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Abderrahmane Hadj Nacer : «Le square Port Saïd donne la valeur réelle du dinar»
Publié dans El Watan le 26 - 01 - 2012

– Qu'est-ce qui motive une dépréciation de la monnaie ?
J'ai eu, par le passé, à organiser un glissement ultrarapide du dinar et non une dévaluation du jour au lendemain. Il était difficile d'envisager une thérapie de choc pour un différentiel de 400%. Il s'agissait de rétablir la vérité des prix sur un délai raisonnable. Le vrai problème, dans notre pays, concerne l'équation des prix ou plus précisément l'équilibre général des prix. Aujourd'hui, on essaie de récupérer par la gestion de la valeur de la monnaie les largesses de la nouvelle politique des salaires et les subventions irrationnelles de certains produits. On organise donc une dépréciation du dinar pour récupérer l'argent qui a été distribué. Cela serait relativement efficace si nous avions un système des prix libre. Car la dépréciation de la monnaie – et donc l'inflation – quand elle est raisonnable est une variable d'ajustement pour sauvegarder les grands équilibres ; déraisonnable, elle sert à ne pas payer sa dette vis-à-vis des citoyens. Nous ne sommes pas dans cette situation, aujourd'hui les prix ne sont pas libres, on ne peut donc pas récupérer d'une main ce qu'on a donné de l'autre.
Le drame dans notre pays est que nous avons introduit, depuis peu d'années, une gestion des prix et une subvention des prix sans régulation centrale. Ce qui a pour résultat de mettre à la disposition non seulement de la population algérienne mais aussi du voisinage de l'Algérie, pour ne pas dire de l'Afrique, des marchandises et des biens importés théoriquement pour les besoins du consommateur algérien, mais en réalité destinés à un bassin énorme. C'est ce qui explique le fait que les importations croissent de façon très substantielle. Et ce n'est pas la dépréciation du dinar qui va rétablir l'équilibre de la balance des paiements.
– Le président du FCE avait justement indiqué, la semaine dernière, que la dépréciation a été opérée sciemment afin de freiner les importations…
Quand vous avez des prix du blé, du lait, etc., subventionnés et qu'on subventionne, je le répète, les pays voisins, vous pouvez déprécier ce que vous voulez, de toute façon l'Etat continuera à intervenir par la subvention. En réalité, la loi des finances devrait inscrire, du fait de la dépréciation du dinar et des subventions, une somme de plus en plus importante. Comme la loi de finances initiale est soumise à débat, on y met peu de choses et comme la loi de finances complémentaire passe entre deux sessions, ont y met l'essentiel. Pour schématiser, quand on importe une voiture, même si celle-ci n'est pas directement subventionnée, on subventionne les routes, autoroutes et carburants au profit des compagnies et travailleurs étrangers qui nous permettent de circuler. Notre pétrole est ultraléger, il ne permet pas de fabriquer du mazout. Donc nous subventionnons le mazout que nous importons. Nous sommes le deuxième pays le moins cher en termes de produits pétroliers alors que la Norvège, infiniment plus riche en hydrocarbures et autres, reste le pays le plus cher en produits pétroliers. Ils pensent à leurs enfants et à l'après-pétrole. Le constat est plus grave encore si l'on pense à la contrebande de carburant aux frontières libyenne, tunisienne et marocaine, sans parler des convois qui vont jusqu'au Mali et au Niger. Le renchérissement des prix par la dévaluation ne freinera donc pas, au final, l'importation de véhicules, puisque tout ce qui concourt au bon fonctionnement de celle-ci est pratiquement gratuit.
– Certains économistes considèrent que la valeur nominale du dinar est très loin de refléter sa valeur réelle. Qu'en pensez-vous ?
J'ai toujours considéré que le square Port Saïd ou les cambistes de Hydra donnent la valeur réelle du dinar. A partir du moment où vous pouvez convertir n'importe quelle somme sur le marché parallèle, cela veut dire que c'est là que sont les bons prix. Ceux qui justifient leur opposition à une convertibilité du dinar par le fait qu'elle favoriserait une fuite des capitaux se voilent la face. Les capitaux sortent tous les jours. Au square Port Saïd, on a réussi à mettre en place un mécanisme de transfert instantané qu'aucune banque du pays ne peut égaler.
– Pour une économie forte de ses exportations, une monnaie dévaluée ne peut être qu'un atout. Mais pour le cas de l'Algérie, quel serait l'impact d'une dépréciation ?
Je ne dis pas qu'on ne doit subventionner aucun produit. Nous pouvons limiter, par la régulation, l'impact des fluctuations des marchés internationaux sur le panier de la ménagère. Ce qui signifie qu'un taux de subvention raisonnable est nécessaire. Mais pour le reste, il faut rétablir l'équilibre de tous les prix selon des règles de liberté assez claires. Cela ne veut donc pas dire qu'il faille mettre fin au contrôle et à la régulation. Si vous avez un système des prix relatif et significatif et des salaires significatifs, c'est à ce moment-là qu'on pourra parler d'un prix de la monnaie convenable. Car ce serait un prix parmi d'autres. Tout comme le prix du travail et le prix des importations. On peut même imaginer un prix du dinar inférieur à ce qu'il est aujourd'hui car nous serions dans un système d'équilibre. Mais dans un système de déséquilibre comme aujourd'hui, on ne peut avoir de stabilité.
On va nécessairement vers des dévaluations successives qu'elles soient brutales, annoncées ou fassent l'objet d'un glissement progressif. Le système actuel de gestion des prix ne peut qu'entraîner une augmentation des importations et une diminution de la valeur du dinar. Il ne peut y avoir de stabilité à même de rassurer un investisseur et l'encourager à investir. Ce qui détermine «l'exportabilité», c'est la productivité du travail. La manipulation de la monnaie est de la triche qui ne permet pas d'agir sur la valeur travail.
– Les réserves de change permettent-elles une certaine stabilité ?
Les réserves de change ne sont qu'un leurre. Et tout stock d'argent n'est qu'un leurre. Ce qui se mesure est la productivité d'une économie et non son stock d'or. Ce qu'on a permet juste de dire que si jamais il y a une catastrophe, on va tenir trois ans. Cela ne donne pas la réalité de la valeur de notre pays ou de notre économie.


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