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14e salon international du livre d'Alger : Un palmier au pays du Cèdre
Publié dans El Watan le 03 - 11 - 2009

Yamilé Ghebalou-Haraoui avait 25 ans lors de l'éclatement de la guerre civile au Liban en 1975. « C'est une guerre qui m'a beaucoup frappée », nous a-t-elle dit lors d'une rencontre au Salon international du livre d'Alger qui se tient à l'esplanade du complexe sportif du 5 Juillet. Dépassant l'émotion et le souvenir, Yamilé Ghebalou-Haraoui, qui est poète et nouvelliste, a franchi le pas et a écrit un roman, Liban, paru aux éditions Chihab.
Elle raconte l'histoire de Omar, l'Algérien, avec Kamel, le Libanais. « Je suis Kamel ; j'erre sur les terres d'Algérie et j'y reconnais Omar, qui m'est venu de là-bas pour me défendre, mais il fera comme les autres et me laissera mourir. Cette terre de tueries dans le silence et dans le secret, cette terre de fantômes, dont la mémoire est comme un collier déchiré, rompu et dont les perles jonchent la terre, brisées », confie le personnage de Yamilé Ghebalou-Haraoui dans le roman. « Le personnage de Kamel Joumblatt m'avait fascinée. J'avais lu certaines de ses poésies et j'ai rencontré des gens qui l'avaient connu. J'ai mémorisé tout cela. Quand il y a eu ces événements des années 1990 en Algérie, cela a réactivé en moi ce souvenir », raconte l'écrivaine.
Druze d'origine, Kamal Joumblatt est le fondateur du Parti socialiste progressiste en 1949, année de la naissance de Walid qui, après l'assassinat de son père en 1977, a pris le relais du combat politique, surtout sur le front antisyrien. « Il m'est toujours difficile de parler de l'Algérie directement. Je le ferai un jour peut-être. Mais j'en ai parlé par sujet interposé, c'est-à-dire en revenant au Liban, ce pays exemplaire à différents titres. C'est un pays qui a connu un conflit qu'on retrouve partout dans le monde arabo-musulman à des degrés variables », a expliqué la romancière. Les allers-retours que fait Omar dans sa mémoire est prétexte pour Yamilé Ghebalou-Haraoui de faire le lien avec l'Algérie. Lien clairement dit à la fin du roman : « Liban, c'était sa terre intérieure, celle de tous ses déchirements, ceux qu'il avait à sa famille, à sa ville, à sa terre maghrébine. Liban, c'était cette richesse infinie qu'on se refuse parce que qu'on se croit maudit ». Yamilé Ghebalou-Haraoui qui enseigne à l'université d'Alger, est particulièrement attachée à l'écriture dense de la nouvelle et à la poésie. Dimanche, elle dédicaçait son recueil Les demeures du bleu, paru en 2008 aux éditions Hibr.
Un autre recueil est en chantier. Selon elle, le public de la poésie est restreint, phénomène qui n'est pas propre à l'Algérie. « La poésie demande une attitude différente par rapport au langage. Ce n'est pas immédiat. C'est quelque chose qui s'apprend. On est dans un pays de tradition orale et les Algériens sont sensibles à la poésie. Il manque un travail éducatif sur cela », a-t-elle dit. Aux éditions El Ikhtilaf, l'action est concentrée sur la philosophie écrite en arabe. Ce qui est déjà rare dans l'univers algérien de l'édition. Plusieurs essais du philosophe libanais Ali Harb ont été édités cette année : La complicité des contraires, L'amour et le chaos, Le discours de l'identité. Selon Assia Moussaï, directrice d'El Ikhtilaf, la maison d'édition a fait un grand effort pour publier une soixantaine de titres. Elle a cité un ouvrage de Salah Fakhri sur Edward Saïd, un essai sur Max Weber, un roman de Amin Zaoui, La rue du diable et un autre de Samir Kacimi, Une belle journée pour mourir. « Le roman de Samir Kacimi est un best-seller. Nous avons publié également des ouvrages académiques sur le nouveau roman arabe, sur la philosophie des valeurs, sur la philosophie de la justice et de la mondialisation, sur la traduction.
Certains éditeurs préfèrent tout ce qui est facile et vendable, comme le parascolaire et la cuisine, et négligent la philosophie », a expliqué Assia Moussaï. Selon elle, la philosophie, écrite en arabe ou pas, a son public. Et que pense-t-elle de la censure ? « Le fait d'obliger les éditeurs de ne pas dépasser 5 exemplaires pour les livres publiés avant 2005 est déjà un acte de censure. On n'a pas le droit, par exemple, de ramener plus d'ouvrages sur Mahmoud Darwich alors que les visiteurs les demandent », a-t-elle précisé. Ecrire, pour Anouar Benmalek, est la seule façon de contourner la censure. « Ecrire ce qu'on pense. En Algérie, on trouve toujours le moyen d'arriver à publier, d'une manière ou d'une autre, ce qu'on veut. Il ne faut pas attendre des canaux officiels qui le fassent à votre place. Il y a internet, par exemple. On n'est plus dans l'ancien système. La parole ne peut plus être interdite », a souligné le romancier. L'auteur du roman Le rapt, paru chez Sédia, vient d'appeler à juger les commanditaires du massacre de Melouza, du nom du village de la région de M'sila.
En 1957, des combattants du FLN ont fait une descente dans ce village et ont tué des civils en raison de leur adhésion supposée au Mouvement nationaliste algérien (MNA) de Messali El Hadj. Pour Mustapha Boudina, il est important d'écrire les choses qui se sont produites durant la guerre de Libération. « J'ai hésité d'écrir,e mais je l'ai fait sous la pression de mes enfants. Quatre mois d”écriture, quatre mois de souffrance. Des souvenirs douloureux... », nous a-t-il confié. Il vient de publier aux éditions ANEP, Rescapé de la guillotine, paru en arabe et en français. « Je raconte un épisode douloureux de ma vie. Arrêté en 1958, j'ai été condamné à mort en 1959. Je reviens sur cette période, sur les tortures que j'ai subies et sur le passage devant le tribunal militaire de Lyon. Je raconte la solitude et la lutte contre la mort dans le couloir de la mort, la résistance à la guerre psychologique des bourreaux », a précisé Mustapha Boudina. Il a évoqué dans son témoignage les 22 nationalistes algériens qui ont été guillotinés. « J'ai partagé avec eux le couloir de la mort pendant des mois », a-t-il ajouté. Mahmoud Mostéfaoui a, pour sa part, publié ses mémoires aux éditions Chihab avec un titre qui se passe de commentaire Afin que nul n'oublie. « Je raconte les combats auxquels j'ai participé dans la région d'El Harrach. Après la bataille d'Alger, il n'y avait plus d'attentats. Vers 1960, l'ALN est descendue à El Harrach et repris les combats. Je raconte tout ce que nous avons vécu, vu ou fait » a-t-il noté. Il parlait avec la fille d'un de ses compagnons de combat, Abdelkader Baraki, dont la photo apparaît sur la couverture du livre.


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