Au SILA chacun à sa place, des enfants aux adultes en passant par les ados, même si certains sont mieux représentés que d'autres, il y en a pour tous les genres et dans les deux langues. Même si on a tendance à les oublier quand on parle de littérature, nos enfants sont les premiers à nous demander une histoire avant d'aller au lit. « L'édition de livres pour enfants en Algérie n'est pas un marché mais une obligation envers nos bambins, les contes pour enfants existent, mais leur édition n'est pas gigantesque », déclare Nazim Mekbel, représentant de la maison d'édition Dalimen. Leur préférence ? L'éternel conte de princesse est en tête de liste pour les filles et les histoires de batailles urbaines pour les garçons. Aussi bien en arabe qu'en français, les histoires bien cousues sont fortement demandées. Dans le domaine de la littérature des adolescents, les mangas et les bandes dessinées sont les seules littératures pour nos 13-18 ans. « Ce qui est malheureux en Algérie, c'est que dès qu'on parle livre pour enfants, on pense systématiquement éduquer, ce qui fait qu'on laisse tomber la légèreté de la condition enfantine », déclare encore le responsable. Certes, on ne trouve pas beaucoup d'éditeurs qui publient des histoires pour enfants, en dehors des livres scolaires et parascolaires, mais il persiste quand même certains qui considèrent que l'enfant rêveur d'aujourd'hui deviendra le lecteur de romans de demain. Une autre problématique est soulevée par Nazim Mekbel, celle de l'adolescent en Algérie. Les jeunes n'ont pas de choix concernant leurs littératures, soit ils se mettent aux mangas ou à la BD, soit il doivent se contenter des romans de haut niveau qui sont parfois très difficiles à comprendre. « Il faut de la légèreté pour nos bambins, il faut les laisser rêver et entrer dans un monde imaginaire, qui est très loin de ce qu'ils vivent au quotidien. Ici en Algérie, il est très difficile de trouver un livre qui plaît à nos enfants. Il faut encourager l'édition des livres pour enfants, car c'est un moyen d'épanouissement pour les petits et en plus s'ils le demandent, il faut absolument répondre à leurs envies », dira une maman présente au SILA. En somme, il faut des livres algériens pour tous les âges et dans tous les styles pour les enfants, afin de les laisser grandir avec leurs rêves et à leur manière sans les brusquer. Il ne faut surtout pas négliger l'enfant, car ce sera avec la passion qu'il aura pour la lecture des contes qu'il connaîtra la valeur et la richesse d'un écrit quand il sera plus grand.
