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La radiothérapie gratuite pour les enfants, le pari prometteur du docteur Bouzidi
Publié dans El Watan le 20 - 12 - 2013

«Mon fils de 6 ans a une leucémie. Je l'ai emmené pour une consultation oncologique et j'ai été surprise d'apprendre que le traitement comme la consultation étaient gratuits !», confie une mère, dans la salle d'attente. Un grand building avec des open-spaces, des couleurs attribuées à chaque service, des hôtesses d'accueil attentionnées, des couloirs impeccables… Le nouveau centre anticancer Athena, qui a ouvert le mois dernier à la cité Zouaghi (Constantine), a choisi de prendre en charge gratuitement les patients de moins de 10 ans.
«L'idée de l'ouverture de cette clinique est venue d'une histoire bouleversante. Quand je travaillais au CHU de Constantine en 2006, une mère m'a supplié de trouver un rendez-vous pour sa fille atteinte d'un cancer. J'étais tellement abattu que j'ai lancé une réflexion sur la possibilité d'ouvrir une clinique pour soulager les malades en leur offrant le traitement. Avec le physicien Mohamed Salah Bali, devenu mon partenaire, nous avons lancé notre projet», explique le docteur Mehdi Bouzidi, oncologue et propriétaire de la clinique. Chaque année, 20 000 Algériens décèdent de cancer faute de traitement.
Seuls 8000 d'entre eux bénéficient de traitement sur les 40 000 cas déclarés, selon des spécialistes. La prise en charge des cancéreux n'a pas connu d'évolution, alors que le nombre de malades ne cesse d'augmenter. Il est passé de 80 cancéreux pour 1000 habitants en 1993 à 120 cas pour 1000 habitants en 2000, selon des spécialistes.
Attente
«Les rendez-vous ne peuvent être fixés avant septembre 2015. Médicalement, cela devient inutile. Après une si longue attente, le traitement est inefficace. Le cancer se métastase ou le patient récidive. Dans certaines pathologies, le temps d'attente entre les séances de la chimiothérapie et la radiothérapie ne doit pas dépasser les 15 jours», témoigne le professeur Assia Bensalem du CHU de Constantine. Il arrive même que certains malades décèdent avant leur premier rendez-vous. A Constantine, les femmes atteintes d'un cancer du sein doivent attendre jusqu'à septembre 2015 pour espérer un rendez-vous. «Si c'était un traitement que nous devions acheter, nous l'aurions déjà fait !», témoigne Abderrahmane, un patient atteint d'un cancer du côlon dont le rendez-vous a été programmé pour août 2014.
La seule solution qu'on lui a proposée : partir au CHU de Ouargla, où… l'attente est aussi longue. Alors il a décidé de se tourner vers le centre anticancer Athena qui a lui a fixé un rendez-vous la semaine suivante. Amel, 42 ans, comptable, rencontrée également dans les couloirs de ce centre, témoigne : «Mon rendez-vous à l'hôpital de Ouargla est prévu pour la fin de l'année prochaine ! Ma tumeur a été diagnostiquée à un stade précoce, mais si j'attends, mes chances de guérir seront considérablement réduites. J'ai préféré mettre toutes les chances de mon côté.» Un médecin du CHU de Constantine reconnaît, fataliste : «Des malades sont prêts à payer pour une radiothérapie à temps, alors autant les informer de l'existence d'une clinique privée qui prodigue ces soins.»
Coût
Alors que dès aujourd'hui les soins de radiothérapie et les consultations sont en place, la clinique prévoit d'ouvrir d'autres services d'oncologie, de chirurgie et de médecine nucléaire en mars 2014. Mais bien sûr, cela a un prix : pour les adultes, la séance de radiothérapie coûte 12 000 DA. Certaines patientes choisissent par exemple de vendre leurs bijoux pour payer leur radiothérapie. D'autres, leur voiture, leur terrain ou n'ont pas d'autre choix que de s'endetter. Hamid, la cinquantaine, a dû trouver une solution pour réunir la somme de 450 000 DA qu'exigent plus de 30 séances.
«J'ai hérité d'un bout de terrain de ma famille dans mon village natal, à Khenchela. Je n'ai jamais envisagé de le vendre. Je voulais construire avant que je tombe malade, mais là, j'ai été contraint de le faire pour payer mes soins. Je suis un retraité des impôts, j'estime qu'on doit être remboursé par la Sécurité sociale !» affirme-t-il. Car les soins dispensés par le privé ne sont toujours pas remboursés par la Sécurité sociale. «Nous venons à peine d'entamer notre retraite. Nous avons cotisé pendant 32 ans et voilà que nos petites retraites et toutes nos économies sont dépensées pour des soins chez le privé ! Je ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas être remboursés. Si jamais la CNAS décide de se conventionner avec cette clinique, comme elle le fait pour les hémodialysés, je pense que cela réglera pas mal de problèmes», explique Nouara, de Skikda, qui accompagne son mari à qui un cancer du poumon a été diagnostiqué il y a quelques mois.
Détresse
«Nous n'avons pas besoin de mosquées, nous pouvons faire nos prières dehors et même si nous ne le faisons pas, Dieu nous pardonnera ! s'emporte-t-elle. Mais le cancer ne pardonne jamais. Nous avons besoin de centres anticancer, de traitement et de prise en charge.» Après un passage à Annaba pour une chimiothérapie, le couple a opté pour la radiothérapie à Zouaghi. Et pour cela, il a loué un appartement à proximité pour 60 000 DA par mois. Nouara invite même les autres malades à y passer la nuit en cas de besoin. Car à peine un mois après son ouverture, la clinique reçoit déjà des patients de Khenchela, Sétif, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Oum El Bouagui…
«J'ai fait ma chimiothérapie en Tunisie, raconte Karima, de Khenchela, 50 ans, opérée pour une tumeur au sein. Mes filles m'ont alors aidée pour collecter la somme nécessaire, exorbitante. Et puis j'ai appris l'existence de cette clinique, cela me revient moins cher que de partir en Tunisie. Et puis ce sera plus pratique pour les déplacements de mes proches.» Dr Ghania Belkhodja, PDG du centre, est catégorique : «La santé gratuite, c'est un droit constitutionnel.» Selon le Dr Mehdi Bouzidi, cela reviendrait moins cher à l'Etat que la CNAS prenne en charge ces malades. A un stade précoce, un cancéreux coûte 500 000 DA à l'Etat.
Au stade des métastases, 3 millions de dinars. «Une simple chirurgie de la vésicule coûte 10 000 DA chez le privé alors qu'elle coûte 500 000 DA à l'Etat qui doit aussi payer le médecin, le personnel, la chambre, etc. Nous manquons seulement d'une bonne vision en termes de management. Pourtant, on pourrait régler définitivement le problème du cancer en Algérie si le privé était aidé, regrette le Dr Bouzidi. Il faudrait seulement appliquer rigoureusement le cahier des charges des centres anticancer qui vient de voir le jour. Il faut également une commission de suivi et de contrôle pour encadrer ces cliniques. Je remarque que la loi n'est malheureusement pas respectée par la CNAS qui ne prend pas en charge ses assurés sociaux.»


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