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Dans l'attente d'un engagement véritable
Publié dans El Watan le 30 - 05 - 2011

New Delhi.
De notre correspondante

Les Indiens montrent depuis quelques années un grand engouement pour le monde des affaires en Algérie. Cherchant à se frayer une place dans le marché local pour y placer leurs produits et services, ils multiplient les déplacements à Alger et explorent toutes les filières économiques pour y déceler le filon juteux. L'ambassade d'Algérie à New Delhi reçoit des centaines de demandes de visa et en accorde 350 en moyenne par mois, apprend-on du service des affaires consulaires. Cette demande a connu une hausse de 70% en trois ans. Des postulants srilankais et népalais sont également comptabilisés dans cette hausse, puisque ces pays sont couverts par notre représentation diplomatique en Inde.
On enregistre plus de 12 000 Indiens qui se sont rendus en Algérie dans la même période, entre hommes d'affaires, entrepreneurs, techniciens, alors que plus de 1500 Indiens se sont installés avec leur famille en Algérie et des centaines d'autres tentent de leur emboîter le pas. Certains Indiens ont postulé pour la nationalité algérienne et plusieurs mariages mixtes ont été célébrés. Il faut savoir que 600 ingénieurs en informatique indiens résident dans les villes algériennes, car sollicités par des sociétés étrangères, (banques, assurances, instituts financiers…) qui exigent leur collaboration pour la gestion informatique de leurs ressources. Il est indéniable qu'un rapprochement économique entre les deux pays profiterait aux deux parties. Les Indiens ont découvert le marché
algérien et les grandes potentialités qu'offre notre pays, alors que l'Algérie a tout à gagner en tissant des liens étroits avec ce partenaire asiatique appelé à jouer un rôle primordial dans l'économie mondiale dans quelques années.
«Je ne sais pas si on peut parler de coopération effective, les échanges économiques sont encore à l'état embryonnaire. Nos amis indiens ne connaissent pas les grandes opportunités qu'offre notre pays, et il ne faut pas leur en vouloir. L'investissement en Algérie est encore entravé par un manque de communication et de transparence. Les potentiels investisseurs ne savent pas comment s'orienter, ni dans quel secteur investir», déplore l'ambassadeur d'Algérie à Delhi, Echarif Mohammed-Hacène. Il faut dire que le gouvernement algérien n'informe pas les représentations diplomatiques
algériennes des grandes lignes du plan de développement national, et encore moins des appels d'offres publics lancés à Alger. Au niveau institutionnel, on ne peut pas dire que les délégations officielles se pressent sur le tarmac des aéroports des deux capitales respectives. La commission mixte algéro-indienne ne s'est pas réunie depuis 2003, et le Conseil des hommes d'affaires créé entre la Fédération indienne des Chambres de commerce et d'industrie (FICCI) et la Chambre algérienne du commerce et d'industrie peut être considérée désormais comme mort-née, ou tout au plus en coma végétatif.
Pourtant, les économies des deux pays sont complémentaires dans bien de domaines, comme le souligne l'ambassadeur algérien à Delhi. La raison de ce désintérêt des deux pays l'un pour l'autre pourrait s'expliquer par le manque d'informations précises et actuelles, mais aussi par la nature diamétralement opposée des deux économies. Alors qu'en Algérie l'Etat est omniprésent dans les décisions et les choix économiques, en Inde, une République fédérale, les entrepreneurs ne dépendent pas du gouvernement central, et ce sont plutôt les autorités qui les sollicitent pour peser sur les élections régionales.
La politique indienne n'influence pas les échanges économiques du capital privé comme en Algérie. Le libéralisme introduit par l'ancien Premier ministre, Rajiv Gandhi, a affranchi les entrepreneurs de la bureaucratie étatique, et le résultat est tangible lorsqu'on sait que ce pays asiatique compte le plus grand nombre de milliardaires au monde, soit soixante-neuf. «Grâce au dynamisme de la croissance indienne et à la complémentarité certaine entre les deux économies, on assistera à une offensive indienne visant à occuper des pans de certains secteurs en Algérie», prédit l'ambassadeur Echarif.
Pour un transfert de technologie Sud-Sud
Les domaines où les Indiens ont développé à travers les décennies un savoir-faire indéniable, parfois supérieur à ceux européen ou américain, est sans doute le tourisme de luxe, la gestion des hôpitaux privés, des universités et la sous-traitance informatique. Concernant le tourisme très haut de gamme, l'Algérie peut bénéficier de l'expérience indienne, pour peu que les entraves bureaucratiques qui alourdissent encore ce secteur soient éliminées. Le milliardaire et propriétaire de l'une des chaînes d'hôtellerie les plus luxueuses et célèbres au monde, Oberoi, a confié à un journaliste : «Le seul pays au monde où je n'ai pas pu ouvrir un nouvel hôtel, c'est l'Algérie.» C'est dire que plusieurs investisseurs étrangers finissent par se décourager face au mur de procédures, souvent inutiles et laborieuses, que l'Etat algérien maintient, au préjudice de l'économie et qui retardent la restructuration de filières porteuses comme le tourisme.
Pour ces raisons, entre autres, les échanges entre les deux pays se limitent encore au commerce. Les Indiens importent de l'Algérie des matières premières, comme le cuir, les déchets ferreux, les dérivés du pétrole, le plastique, les minerais et produits miniers comme le phosphate, alors que le GNL (Gaz naturel liquéfié) est acquis occasionnellement auprès de Sonatrach. Pourtant, l'Inde, consciente de sa grande dépendance des hydrocarbures importés (80% de ses besoins), voudrait constituer un réservoir de sécurité, surtout qu'elle veut créer un fonds souverain énergétique pour financer ses importations d'hydrocarbures et ses investissements à l'étranger. En novembre 2010, un contrat d'environ 1 milliard de dollars portant sur la fourniture à la National Indian Oil Corporation de gaz naturel liquéfié et de produits pétroliers, a été signé avec Sonatrach. Cette même compagnie indienne vient pourtant de signer un contrat d'exploration et d'exploitation de gisements de pétrole au Venezuela.
Pour sa part, l'Algérie importe des produits finis de fabrication indienne, comme les véhicules
(55 000 Maruti vendues en Algérie), les machines, les pièces de rechange, les substances pharmaceutiques (surtout les génériques comme les anticancéreux) auprès d'une vingtaine de groupes comme Zydus Hospira Oncology, Ranbaxy, Larsen and Tubro, Titan laboratories… Un protocole pour la réalisation d'une unité de fabrication de produits anticancéreux génériques d'une valeur de 10 millions de dollars a été signé par l'entreprise algérienne Industries médico-chirurgicales (IMC) et le groupe indien Hetero Drugs of India. Sur un autre plan, les importateurs d'articles de prêt-à-porter ont découvert l'avantage économique de ces produits et commencent à les acquérir en Inde plutôt qu'en Espagne ou en Turquie. Les produits agricoles et agroalimentaires, mais également bovins (principalement du buffle) ont constitué la part du lion des importations de l'année passée et probablement cette année aussi. Le marbre, l'acier, le bois et d'autres matériaux de construction sont également prélevés ici par des acheteurs algériens. «Les exportations algériennes vers l'Inde ont dépassé le milliard de dollars et ses importations environ 400 millions de dollars, la balance commerciale reste ainsi largement favorable à l'Algérie.
En 2014, les échanges commerciaux devront atteindre 4 milliards de dollars», explique-t-on à l'ambassade à Delhi. Et si l'expérience du géant de l'acier indien, Arcelor Mittal, a laissé un goût amer du côté algérien, pour le partenariat industriel, peut-être faudra-t-il investir des secteurs plus modestes, mais non moins bénéfiques, car à même de créer des emplois et de répondre à la demande des consommateurs algériens, comme celui de l'élevage industriel des poissons. L'aquaculture en Inde a connu une augmentation de plus de 600% les dernières années, avec l'introduction de la carpe d'eau douce, des crevettes, des huîtres, des moules…Ces programmes financés par l'Etat indien ont été approuvés par la FAO (Organisation de l'alimentation et de l'agriculture de l'ONU). Il y a aussi le domaine de l'industrie du phosphate, des fertilisants et la construction de pilones pour la distribution de l'énergie électrique. Sonelgaz les achète déjà montés, ce qui revient très cher à l'Etat. Des sociétés indiennes sont prêtes à les fabriquer sur place. «Les entrepreneurs algériens ou les sociétés intéressés par cette filière peuvent nous le communiquer et nous les mettrons en contact avec des partenaires locaux», nous assure l'ambassadeur algérien.
Au-delà du commerce de produits finis ou de viande de buffle, les secteurs de l'économie indienne, qui devraient bénéficier de l'intérêt des décideurs algériens, restent indéniablement le transfert de technologie de pointe, surtout dans le domaine de l'informatique et de l'industrie spatiale. Le lancement et la mise sur orbite, le 12 juillet 2010, du satellite algérien Alsat2-A, satellite d'observation à haute résolution de la terre, depuis le site de Sriharikota, situé au Chennai (Etat du Tamil Nadu) au sud de l'Inde, en présence des responsables de l'Agence spatiale algérienne, a été le premier échelon d'une coopération dans ce domaine. Reste à dépasser la simple formation payante qui lie les deux pays et à l'élargir à un véritable engagement des interlocuteurs indiens.


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