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PHILIPE BROUSSE (Expert financier à l'Euro-développement PME)
« Il faut bien évaluer les risques de crédits »
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2004

La question du risque crédit est mal appréhendée par les banques algériennes. De par votre expérience en Algérie, quel regard portez-vous sur la question ?
La problématique du risque dans les entreprises privées, notamment les PME algériennes, porte sur le financement à moyen terme, voire 7 ans, de l'acquisition et du renouvellement des équipements des entreprises. Jusqu'à présent, les banques algériennes n'ont pas beaucoup travaillé la question, elles se sont contentées, pour des raisons historiques, de demander beaucoup de garanties aux entrepreneurs. La difficulté lorsqu'on gère les crédits à moyen terme réside dans le montage d'une procédure d'évaluation du risque particulier. Il faut prendre en compte les spécificités de l'entreprise moyenne et les besoins des chefs d'entreprise et en même temps suivre ces clients pendant trois à sept ans, pendant toute la durée du crédit. C'est évidemment plus compliqué que de faire un crédit à court terme de trois à six mois. Jusqu'à présent, les banques algériennes ne sont pas entrées dans cette démarche, c'est dommage ! Mais, c'est absolument nécessaire parce qu'il s'agit là du seul moyen pour elles de bien appréhender le risque que représente tout crédit. Plus le crédit est long, plus le risque est prolongé. On ne peut pas savoir ce qui va se passer dans 5 ans. Donc, il faut qu'il y ait dans les banques des services spécialisés. Premièrement, c'est normalement le métier des directions des crédits que de suivre la clientèle pendant la durée du crédit. Deuxièmement, il importe de savoir comment diminuer le pourcentage de sûreté réelle que demandent les banques. Pour cela, le programme Meda a imaginé d'offrir aux banques algériennes et aux entreprises bien évidemment une pleine garantie financière couvrant 60 à 70% du risque de crédit de la banque. Cela veut dire en d'autres termes que la banque n'a plus, à ce moment-là, que 30% de risque sur un même client. C'est très important. Le dispositif est en train de se mettre en place actuellement avec des partenaires tel que l'AGCI et le FGAR. C'est une bonne façon de faciliter, aux entreprises, d'une part, la modernisation de leurs équipements et, d'autre part, l'accès aux crédits et peut-être même faciliter le dialogue qu'elles établissent avec les banques.
Justement, pensez-vous que la création des fonds de garantie est à même d'inciter les banques à prendre plus de risques et donc de donner plus de crédits à l'investissement ?
Je crois que c'est un travail de longue haleine. A partir du moment où les banquiers algériens vont percevoir l'intérêt d'utiliser les garanties financières qui leurs sont apportées par la prochaine caisse de garantie, par le FGAR et par l'AGCI, ils vont diminuer, eux-mêmes, leur vision de sûreté réelle qu'elles exigent des chefs d'entreprise. Cela devrait faciliter la distribution du crédit au bénéfice des entreprises et de l'économie algérienne. Ces dispositifs de garantie financière ne peuvent que donner une impulsion au développement et à la modernisation des entreprises. C'est cela le but recherché.
Quelle est, d'après vous, la nature des risques qui se posent aux banques ?
J'ai quelques années d'expérience en matière de risque et de crédit aux PME/PMI en Algérie et dans d'autres pays également. Généralement, les banquiers vont chercher le moindre effort, c'est-à-dire qu'ils vont dire que l'entreprise est très risquée, et « donc je ne peux pas faire de crédit ». En réalité, il faut se donner la peine et les moyens de bien évaluer les risques de crédit. Il faut connaître les chefs d'entreprise, les secteurs, les filières économiques pour bien évaluer le risque. Si les banques ne font pas cet effort-là, effectivement rien ne se passera. Il faut que les chefs d'entreprise prennent conscience qu'il doivent présenter à leurs banquiers des dossiers crédibles et bancables avec des comptes clairs. Et cela, c'est toute une culture d'entreprise qui est en train d'émerger en Algérie qu'il faut par ailleurs encourager.
Le risque marché est l'un des risques souvent évoqués par les banques...
L'Algérie n'est pas un petit pays avec 200 000 habitants. C'est un marché intérieur important que, pour des raisons historiques diverses, les entreprises algériennes ont un peu abandonné à des gens de l'extérieur, à des importateurs. L'un des objectifs que nous poursuivons à travers la mise à niveau, autrement dit la modernisation des entreprises et celle de leurs équipements, est justement de faciliter à ces entreprises la reconquête de leurs marchés intérieurs. Elles ont grand avantage à être sur place, d'avoir la même culture, etc. Vraiment, les entreprises algériennes ont une chance extraordinaire.
Le risque marché n'est-il pas aggravé par l'absence de l'information économique ?
Je crois que tout le monde doit prendre ses responsabilités dans cette affaire. Dans la modernisation économique, il faut que l'entreprise se tienne bien au courant de tout ce qui se passe, de son marché et de ses potentialités. Il faut que la banque connaisse bien, elle aussi, les filières et les secteurs économiques parce qu'il faut bien qu'elle se fixe une stratégie d'intervention auprès des PME. Les pouvoirs publics ont toutes les sources d'information possibles et imaginables pour bien connaître les marchés intérieurs et extérieurs. C'est un effort conjoint. Paradoxalement, nous sommes au XXIe siècle, nous avons des sources d'information mondiales extraordinaires y compris sur l'Algérie ? Pourquoi est-ce que ce n'est pas utilisé et diffusé ? Est-ce là un problème de presse économique également ?


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