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Monde musulman : le calvaire des non-jeûneurs
Publié dans El Watan le 10 - 08 - 2012

-Maroc : dans ce royaume, il existe bel et bien un article du code pénal daté de 2010, qui dispose que «toute personne qui, notoirement connue pour son appartenance à la religion musulmane, rompt le jeûne ostensiblement en période de Ramadhan, sans motif admis par cette religion, est passible d'un à six mois de prison et d'une amende de 12 à 120 DH (120 à 120 DA, ndlr)». Pourtant aujourd'hui, le Maroc a une nouvelle Constitution garantissant entre autres la liberté du culte, ce qui rend Zineb El Rhazoui, journaliste et militante active du Mouvement alternatif des libertés individuelles (MALI), sceptique : «Il s'agit d'un article stupide, inapplicable et surtout injustifiable au regard du droit.
En plus d'être absurde, il est en contradiction flagrante avec la Constitution et avec le Pacte international relatif aux libertés civiles et politiques, signé et ratifié sans réserve par le Maroc en 1979. Au mépris de ses engagements, le royaume continue à appliquer ce texte de loi liberticide et d'envoyer chaque année des dizaines de personnes en prison.» Impossible pour un diabétique de pouvoir manger en public ni pour une femme enceinte de se désaltérer, quant aux personnes qui présenteraient un faciès non musulman, la journaliste est catégorique : «McDonalds, par exemple, refuse de servir ceux qui ont une “gueule d'Arabe”. Si la personne insiste, ils demandent à voir sa pièce d'identité. Depuis 2010, cette chaîne américaine affiche même sur l'entrée de ses restaurants que seuls les adultes non musulmans seront servis.»
-Tunisie : le 30 juillet dernier, trois cafés-restaurants ont dû fermer leurs portes à la suite du passage des forces de l'ordre. Motif ? Protéger et respecter le jeûneur ! «La Tunisie ne diffère pas tant que ça de l'Algérie ! Aujourd'hui avec la nouvelle politique et la manipulation qui tire ses ficelles, nous avons affaire à la police des mœurs qui traque et terrorise la population jusqu'à se donner le droit de violer la propriété privée. Dernièrement, même des touristes ont été tabassés et maltraités», explique Moufida Fedhali, membre actif dans la vie associative et artiste visuelle. Et la loi ? Elle n'existe pas. Une Constitution est sur le point d'être définitivement rédigée et adoptée.
«Tout est permis !», conclut Moufida Fedhali. «Un non-jeûneur doit attendre le ftour pour pouvoir manger. Je trouve que c'est la plus belle allégorie sur tout ce qui se passe dans le monde arabe. Quand on prend un coup d'Etat pour une révolution, c'est normal que l'on prenne une dictature démocratique pour une belle expérience de révolution réussie». Avant le début du Ramadhan, le président de l'Association centriste de sensibilisation et de réforme, Adel Almi, avait annoncé que «le gouvernement devait veiller à l'application régulière des lois et procéder au retrait des licences de restaurant dans le cas où ces lieux resteraient ouverts pendant le Ramadhan». Sur ce point, Moufida Fedhali précise: «Il existe des groupes qui harcèlent les non-jeûneurs. La police en fait partie. Il y a quelques parasites salafistes, quelques Nahdhaouis qui font la loi dans la rue comme faisaient les milices du parti RCD, parti déchu de Ben Ali. Le pouvoir ne veut pas de démocratie. Il veut établir une nouvelle dictature religieuse. Mais nous ne céderons pas !»
-Iran : selon l'écrivain, juriste et islamologue Hassan Ferechtian, il n'existe pas de réelle loi qui encadrerait cette période particulière de l'islam, «juste une circulaire créée bien avant La Révolution iranienne et qui interdisait de manger ou de boire dans les lieux publics durant le jeûne». Hassan Ferechtian précise : «Il existe très peu d'exemples de tabassages orchestrés par la police. Les actes isolés existent malheureusement, mais sont minimes par rapport au quotidien. Par contre, des amendes sont délivrées. Les restaurants peuvent être susceptibles de voir leurs portes fermées pour un temps illimité ; quant aux citoyens, ils sont interpellés et font l'effet d'une prévention morale.»
Malheureusement, dans la ville d'Ispahan, située à 340 km au sud de la capitale, l'histoire est différente : «Pendant le mois de Ramadan, une cinquantaine de groupes surveilleront ceux qui ne jeûnent pas pour contrôler cette question», explique le Comité de soutien aux droits de l'homme en Iran (CSDHI). Pour autant, il ne faut pas généraliser prévient Hassan Ferechtian. «Une personne issue d'une autre communauté peut manger ou boire dans les endroits spécifiques à sa religion, sans pour autant être visibles. Tout comme ceux et celles qui voyagent dans le territoire iranien et par route ont le droit de déjeuner sur les aires d'autoroutes où des restaurants sont mis à leur disposition ainsi que des hôtels.» Cela s'applique à tous, y compris aux musulmans.
-Yémen : dans ce pays, pas de non-jeûneurs visibles. Les Yéménites de souche sont majoritairement musulmans. Ils sont des sunnites à 55% et des chiites à 45%. «Il n'y a pas, à ma connaissance, de cas semblables à l'Algérie. Ce genre de choses pourraient arriver dans certaines régions reculées et la personne surprise en train de manger en plein Ramadhan pourrait subir des pressions sociales», explique Nasser Arrabyee, journaliste à Sanaa. Les personnes qui désirent s'abstenir de jeûner ont tout le loisir de le faire dans le cercle privé, mais jamais en public, insiste-t-il, tout en affirmant que jamais une polémique n'a été soulevée par rapport à cela. «Les restaurants sont fermés, rien n'incite à manger en public pendant ce mois», précise-t-il. Côté législation, le journaliste explique que la loi yéménite punit les personnes qui s'abstiennent de jeûner publiquement. «Il serait possible que des personnes soient incarcérées dans ce genre de circonstances», précise-t-il.
-Indonésie : bien que l'Indonésie soit le premier pays musulman en matière de nombre de fidèles, la Constitution reconnaît six religions et l'archipel transcontinental n'est pas un Etat musulman. De ce fait, aucune sanction n'est prévue par la législation, explique Vincent Souriau, journaliste français correspondant à Jakarta : «Pas question de mettre la pression aux chrétiens ou aux bouddhistes qui ne font pas le Ramadhan.» Traditionnellement, la pratique de l'islam est assez souple, même si elle a «tendance à se raidir un peu ces dernières années (…) Mais tout le monde chez les musulmans ne jeûne pas, par exemple», précise-t-il. Cependant, le journaliste relève que «dans la province d'Aceh, qui est la seule en Indonésie à appliquer la charia, ils sont évidemment un peu plus tatillons.»
-Malaisie : c'est un pays multiconfessionnel qui a bénéficié historiquement de l'immigration chinoise. Si l'islam sunnite est la religion d'Etat, un quart des Malaisiens sont chrétiens, boudhistes ou taoïstes. La charia ne s'applique qu'aux musulmans. «Ils jeûnent par entière conviction. Ils le font pour Dieu et non pour la société», affirme un chercheur qui a vécu une longue période à Kuala Lumpur. Dans ces conditions, la polémique des non-jeûneurs ne se pose pas avec la même acuité que dans les pays uniconfessionnels. L'islam asiatique, plus tolérant qu'ailleurs, s'y est installé via les relations commerciales.


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