C'est en empruntant la route des Zardezas, à partir d'El Harrouhe qu'on «monte» à Ouled Hbaba. On monte car, en parcourant les 27 Km du chemin de wilaya N° 33, qui séparent El Harrouche de Ouled H'baba, l'on atteint une altitude de 1200 m. Après avoir parcouru sept Km, Zardezas s'annonce avec son froid, son barrage et la légende de ses «Sebaâ Rgoud» (les sept dormeurs) qui reposent sur un mont rocheux,portant d'ailleurs le même nom. Ici, le port de la «Kachabia» est inéluctable tant les températures sont fraiches. Le paysage de cette région montagneuse est saisissant mais tout s'estompe dès qu'on quitte Zardezas pour joindre Ouled H'baba. A partir de cet instant, on aura beaucoup plus à regarder la chaussée pour éviter ses altérations que le paysage verdoyant et rocheux de la région. Pourtant, il y a moins de deux années seulement, ce chemin de wilaya (CW) était des plus réhabilités de la wilaya de Skikda. Il contribuait surtout à désenclaver Ouled H'baba et ses agglomérations secondaires. C'était aussi un filon de vie qui reliait les 9000 habitants de cette région montagneuse à l'autre «monde». Mais que s'est-il donc passé pour que cette artère vitale se retrouve dans ce piteux état ? «Vous n'avez qu'à rester sur cette route pour compter le nombre impressionnant de camions poids lourds qui y passent» lance un habitant. Effectivement, tout au long du trajet reliant El Harrouche à Ouled H'baba, on relève, au grès des mètres, d'incessants passages de camions presque tous immatriculés dans les wilayas limitrophes. «Ces camions viennent de Guelma, de Constantine, de Aïn El Beida… Ils passent désormais par notre village alors qu'avant, ils empruntaient la RN 03 reliant Constantine à Skikda et à Annaba», explique la même personne. Des camionneurs fraudeurs ! Sans discontinuité, ce trafic routier a donc fini par altérer ce chemin de wilaya. On y relève de graves détériorations de la chaussée qui risquent même de constituer un véritable danger pour les usagers. Par endroits, la route est carrément scindée en deux parties où les couches du bitume viennent se superposer. Une situation identique à celle produite sur la route de FilFila-Guerbès à l'est de la wilaya. «Chaque jour, plus de 200 camions de 40 à 60 tonnes empruntent ce chemin de wilaya pour éviter de passer par la route nationale car tout le monde sait que dans la wilaya de Constantine, ces gabarits ne peuvent circuler qu'après 19h. Ces camionneurs ont alors trouvé l'astuce pour détourner cette limitation en passant, en plein-jour par la commune Ben Badis dans la wilaya de Constantine et emprunter par la suite le route de Borj Sabat (Guelma) pour accéder à notre chemin de wilaya et passer par notre commune pour regagner El Harrouche, comme si dans la wilaya de Skikda tout était permis», s'insurge un autre habitant. Un chemin qui pose problème Pour le P/APC de OuledHbaba, l'état actuel de ce CW commence vraiment à poser problème, d'autant plus que cette région est connue pour son enneigement. «C'est vrai que le cortège, H24, de ces camions commence à nous poser problème. Cetteroute reste l'unique voie de désenclavement et sa dégradation représente un mal que nous souhaitons éviter à nos populations. L'APC n'a pas les moyens de réfectionner cette chaussée d'autant plus que les glissements signalés dans certains endroits nécessitent des travaux assez conséquents. Etant aujourd'hui devant un fait accompli, nous proposons, au moins, de classer ce chemin de wilaya en route nationale pour qu'on puisse au moins accorder les moyens financiers nécessaires à sa réfection». Mais pour le maire, l'état actuel du CW 33 ne doit pas cacher les défections relevées sur les chemins communaux. «Certes, ce chemin de wilaya est important, mais la commune souffre également de la détérioration de la route menant du chef-lieu de commune, à El Golla et Bouhadjeb sur un linéaire de 08 Km. D'ailleurs les habitants de ces deux agglomérations ont bloqué la route, il y a moins de deux semaines seulement, pour dénoncer l'état de ce tronçon qui a pourtant bénéficié d'un projet de réfection mais qui, à ce jour, n'a pas encore été entamé», rajoute le P/APC. Et à lui de rappeler les situations identiques sur le tronçon de 07 Km menant à Ras-El-Ma et le reste à réaliser sur le tronçon de Boumezrague. «Ici, dans cette région montagneuse, la route signifie la vie», conclut le maire.
