De plus en plus orienté vers l'option du partenariat, le gouvernement a lancé durant l'été dernier et par le biais du ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'investissement (appellation valable lors du passage de Cherif Rahmani par ce département) un premier appel au partenariat national et étranger pour le développement du secteur industriel. Il s'agissait de promouvoir «un partenariat industriel productif» en vue de «relancer l'outil de production et développer l'investissement» dans le cadre de ce qui a été appelé «la nouvelle ambition industrielle et technologique». Les Sociétés de gestion des participations ont donc été invitées à «rentabiliser un ensemble d'actifs utiles à l'activité industrielle par la réalisation de partenariats avec des opérateurs nationaux ou internationaux relevant du secteur privé». Cela passerait par la création de nouvelles entreprises sous forme de sociétés par actions. Il s'agit, selon le ministère, de «rentabilisation des actifs inexploités, patrimoines» des entreprises publiques. C'est notamment le cas pour la SNVI, dont l'appel vise la réalisation d'une activité ciblée et positionnée dans la filière Mécanique et Automobile. Pour la SGP Transolb, l'appel porte sur la création d'une activité de transformation industrielle en partenariat avec l'entreprise publique Metanof dans la wilaya de Tlemcen.Au total, 7 SGP et entreprises publiques économiques non affiliées sont concernées par cet appel, à savoir les SGP : IPRS, Transolb (transformation sidérurgiques), EST/SUD/EST, Indelec, Cojub, industries manufacturières et la SNVI. Par ailleurs, dans le cadre de la même ambition industrielle qui tend à promouvoir des filières industrielles stratégiques, un second appel a été lancé, mais cette fois il s'agissait d'un appel «à projets industriels» concernant 18 filières (textile-habillement, cuirs, bois, produits électriques, produits sidérurgiques…). L'appel cible les opérateurs économiques nationaux et étrangers, publics ou privés, qui sont porteurs de projets en Algérie, que ce soit des projets «industriels ou de soutien à une filière», et qui souhaitent le réaliser «seuls ou en partenariat». Les opérateurs intéressés se voient offrir plusieurs types d'aides : financière (bonification sur des crédits d'investissement, subventions à l'emploi..), fiscale (abattement sur l'IBS et l'IRG dans les hauts-Plateaux…), exonérations de charges sociales, appui pour l'accès au foncier… Dans le secteur des textiles qui fait partie des cibles du ministère, des actions sont menées pour renforcer aussi bien le partenariat que l'investissement et la filière turque semble pour le moment la plus prisée. Un projet de «prise de participation dans deux unités de textiles à hauteur de 39%», est en train d'être finalisé avec une entreprise turque. Un autre projet d'investissement de plus grande envergure est en cours de réalisation (50% finalisé à hauteur de 50%) dans la zone industrielle de Relizane. Il y sera question d'un complexe intégré, «d'une construction industrielle qui va de la filature, confection, tissage, finissage, en passant par la réalisation d'un centre de formation», précise M. Takjout. Le ministère de l'Industrie souhaite à terme permettre l'émergence de groupes industriels «publics et privés qui puissent être concurrentiels sur le plan international». Actuellement, le secteur industriel ne représente que 5% du PIB national.