Un exercice de simulation, appelé «Gorgex 2018», ayant pour but de tester la capacité de mettre des intervenants en situation de crise, gérer un événement et anticiper sur les solutions, a été organisé la semaine dernière par la direction générale de la protection civile. Organisée à l'Ecole nationale de la Protection civile de Bordj El Bahri, en présence du directeur général de la Protection civile, le colonel Boualem Boughlef, cette simulation, qui couvre la zone Boumerdes-Bouira, vise à «réaliser un exercice global multiservices en faisant jouer aux différents acteurs leur propre rôle et en leur faisant utiliser à la fois les salles tactiques et les simulateurs de réalité virtuelle ainsi que le centre de formation et d'entraînement à la gestion de crise», selon le chef du projet de la partie algérienne et le point focal du jumelage du programme d'appui à l'Accord d'association (P3A) avec l'Union européenne (UE), le médecin colonel, Amari Sahraoui, précisant que les participants à cet exercice représentent les Protections civiles d'Algérie, de France et d'Espagne. Ce jumelage permet de «renforcer les capacités opérationnelles de la Protection civile par le biais de la formation, d'échanger les expériences et de faire participer des experts de haut niveau», a-t-il expliqué. Il s'agit également d'«évaluer la réponse capacitaire de la wilaya, tester le mécanisme de renfort interwilayas et évaluer la coordination interservices», a-t-il précisé, ajoutant que «Gorgex 2018» vise notamment à «impliquer les autres services concernés par la gestion de crise et à convaincre les responsables des collectivités locales de l'utilité de l'entraînement intégré dans une notion de partage». L'exercice «Gorgex 2018», dont le nom a été choisi par l'équipe du projet, en référence du lieu géographique de son organisation dans les gorges de Ammal (wilaya de Boumerdès), regroupe 20 officiers de la Protection civile et trois experts français accompagnateurs, en présence de représentants du ministère de l'Intérieur et de l'UE. L'exercice simule un incendie de forêt qui se déclenche vers 9h sur la montagne Djerrah, dans la commune de Ammal, menaçant un massif important de résineux et des champs d'oliviers. Face à l'ampleur de ce sinistre, les moyens de la wilaya sont rapidement dépassés. Les populations avoisinantes sont impliquées et certaines d'entre-elles sont intoxiquées dans les villages. L'important panache de fumée provoquera un accident sur la RN5, mettant en cause un poids lourd transportant un liquide inflammable menaçant de polluer l'oued Isser. De plus, la circulation sur la RN5 est bloquée dans les deux sens, y compris dans le tunnel à l'est du sinistre, en limite de la wilaya Bouira, et le trafic ferroviaire est interrompu. Au vu de cette situation désastreuse, le plan Orsec est vite déclenché et des renforts des autres wilayas sont dépêchés. Une cellule de crise réunissant tous les acteurs concernés est installée. Vers 15h, le feu est maîtrisé après avoir parcouru et détruit plusieurs centaines d'hectares.
