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Lettre ouverte au président Bouteflika


Monsieur le Président,
A l'instar des profondes mutations que connaît notre pays, le secteur de la santé fait face à d'importants changements inhérents à une évolution humaine naturelle, mais aussi à des comportements sociaux et individuels qui induisent des impératifs sanitaires nouveaux. La transition épidémiologique induite par les bouleversements, socio-économiques que connaît notre pays, l'évolution de la recherche et des technologies médicales et l'allongement de la durée de vie ont permis d'identifier les vrais besoins de santé de la population et de mettre au jour d'autres exigences qu'il faudra absolument intégrer et prendre en charge au titre des objectifs de la politique nationale de santé.
Des moyens financiers appréciables dégagés pour le secteur, un maillage conséquent du territoire national en structures de santé, une multidisciplinarité concrète et la disponibilité d'un potentiel humain à la compétence et la disponibilité reconnues, ce sont là des moyens qui devraient autoriser une certaine sérénité pour appréhender ces profondes mutations. Dans la réalité, force est de constater que l'organisation structurelle des services de santé est dans l'incapacité de mettre à profit ces moyens pour les traduire en prestations de soins et en actions préventives à la mesure de ce qui est permis d'ambitionner pour notre pays.
Une carte sanitaire qui peine à coller à la réalité sanitaire nationale, des perturbations chroniques dans la disponibilité et la distribution des médicaments et des vaccins, des plateaux techniques en souffrance de maintenance, tout cela ajouté à l'émergence non régulée d'un secteur privé qu'il est urgent de mettre au diapason des exigences du système national de santé. En fait de gestion, patients et praticiens en butte aux mêmes insuffisances, structurent quotidiennement leurs relations dans un système de dysfonctionnements qui compromet la concrétisation des programmes nationaux de santé publique de par leur gestion administrative souvent approximative, voire aléatoire.
Monsieur le Président,
Les bouleversements socio-économiques que connaît notre pays nous imposent de faire face à la prévalence de pathologies qui ont pour origine les m odifications des modèles de consommation ainsi que des problèmes environnementaux liés aux comportements humains. La demande de soins induite par ces bouleversements se doit d'être hiérarchisée, quantifiée, évaluée à travers des paramètres scientifiquement établis. La santé communautaire, la recherche appliquée qu'il est important de promouvoir peuvent être menées par nos praticiens de santé publique afin d'établir les profils épidémiologiques pour chaque entité géo-sanitaire et orienter par là même nos programmes de prévention.
Pour ce faire, le ministère de la Santé doit s'ouvrir aux compétences en s'affranchissant des comportements autosuffisants et autarciques qui sclérosent l'initiative. Un ministère obnubilé par la collecte des chiffres et des données statistiques accommodés et qui conduisent immanquablement à des incohérences et des attitudes irrationnelles dans l'usage de ressources bien souvent évanescentes. Et que dire du fonctionnement de nos caisses d'assurance maladie qui peinent à actualiser la nomenclature des actes médicaux et paramédicaux et d'en réviser la tarification? Au surplus, un tel réajustement ne serait en vérité qu'un rattrapage, à l'image de la revalorisation salariale et des retraites que vous avez eu la clairvoyance de décider et d'imposer.
Monsieur le Président,
Les réformes initiées par vous-même se proposaient de prendre en charge toute cette problématique à travers une refonte complète du système national de santé. Notre formation syndicale, consciente de l'enjeu de ces réformes, a de tout temps soutenu et accompagné leur processus de mise en œuvre. A notre grand regret, nous constatons que les meilleures volontés peuvent toujours être bridées par les cercles rentiers dont la seule expertise reconnue est de dresser des entraves à la réussite des réformes qui nous préoccupent. Ce n'est pas assurément le moindre des paradoxes de relever que ces cercles, que nous avons le courage et la responsabilité d'identifier et de dénoncer, ne sont pas une «abstraction administrative». Il s'agit, dans les faits, de responsables qui ont pris en otage la santé publique algérienne et qui, ligués dans une communauté d'intérêts indus, sont précisément aux avant-postes pour soi-disant mener les réformes. En cherchant à disqualifier les partenaires sociaux comme il vient de le déclarer, Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tourne le dos aux chances de réussite du processus de redressement du secteur dont il est en charge.
Dans une de vos allocutions, vous recommandiez, Monsieur le Président : «C'est dans la concertation inclusive, participative et transparente que l'on peut puiser les solutions les plus efficaces pour un développement !, durable.» Monsieur le ministre de la Santé gagnerait à traduire cette recommandation dans les faits, dans sa stratégie de refonte de la «loi sanitaire», une loi qu'il est temps de revisiter, mais qui nécessite, pour ce faire, une «concertation inclusive, participative» avec l'ensemble des acteurs concernés, sans quoi l'exclusion, qui semble être la seule voie prônée actuellement par Monsieur le ministre de la santé, conduirait inexorablement vers l'impasse. Votre recommandation, Monsieur le Président, doit être aussi le fil conducteur des rapports de partenariat que devraient entretenir l'administration et les organisations syndicales relevant du secteur.
A l'heure où les acteurs de la santé publique, à tous les échelons, revendiquent leur implication dans la conception, la conduite et l'évaluation des actions de santé publique, l'administration hostile à ce processus multiplie les entraves à l'exercice syndical et au droit de grève par la suspension des délégués syndicaux (Alger, Ouargla, Tamanrasset, Sétif, Bordj Bou Arréridj), par son ingérence dans le fonctionnement des organisations syndicales et par le recours systématique à la justice pour interdire le droit à l'arrêt collectif et concerté du travail, pourtant consacré aux travailleurs en cas d'échec de la négociation, pour défendre leurs revendications socioprofessionnelles. Une démarche qui n'est pas de nature, en l'occurrence, à permettre la construction de partenariats efficients que nous appelons de nos vœux et qui en constitue la matrice de nos revendications.
Monsieur le Président,
Il est regrettable que Monsieur le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à travers des déclarations de presse intempestives et quotidiennes, réduise notre revendication de plan de carrière à une demande d'augmentation de salaire bassement corporatiste. Cette entreprise de sape et de diabolisation d'un corps professionnel au cœur du dispositif de santé de tout un pays n'est pas de nature à préserver la confiance de nos concitoyens dans le personnel soignant. Le syndicat national des praticiens de santé publique, au nom des milliers de médecins, de chirurgiens dentistes et de pharmaciens algériens ayant à charge la santé de la population, en appelle à votre clairvoyance et sollicite votre arbitrage afin d'imposer les solutions pour le règlement de la crise multidimensionnelle que vit le secteur de la santé, en dépit de la politique de réformes qui l'accompagne à ce jour.


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