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Francis Jeanson n'est plus
Il était le père du réseau des porteurs de valises
Publié dans El Watan le 03 - 08 - 2009

Celui qui avait choisi la liberté à l'autoritarisme, la résistance à l'abdication et l'humanisme aux basses visées colonialistes, a livré son dernier combat ici-bas.
Francis Jeanson, puisque c'est de lui dont il s'agit, est décédé samedi à Paris à l'âge de 87 ans des suites d'une longue maladie. Cet intellectuel français, qui avait choisi de combattre aux côtés des Algériens le colonialisme français, a été le fondateur, en 1957, du réseau des porteurs de valises qui porta son nom, « le réseau Jeanson ». Un réseau dont les membres étaient des Français qui avaient milité pour la cause de l'indépendance algérienne en participant de manière active à la lutte de libération, notamment en collectant et en transportant des fonds et des faux papiers pour les militants du FLN opérant au sein de la Fédération de France.
D'âme et de cœur, nous ne pouvions laisser tomber ce peuple car, comme lui, nous étions Algériens », disait Francis Jeanson pour qui l'engagement pour la liberté n'avait pas de frontière. Lui qui avait milité pour la libération de la France durant la Seconde Guerre mondiale ne pouvait concevoir que son pays, la France, soit l'auteur d'atrocités à l'égard d'un peuple qui réclame son indépendance. Dans son livre la Foi d'un incroyant, F. Jeanson disait que « les hommes n'existent qu'au prix de parier sur leurs propres chances d'exister ». Son engagement pour la cause algérienne semble avoir été son pari pour marquer sa différence avec l'image d'une France colonialiste et tortionnaire.
Cet intellectuel « guerrier », qui vient de prendre rendez-vous avec le repos éternel, ne pouvait rester inerte devant les dérives de la France officielle. Accusé de trahison à sa patrie pour s'être engagé avec les Algériens, F. Jeanson avait pourtant prouvé sa haute estime à sa patrie qu'il refusait de voir transformée en machine à tuer un peuple. Il avait l'âme d'un vrai résistant qui ne trahissait pas ses engagements face à un idéal de liberté. « Je ne pouvais être contre une guerre de libération », disait-il dans les colonnes d'El Watan en 1991. Et de souligner, dans Le Monde en 2001, que les questions qui s'était posées à lui et qui avaient déterminé sa position était « pourquoi faisons-nous la guerre au peuple algérien ? Au nom de quels intérêts ? ». Et de préciser dans un autre entretien, plus récent, « après un voyage et une tournée en Algérie, j'ai découvert combien les Algériens étaient méprisés par les grands colons et la situation abjecte dans ce pays ».
F. Jeanson soutient que sa vie a été une série de hasards, mais en bon philosophe qu'il était, il n'était pas homme à prendre les choses comme on les lui présentait. C'est d'ailleurs cet esprit libre qui lui dicta son parcours d'intellectuel engagé. Son parcours militant lui avait valu l'invective émanant surtout de sa famille politique, la gauche. Une gauche française qui refusait d'assumer ses erreurs dans la gestion de la guerre d'Algérie. Le nom de Jeanson est resté tabou car, comme le souligne Marie-Pierre Ulloa, « face aux tortures et aux massacres d'une guerre de moins en moins légitime, Jeanson osa briser le mur du silence dans lequel s'enfermèrent socialistes et communistes et sut incarner une attitude fidèle aux idéaux fondateurs de la gauche ».
Depuis la publication, en 1957, de son ouvrage Algérie hors la loi, Jeanson signa les lettres de son combat aux côtés de cette mauvaise conscience de la gauche française des années 1950. Il entra en clandestinité et lança une revue, Vérité Pour, afin d'expliquer la vraie mesure de son engagement et de rallier le maximum de sympathisants à la cause algérienne. Il fut condamné en 1960 par contumace lors du procès des membres de son réseau de porteurs de valises. Il n'abdiquera pas et continuera à militer avec les frères du FLN pour une Algérie libre et indépendante. Après 1962, Jeanson revient à l'engagement intellectuel et se bat encore une fois, fort du soutien de Jean-Paul Sartre, pour réintégrer la sphère intellectuelle. Il dit en 2001, dans Le Monde, au sujet du débat sur les crimes coloniaux : « Je constate que, depuis qu'on a ouvert cette boîte de Pandore, la perspective morale l'emporte sur la perspective politique. Tout se passe comme si on voulait dédouaner la politique de guerre coloniale menée pendant des années. »


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