Cette phrase, attribuée à l'historien Benjamin Stora, spécialiste du Maghreb contemporain à l'université Paris 13, a créé un malaise parmi les amis algériens de Stora et la communauté universitaire, d'autant qu'elle intervient à la veille d'une élection présidentielle qui comporte des enjeux importants et produit d'énormes tensions depuis l'annonce de la candidature de Bouteflika à sa propre succession. L'opinion publique accueille aussi de façon mitigée cette déclaration depuis qu'elle a été reprise par la presse nationale. C'est le site du journal français Le Point, dans son édition du 4 avril dernier, qui fait parler Stora dans un article intitulé «Algérie – Présidentielle : autopsie du bilan Bouteflika». Mais l'écrivain, associé à l'ouvrage 50 ans d'indépendance : Algérie, la désillusion, a-t-il vraiment prononcé ces paroles et dans quel contexte ? Contacté par El Watan, Stora s'est dit totalement surpris par ces écrits, lui qui a appris à ses dépens la nouvelle de la part de ses amis, «choqués».«Je n'ai jamais rencontré ce journaliste du Point», nous a-t-il affirmé, catégorique. «Il m'avait téléphoné il y a 7 mois, alors que A. Bouteflika n'était pas candidat pour un 4e mandat, et j'avais discuté quelques minutes par téléphone. Il ne m'a jamais renvoyé mes propos pour validation et ne m'a jamais prévenu d'une publication pour cette semaine», poursuit-il. Désapprouvant «la méthode» utilisée par l'auteur de l'article, l'historien, né à Constantine, précise cependant que «ce journaliste du Point a certes cité plusieurs des phrases qu'il m'attribue, une seule a été reprise par un quotidien arabophone. Il s'agit donc là aussi tout simplement de désinformation».Veillant à souligner sa neutralité dictée par son statut d'universitaire non algérien, Benjamin Stora a tenu à rappeler qu'il n'est «nullement engagé dans le processus électoral en cours en Algérie».