Djazaïr éternelle. Que l'Etat ose et nous donne l'occasion d'exprimer notre amour à notre jeunesse, véritable richesse des nations reconnaissantes.


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