Khenchela : la dépouille mortelle du moudjahid Belkacem Hagass inhumée au cimetière de la commune d'El Hamma    L'avis dans le JO de la France sur la suspension de l'Accord de 2013: Une source du MAE souligne le caractère mensonger de l'assertion française    Haltérophilie/Championnat d'Afrique (cadets/juniors): l'Algérie termine sa participation avec 23 médailles dont six en or    Convention de paiement via Baridi Mob pour les souscripteurs des 3 programmes AADL    Journée nationale du Moudjahid à Mascara: ouverture de la première édition des journées historiques " Le prix de la liberté"    Assainissement: l'ONA lance une campagne nationale de nettoyage des réseaux et canalisations    Lancement de la 5ème édition des caravanes médicales à destination des Hauts Plateaux et du Grand Sud    M. Sayoud préside une réunion sur les préparatifs de son secteur pour contribuer à la réussite de l'IATF    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025): la sélection algérienne à pied d'oeuvre à Zanzibar    Transport universitaire: Sayoud insiste sur la disponibilité des bus et le renouvellement de la flotte    Brahim Ghali: le plan de règlement ONU-UA est le seul cadre pour la décolonisation du Sahara occidental    Secousse tellurique de 3,0 degrés dans la wilaya de Tébessa    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 62.192 martyrs    Le ministre de la Culture et des Arts préside l'ouverture des "Journées du film révolutionnaire" à Alger    Khenchela: Ouverture de la 2ème édition du festival culturel de la chanson et de la musique chaouies    El-Qods occupée: des dizaines de colons prennent d'assaut la mosquée d'Al-Aqsa    Après la défaite, l'effondrement ?    Des dizaines de colons prennent d'assaut Al-Aqsa    Ouverture à Oran de la deuxième partie de la manifestation    22 foyers enregistrés à travers plusieurs wilayas    Report de la rentrée des enseignants au 14 septembre prochain et du personnel administratif au 7 septembre    EMS Algérie, 14e mondiale et leader au Maghreb dans la livraison express    Sonelgaz a eu recours à l'utilisation des nouvelles technologies    Le message du Général d'Armée Saïd Chanegriha    70 morts en moins de 170 heures    L'ONSC organise une rencontre interactive de concertation à Ouled Djellal    Haltérophilie/Championnat d'Afrique : l'Algérie totalise 22 médailles dont six en or    Encore un journaliste assassiné    Accompagnement des jeunes porteurs de projets touristiques    Ligue 2 : La JSM Tiaret prépare la nouvelle saison à Oran    Championnat de Libye : Kheïreddine Madoui, nouvel entraîneur d'Al-Nasr    Le Bahreïn remporte son premier titre en battant l'Algérie    Conférence sur «la dimension unitaire dans le Congrès de la Soummam»    Une stratégie coloniale répressive après le congrès de la Soummam    Merad rend visite à des familles de victimes à Biskra et Ouled Djellal et leur présente ses condoléances    Chute d'un bus dans l'Oued El Harrach Les dépouilles mortelles de 3 victimes inhumées au cimetière de Biskra    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



El Harraz, un conte populaire
El Hadj el Hachemi Guerouabi. La légende de la musique chaâbie
Publié dans El Watan le 13 - 09 - 2009

Après une hibernation de quatre siècles, Qassidat El Harraz, connue en Algérie sous le titre de Ouicha wel harraz a été propulsée dans tout le Maghreb grâce au talent inégalé du regretté El Hadj El Hachemi Guerouabi.
Le maître du chaâbi a fait vibrer des foules de jeunes passionnés en ressuscitant de nombreux textes tombés dans l'oubli. El Harraz figure sans doute parmi les poèmes fétiches de l'artiste et aussi de son public. Le texte a été écrit dans le lointain XVIIe siècle sous la plume d'un auteur obscur connu d'une poignée de spécialistes. C'est une œuvre à la fois lyrique et satirique, héritière du « zadjal » andalou dont la finesse révèle un art consommé de la comédie. De nombreux chercheurs considèrent ce mouvement comme initiateur des chants troubadours occitans du Moyen-Age. El Harraz, désormais populaire, se compose à l'origine de huit parties connues ou « aqsam » entrecoupées de « harba ». Ce long poème a été enregistré une seule fois dans son intégralité d'une voix délicate et monocorde par Cheikh Toulali, le maître marocain du malhoun. Le manuscrit a attiré l'attention de grands auteurs orientalistes comme Emile Dermenghem qui classe El Harraz dans la liste des « plus beaux textes arabes » (La Colombe, Paris 1951), E. Dermenghem, auteur de La vie de Mahomet en 1950 et La vie des saints musulmans dans les années cinquante. Par ailleurs, le Diwan arabe et kabyle, œuvre collective dirigée par Rachid Ous, publiée sous l'égide de l'Unesco en 1996, donne une version expurgée de Qasidat El Harraz. Les auteurs attribuent ce chant au maître El Hadj Ben Qoreïchi ; malheureusement, on n'a aucun indice sur cet auteur et son époque. Bermenghem, plus précis, donne Ali El Baghdadi, XVIIe siècle, comme l'auteur incontestable de la composition en se basant sur la « signature » du texte original qu'il a traduit en collaboration avec Mohamed El Fasi.
La pièce se termine par la révélation classique du melhoun et chaâbi : « Mon nom est célèbre ; la première lettre a pour chiffre 70 et la dernière 30. » Dans le mystère des chiffres Abadji, 70 et 30 signifient « Ali. » El Hachemi Guerouabi, tout comme Amar Ezzahi, a extrait l'essentiel du poème pour l'adapter aux attentes du public algérien. Ce fut une heureuse idée. Une version intégrale n'aurait pas été « lisible » en marge de quelques puristes passionnés. El Harraz est un thème de littérature populaire, largement exploité dans le genre melhoun. El Hachemi Guerouabi lui-même en a chanté deux versions avec Harraz Yamna, peu connue, de Ali Ould Erzine, écrite probablement aux alentours du XVIIe ou XVIIIe siècles. Le poème met en scène la force brutale du gardien infatigable qui surveille sans relâche la belle Ouicha enfermée derrière les murs d'une maison-forteresse et pour laquelle son amoureux va déployer des trésors de ruse pour venir à bout de la vigilance du cerbère.Le duel met face à des qualités comme l'intelligence, la finesse et la patience, une forme de cruauté d'un étranger qui a ravi une jeune fille dans la légalité d'un mariage imposé à la belle. A huit reprises, l'amoureux déterminé à atteindre la prisonnière se met en scène sous les apparences de différents personnages, tantôt pacha, tantôt riche négociant ou jeune esclave prêt à servir.
Parfois déguisé en belle chanteuse et danseuse à la tête d'une troupe féminine et rien n'y fait pour tromper ce harraz imperturbable et insensible à la corruption. Finalement, l'amoureux parvient à ses fins en se faisant passer pour un savant fkih « compagnon des hadith, maître de la science et la maîtrise de Sidi Khalil, habile dans l'astronomie, les prières du bismala et les difficiles problèmes du znati ». El Harraz est enchanté par cet homme et finit par céder sous le charme du faux savant. Il se livre comme dans une séance d'analyse ouvrant les portes de son cœur et... sa maison à l'intrus qui n'avait qu'une idée en tête : voir Ouicha. El Harraz avoue n'avoir jamais eu accès aux faveurs de sa jeune épouse. Pour être enfin seul avec sa bien-aimée, le faux savant envoie son hôte dans les lointains marchés du Souss marocain à la recherche d'une liste de produits rarissimes pour lui conférer de mystérieux pouvoirs et réduire les résistances de sa belle. Au-delà de la démonstration du savoir-faire d'un amoureux qui n'entend pas abandonner sa Ouicha, Ali El Baghdadi s'est appliqué à décrire les traits de personnalité de l'homme maghrébin dans cette époque reculée de l'histoire ; malicieux, fin, intelligent, patient mais aussi profondément humain pour céder à la passion du cœur une dimension qui dépasse l'entendement de l'homme d'aujourd'hui, d'où l'intérêt de ce témoignage à la fois psychologique et sociologique qui nous vient de loin dans l'histoire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.