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Ghaza se réveille sur un tas de ruines
Publié dans El Watan le 06 - 08 - 2014

Un cessez-le-feu de 72 heures, proposé par l'Egypte, accepté par Israël et les factions palestiniennes actives dans la bande de Ghaza, est en vigueur depuis hier matin. Ce cessez-le-feu intervient après 29 jours d'une agression israélienne sanglante contre l'enclave palestinienne et sa population. Prétendant que leur mission était achevée, les troupes terrestres israéliennes se sont redéployées à l'extérieur du territoire palestinien. Cette mission consistait soi-disant en la destruction des tunnels qui débouchaient en territoire israélien, creusés par les résistants palestiniens.
Les responsables de l'Etat sioniste ont toutefois prévenu que l'armée réagirait à toute attaque en provenance de la bande de Ghaza. Cette mission, que l'armée d'occupation semble se vanter d'avoir accomplie, n'était pourtant qu'un des nombreux objectifs de Benyamin Netanyahu au début de la guerre contre Ghaza. Les Israéliens espéraient surtout, à travers leur attaque sauvage et aveugle, mettre un terme aux tirs de roquettes contre leur territoire et frapper les structures de base des factions armées palestiniennes. Aucun de ces deux objectifs n'a été atteint.
Cinq minutes seulement avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les roquettes palestiniennes continuaient de tomber sur les principales villes israéliennes. Quant aux factions palestiniennes armées, elles n'ont jamais paru aussi fortes et bien organisées. L'armée israélienne — qui est présentée comme étant la plus puissante de la région — a montré surtout sa capacité à massacrer de sang-froid la population civile palestinienne et à semer la désolation dans Ghaza.
La ville de Ghaza ressuscitée
Dès 8h lundi matin, horaire fixé pour le début du cessez-le-feu, les rues de Ghaza, restées désertes pendant près d'un mois, étaient pleines de monde. La circulation était dense aussi. Renseignement pris : beaucoup de ceux vivant dans les zones les moins touchées par les bombardements israéliens ont pris d'assaut les épiceries et les supermarchés épargnés par les bombes pour se ravitailler en denrées alimentaires. Ils redoutaient une reprise rapide des attaques. Tout à fait prévisibles, de longues queues se sont très vite formées devant les boulangeries. Avec les klaxons interminables et la circulation qui se faisait de plus en plus dense, la ville de Ghaza a ressuscité soudainement.
Bien qu'il ne s'agisse que d'un cessez-le-feu limité pour le moment à 3 jours, on pouvait déceler un certain soulagement dans les yeux des passants, heureux d'avoir survécu à ce terrible carnage. Pour exorciser la peur, certaines familles ont même autorisé leurs enfants à descendre seuls s'acheter quelques friandises et jouer avec leurs amis et voisins devant leurs maisons. Des milliers de citoyens, réfugiés dans des centres d'accueils de l'ONU, sont retournés dans les localités qu'ils avaient fuies lors des bombardements aveugles de l'armée israélienne. L'accalmie a permis à la population de découvrir l'ampleur des dégâts. L'agression a causé d'immenses ravages et l'économie de Ghaza est dévastée.
Ghaza la martyre s'est réveillée sur un tas de ruines entourées de cadavres d'enfants et de femmes. Nombre d'entre les victimes sont du quartier populeux de Chedjaiya totalement dévasté par les bombardements israéliens. Les Ghazaouis s'y sont rendus dès l'arrêt des tirs de l'artillerie israélienne. Situé dans la partie est de la ville de Ghaza, ce quartier martyr, où plus de 120 citoyens ont été tués en une seule nuit, était méconnaissable. Il n'est qu'un immense amas de gravats et de ferrailles. Il n'y a plus ni route, ni édifice… ni habitation. C'est un immense champ de ruines dans lequel il est désormais difficile de se déplacer.
La perte d'un proche
Beaucoup de citoyens cherchaient on ne sait quoi dans ces décombres. Entourée de quelques personnes qui semblaient ne pas comprendre, une femme d'un certain âge tentait, les larmes aux yeux, de déblayer les décombres de ses propres mains au point qu'elles dégoulinaient de sang. «Mon fils est là, je suis sûre qu'il est sous la maison, il est là, il est là», crie-t-elle, désespérée. «Un de ses fils est porté disparu», dit un voisin qui ne peut retenir ses larmes.
Les ruines de Chedjaiya ont enregistré de nombreuses scènes analogues… D'un côté des femmes en sanglots ; de l'autre des enfants cherchant dans les décombres un proche disparu et des hommes complètement désorientés. Abattus par la douleur, certains sont simplement assis sur ce qui reste de leur maison, en silence, sans rien dire. Une colère énorme est lisible dans leur regard. L'armée israélienne a anéanti de nombreuses années de dur labeur en quelques instants pour des milliers de citoyens qui n'ont commis d'autre faute que celle d'avoir habité à Chedjaiya. Le choc autant que les pertes sont immenses.
Des dégâts importants
A Beit Hanoune, au nord de l'enclave palestinienne, le tableau est tout aussi apocalyptique. Dans cette localité à vocation agricole, les dégâts sont immenses. Il n'y a presque plus de maisons, ni d'étables, ni d'animaux, ni d'arbres ni de routes… tout a été détruit ou tué. Les chars israéliens ont tout rasé. Seules les maisons où s'étaient positionnés des soldats israéliens durant les affrontements avec les résistants palestiniens sont encore debout. Bien entendu, les soldats israéliens étaient loin d'être à la hauteur de l'image dont se vantent leurs dirigeants. Dans les maisons qu'ils ont occupées, ils ont tout cassé.
Aucun appareil électroménager, meuble ou vaisselle n'ont été épargnés. «Voyez, tout est détruit. Il va falloir tout reconstruire à zéro. Nous mettrons des années pour reconstruire tout ce qui a été démoli», s'indigne Abou Mohamed en découvrant le massacre qui a été fait dans sa maison. «Regardez, ils ont même écrasé nos bêtes avec leurs chars, ces monstres. Ce sont les ennemis de la vie. Quand ils ne trouvent personne sur qui tirer, ils s'en prennent aux arbres, aux animaux, aux maisons», ajoute, révulsée, une voisine qui pointe le doigt sur des moutons réduits en bouillie par les blindés israéliens.
Malgré la douleur et les dégâts, la population a décidé de réoccuper les lieux même sans eau ni électricité. Nombreux sont ceux qui ont dressé des tentes sur les tas de gravats que sont devenues leurs habitations. «C'est notre terre et nous rebâtirons nos maisons. Nous nous battrons pour la garder. Nous n'irons nulle part ailleurs. Les centres pour réfugiés ne sont pas une alternative», explique un vieil homme. Plus loin, un groupe s'affaire à enterrer une victime de la folie meurtrière israélienne, retrouvée sous les décombres. Des centaines d'autres ne seront probablement jamais retrouvées.


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