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Quid du changement économique ?

Ainsi, annonce-t-il : «Le gouvernement doit élaborer un programme national d'investissement destiné aux entreprises économiques, tous secteurs d'activité confondus, en concertation avec tous les opérateurs économiques et sociaux.» Dit autrement, le gouvernement est appelé à mettre, dans un futur proche, à la disposition des entreprises (économiques, est-il précisé dans le texte, sans doute pour signifier que le secteur privé ne sera pas oublié) des moyens financiers conséquents, afin de financer leurs programmes d'investissements.Tel est, dans son expression la «plus élaborée», le projet économique que le pays s'apprête à lancer pour relever les défis de l'emploi et de la croissance. Par-delà son indigence en termes d'imagination, le discours du Président annonce un retour aux recettes primitives des années 1970 et 1980.
Pour faire face au problème du chômage et relever le défi de la croissance économique, le pouvoir semble avoir choisi de recourir dans les mois à venir aux méthodes qu'il a toujours affectionnées, c'est-à-dire les méthodes les plus simplistes, les plus archaïques, les plus coûteuses et, économiquement, les moins efficaces. Espérer réduire le chômage en injectant de l'argent public dans des projets d'investissements «productifs», dont l'opportunité est décidée administrativement et dont la concrétisation est confiée à des entités publiques boiteuses, est une démarche qui trahit une conception simpliste de l'économie, conception qui se résume à l'idée selon laquelle il suffit de vouloir réunir les éléments constitutifs de la combinaison productive pour que cette dernière se mette à agir dans le sens souhaité et produire, ainsi, les effets escomptés.
Bien que l'expérience ait montré le caractère puéril d'une telle conception, nos décideurs politiques s'obstinent à reconduire les pratiques qui en découlent. Reproduire en 2011 des pratiques, qui avaient cours dans les années 1970, témoigne d'une incapacité à concevoir des solutions en rupture avec les méthodes archaïques du passé. L'archaïsme réside, en l'occurrence, dans la croyance que l'entreprise publique peut encore constituer un outil de croissance, alors même que les promoteurs de l'étatisme admettent volontiers, aujourd'hui, que l'entreprise publique n'est utile que si elle sert à autre chose qu'à produire du profit. L'archaïsme réside aussi dans la conviction crédule que la croissance dépend de la disponibilité de ressources financières. La trajectoire économique du pays, durant la dernière décennie, dément, de manière on ne peut plus cinglante, une telle affirmation.
En effet, alors que les revenus tirés de l'exportation du pétrole enregistrent des niveaux jamais égalés, l'économie domestique peine toujours à montrer des signes de démarrage. Pire encore, nous assistons depuis plusieurs années à un paradoxe : à une disponibilité jamais observée de ressources de financement font face un déclin continu et inéluctable des activités productives (et de l'industrie en particulier) et une aggravation du problème du chômage. Bien que le paradoxe dont il est question ci-dessus ait constamment alimenté le débat économique en Algérie ces dernières années, d'aucuns continuent de s'interroger, ne s'expliquant toujours pas qu'une telle situation ait pu survenir et durer.
Outre son caractère archaïque, le programme d'investissement destiné aux entreprises publiques risque de coûter cher à la collectivité, d'autant que tout porte à croire que l'essentiel des ressources qui seront mobilisées leur sera fatalement affecté. Tout le monde sait, aujourd'hui, que l'entreprise publique n'est pas ce lieu où la rationalité économique fait loi. Le secteur public est resté ce lieu où la gestion du capital s'apparente à une gestion des carrières et de la distribution de prébendes. La gestion des entreprises publiques n'a pas connu les changements tant souhaités par certains. Le statu quo et l'immobilisme qui y règnent font que la description qu'en fait L. Addi dans L'impasse du populisme, bien qu'antérieure à la période dite des «réformes», demeure encore étonnamment d'actualité. Quant au secteur privé, dont beaucoup espéraient qu'il prenne les commandes de l'accumulation au lendemain de l'ouverture économique initiée dans les années 1990, son action est davantage portée sur la recherche de rentes, adossé qu'il est (malgré lui, faut-il le préciser) aux activités liées au commerce ou aux marchés publics.
Faiblement présent dans les activités industrielles(1), le secteur privé semble davantage incité à s'orienter vers les activités moins exposées à la concurrence étrangère (secteur des biens non échangeables, pour reprendre la terminologie chère à la théorie du dutch disease) et où la rentabilité est à court terme. En somme, si la politique d'ouverture a permis de libérer les initiatives, c'est pour utiliser une formule consacrée, dans le parpaing et le fourgon aménagé qu'elle a eu l'effet d'une petite révolution, plutôt que dans les activités industrielles. Faire appel au budget de l'Etat pour financer le programme d'investissement des entreprises publiques génèrera, certes, une création d'emplois et une croissance de la richesse en termes physiques. Outre le caractère éphémère (et donc trompeur) de ses résultats, une telle politique fera supporter à la collectivité, à plus ou moins longue échéance, un coût économique considérable qui viendra s'ajouter aux déficits abyssaux de ces entreprises, déficits dont la résorption sera, comme par le passé, prise en charge par l'Etat, et donc par la collectivité.
En définitive, le discours du Président a le mérite de rappeler à ceux qui ont encore tendance à l'oublier (ou qui feignent de l'ignorer) que l'économique en Algérie demeure, autant sinon plus que par le passé, subordonné au politique. L'économique peine à se constituer en un champ autonome, c'est-à-dire un champ qui puise en lui-même sa propre dynamique.
De ce point de vue, les analyses de L. Addi demeurent plus que jamais d'actualité. Elles nous interpellent en particulier sur l'opportunité de recourir aux schémas de la théorie économique pour appréhender les ressorts d'une crise qui, elle, est éminemment politique. L'Etat algérien, écrit L. Addi, n'a pas de doctrine économique, une doctrine économique cohérente cela s'entend, mais simplement un projet politique qu'il se propose de réaliser, entre autres, par des moyens économiques. Cela explique sans doute pourquoi, dans les faits, on ne s'embarrassera pas de faire succéder aux réformes les plus libérales les mesures les plus contraignantes de contrôle étatique.


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